Lundi de Pentecôte 6 juin 2022 – Fête de Marie Mère de l’Eglise – Namur – Messe d’action de grâce présidée par Mgr Xavier Malle, pour les 30 ans de la Maison St Joseph, année propédeutique de la Communauté de l’Emmanuel pour l’Europe, année de discernement vocationnel. Mgr Malle y a été « propédeute » en 1994-95.
Quel beau cadeau le pape François nous a fait en 2018 en fixant au lundi de Pentecôte la fête de Marie Mère de l’Eglise, titre proclamé par saint Paul VI.
Ce matin à l’office des lectures de cette messe, nous avons lu cette proclamation faite en clôture de la troisième session du concile Vatican II : « Considérant les rapports étroits entre Marie et l’Église, c’est pour sa gloire et pour notre réconfort que nous proclamons la Très Sainte Vierge Marie Mère de l’Église, c’est-à-dire de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des pasteurs, que nous l’appelons Mère très aimante ; et nous voulons que, dorénavant, avec ce titre si doux, la Vierge soit encore davantage honorée et invoquée par tout le peuple chrétien. »
Le lien entre Marie et l’Eglise fut évident à la Pentecôte, mais l’évangile nous montre qu’il est né au Calvaire
« Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils.’ Puis il dit au disciple : ‘Voici ta mère.’ » Si Jésus est Dieu, il est éternel et tout ce qu’il a fait est entré dans l’éternité. Alors nous pouvons être présents dans la crèche et adorer l’enfant Dieu, comme au pied de la Croix pour adorer notre Sauveur. Jean représentait chacun de nous. Jean est chacun de nous. Avez-vous repéré un petit détail qu’il a rapporté lui-même dans son évangile : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait ». ‘Près d’elle’ ! Souvent dans les représentations, nous avons la croix au centre, Marie d’un côté et Jean de l’autre, sans doute par nécessité de parallélisme pictural, mais la réalité est autre : Jésus en Croix, au pied de Jésus, Marie, et à côté de Marie, Jean, nous. Même au pied de la Croix, Marie nous conduit à son fils, Marie est la porte du Ciel selon cet autre titre marial.
– Je vous propose comme première posture, de vous tenir aux côtés de Marie au pied de la Croix, ou plutôt de prendre conscience que Marie y est et vous aussi. Quand vous êtes sous la Croix, vous n’y êtes pas seuls. Vous y êtes à côté de Marie. Quand l’Eglise est sous la Croix, elle n’y est pas seule, elle y est aux côtés de Marie. C’est un vrai ‘réconfort’, pour reprendre le terme du pape Paul VI.
– Les apôtres au Cénacle vont expérimenter une seconde posture, rapportée par Luc dans les Actes : « Ils étaient assidus à la prière, avec Marie la mère de Jésus ».
Ils sont avec Marie en prière. Ici à la maison Saint Joseph, j’ai appris à prier Saint Joseph, mais aussi Marie. Je me rappelle qu’en voiture, Jacqueline Deswaeff, priait toujours le chapelet. J’aime parcourir mon diocèse de montagne avec Marie dans ma voiture. Luc rapporte ; « Ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ». Ma chambre haute, c’est à la fois l’oratoire de mon évêché, de mon presbytère, l’église de mon village, mais c’est aussi ma voiture, ma rame de métro.
Près de Marie, avec Marie. Voyez-vous la différence entre les deux ? C’est non seulement une réalité, ‘près de Marie’, mais aussi une décision personnelle, ‘avec Marie’.
Cette fête a été fixée par le Pape François au lendemain de la Pentecôte, lundi de Pentecôte, car le lien est évident entre Marie, les apôtres et l’Esprit Saint.
Selon un autre titre de la Vierge Marie, elle est l’ épouse de l’Esprit Saint. Au centre du Credo, en nous inclinant, nous proclamons : « par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme. » C’est l’endroit du Credo où la Vierge Marie est mentionnée, et en latin Marie et l’Esprit Saint sont côte à côte : « Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine ».
Alors frères et soeurs, en cette fête du lundi de Pentecôte, demandons une nouvelle effusion de l’Esprit, l’époux de Marie. C’est tellement important. Le patriarche orthodoxe Athénagoras, qui fut le premier patriarche de Constantinople à rencontrer un pape, Paul VI en 1964, a une très belle contemplation de la mission de l’Esprit Saint dans l’Eglise, je le cite : « Sans l’Esprit Saint, Dieu est loin, le Christ reste dans le passé, l’Évangile est une lettre morte, l’Église une simple organisation, l’autorité une domination, la mission une propagande, le culte une évocation et l’agir chrétien une morale d’esclave. Mais en lui, le cosmos est soulevé et gémit dans l’enfantement du Royaume, le Christ ressuscité est là, l’Évangile est puissance de vie, l’Église signifie la communion trinitaire, l’autorité est un service libérateur, la mission est une Pentecôte, la liturgie est mémorial et anticipation, l’agir humain est déifié. » fin de citation
> Seigneur Jésus, par l’effusion de ton Esprit, accorde à ton Eglise, soutenue par l’amour de la Vierge Marie sa mère, le don de nombreuses vocations sacerdotales et consacrées et de saintes familles chrétiennes pour les engendrer. Amen !