Après près de quatorze années passées dans les Hautes-Alpes, Mgr Jean-Michel di Falco Léandri a célébré une messe d’adieu dans un lieu emblématique qu’il a contribué à faire connaître dans le monde entier : le sanctuaire Notre-Dame du Laus.
Dans son homélie, il a évoqué quelques joies et souvenirs de son passage dans les Hautes-Alpes. Dans les circonstances de l’entre-deux-tours, il a rappelé quelques critères de discernement mis en avant par l’Église pour le vote du second tour.
Ci-dessous des vidéos, des photos, et les textes de l’homélie de Mgr Jean-Michel di Falco Léandri et des remerciements du père Pierre Fournier.
Mgr Jean-Michel di Falco Léandri reste présent à Gap encore quelques semaines pour administrer le diocèse jusqu’à l’ordination de Mgr Xavier Malle, le dimanche 11 juin, en la cathédrale de Gap.
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Homélie
Chers amis,
En novembre 2003, quelques instants avant de quitter la sacristie de la cathédrale de Gap, le jour de la célébration de mon accueil dans le diocèse, le cardinal Jean-Marie Lustiger, alors cardinal-archevêque de Paris et dont j’avais été l’évêque auxiliaire pendant six ans, m’a dit ceci : « Enracine-toi dans cette terre. »
Un arbre s’enracine dans la terre où on le plante. Lorsqu’il est transplanté, il lui faut un temps d’adaptation, et il ne porte pas toujours des fruits dès la première année. Ensuite il se développe à nouveau, ses racines s’enfoncent plus profondément dans la terre, si bien qu’une nouvelle transplantation peut devenir difficile. Je ne sais pas si vous pensez que je me suis bien enraciné parmi vous, les Hauts-Alpins. Mais vous quitter est comme un « arrachement ».
Ce n’est pas à moi à faire mon bilan, vous le ferez si vous voulez, d’autres le feront. Certains, d’ailleurs, l’avait déjà fait dès mon premier jour dans le diocèse. Ainsi, ils n’ont plus à le faire aujourd’hui. Cependant, l’arrachement est bien là. Bien présent. Se bousculent dans ma tête tant de souvenirs, tant de rencontres, tant de joies. Certaines peines aussi, mais je me fais un plaisir de les oublier.
Tant de souvenirs, tant de rencontres, tant de joies.
Joie d’avoir été accueilli pour la première fois dans le diocèse par le père René Combal, à Tallard, alors administrateur diocésain, tout proche d’un lieu sensible pour les Haut-Alpins, la sortie de la fin provisoire de l’autoroute A 51. Un lieu sensible, n’est-ce pas, Messieurs les ministres ? C’était bien la même sortie provisoire, il y a quatorze années de cela. Elle est toujours provisoire. Je sais que dans le département les choses prennent parfois du temps à se faire mais c’est sûrement pour les faire mieux. Il y a quatorze ans, j’avais demandé à la municipalité de Gap de donner un parvis digne de ce nom à la cathédrale, eh bien, il sera bientôt réalisé ! J’espère seulement que les fouilles que j’ai visitées pas plus tard que la semaine dernière seront terminées le 11 juin, jour de l’ordination épiscopale de Mgr Xavier Malle, mon successeur !
Lors de mon arrivée en 2003 j’avais la joie de redécouvrir ce département dont je connaissais déjà certains lieux pour y avoir fait du ski pendant ma jeunesse marseillaise.
Joie d’être si souvent allé à la rencontre des habitants du département. À chaque fois l’accueil fut chaleureux, même de la part de maires que l’on me dépeignait parfois comme anticléricaux.
Que de souvenirs.
Dans le Laragnais notamment, lors de la bénédiction du clocher rénové de l’église de Laragne où j’ai amicalement taquiné notre député Joël Giraud en lui demandant, lors de l’aspersion des personnes présentes, si l’eau bénite ne lui provoquait pas trop d’allergie. Depuis, nos relations sont les meilleures. Joël fut le premier à soutenir le groupe « Les Prêtres » lorsque la RATP a refusé d’indiquer sur les affiches dans le métro que le concert à l’Olympia était pour les chrétiens d’Orient. Au passage, un immense merci à la RATP : nous ne devions faire qu’un seul concert, après une telle publicité nous en avons fait deux, donc plus d’argent pour les chrétiens d’Orient !
Que de souvenirs encore.
Dans le secteur de La Saulce, lors de la fête de la pomme en 2012, avec un accueil digne d’un ministre de l’agriculture.
Dans le Dévoluy, où les paroissiens me préparaient leurs meilleurs plats et leurs plus beaux chants.
Dans le Rosanais, où nous avons la chance d’avoir l’abbaye Notre-Dame de Miséricorde. Rosans, où j’ai été invité pour bénir les moutons avant les transhumances et où j’ai vu la mobilisation des habitants pour accueillir des migrants.
Dans le Veynois, où j’ai eu la joie récemment d’instituer trois hommes en route vers le diaconat permanent.
Dans le Champsaur-Valgaudemar, où j’ai été émerveillé par le parcours des crèches de Noël et par les groupes de danses folkloriques.
Dans la vallée de l’Avance qui offre un paysage sans comparaison sur Notre-Dame du Laus et sur le lac de Serre-Ponçon et qui abrite la maison natale de Benoîte Rencurel.
À Embrun, avec sa magnifique cathédrale et les jeunes que j’ai confirmés, avec la gentillesse de ses habitants, avec les fameux discours d’accueil des successifs curés-« archevêques » d’Embrun, les pères Jean-Pierre Oddon et André Bernardi. Il faudrait songer, cher André, à publier ces différents discours !
Les visites dans le Guillestrois, secteur de mon ancien vicaire général, le père Félix Caillet, dont une des églises signale son dynamisme en lâchant une pierre sur le célébrant, sans trop de dommage heureusement.
Dans le Queyras, avec sa fameuse croix et ses belles traditions. Arvieux où un des paroissiens m’a dit à la sortie de la messe en voulant me complimenter, écoutez bien : « C’est plus un honneur qu’un plaisir de vous accueillir chez nous ! » Comprenne qui pourra ! Ceillac, qui nous a donné le cher père Pierre Fournier, qui me donne la joie d’être présent parmi nous ce matin et pour lequel nous prions pour qu’il parvienne à se rétablir au plus vite.
Souvenirs aussi dans la Vallouise et l’Argentière, avec la confrérie des fines gueules de la saucisse au chou et le pèlerinage des motards au Pré de Madame Carle.
Dans le Briançonnais, avec les joyaux de la vallée de Névache et avec cette rencontre marquante avec les habitants de La Grave suite à la fermeture du tunnel du Chambon.
Tant de souvenirs, tant de joies, tant de rencontres. Je profite de ce temps pour remercier tous les élus et surtout tous les maires pour la bonne et intelligente collaboration que nous avons eue et que vous avez avec les prêtres. Voici un bel exemple du vivre ensemble dans le respect de la laïcité mais aussi dans le respect du bon sens.
Il n’est pas facile pour moi de tourner la page sur tout ce que nous avons vécu et réalisé ensemble dans le diocèse au cours de ces quatorze années. Cela n’a pu se faire que grâce à beaucoup d’entre vous, qu’il s’agisse, bien sûr, des prêtres, diacres, religieux et religieuses, mais aussi des laïcs qui se dévouent dans tous les coins du diocèse. Il y a aussi le personnel laïc, les responsables des services diocésains. J’avoue que j’ai eu la chance d’avoir à mes côtés d’excellents collaborateurs, les vicaires généraux, l’économe diocésain, les laïcs du conseil pour les affaires économiques et les membres de mon secrétariat à qui je dois beaucoup. Merci aussi aux amis fidèles qui, dans la joie comme dans les épreuves, m’accompagnent depuis tant d’années, de Marseille à Paris, de Paris à Gap, et qui ont souvent apporté compétence ou soutien financier à notre diocèse en répondant aux appels pour le denier de l’Église. Nombreux sont là ce matin, même venus de loin. Alors à tous et à toutes, je dis merci pour ces années où j’ai pu grandir dans la foi, l’espérance et l’amour au milieu de vous et grâce à vous et à eux. Sans eux, sans vous, qu’aurais-je pu faire ? Vous le voyez, avec vous, avec eux, je n’étais pas seul. Pas seul non plus, parce qu’à nos côtés il y avait celui au nom duquel nous agissons : Jésus, le Christ !
Je remercie également les prêtres et les religieuses venus d’ailleurs qui nous permettent d’ouvrir nos yeux en nous proposant d’autres prismes d’observation de Dieu et du monde. Il semble utile, voire indispensable, en ces jours, de dire haut et fort que la différence est une richesse et non un handicap. Si l’inconnu nous fait peur, alors allons à sa rencontre pour le découvrir. Nous partageons avec lui et il partage avec nous la même humanité. J’ai dit tout à l’heure que j’essayais d’oublier les peines, il y en a une que je n’oublierai pas, celle d’une personne du diocèse qui ne voulait pas aller à la messe avec comme argument la phrase suivante : « si c’est le noir qui célèbre, je n’irai pas ». Je demande pardon aux prêtres venus d’Afrique pour nous aider à ce que la Parole de Dieu résonne dans les coins les plus éloignés du diocèse. Oui pardon pour de tels propos indignes pour un chrétien.
Xavier Malle, votre nouvel évêque, va arriver. À part peut-être quelques-uns d’entre nous, nous ne le connaissons pas. Il vient du nord après un passage par la Touraine. Il va se trouver transplanté dans cette terre si belle mais parfois aride des Alpes du sud. Il n’aura peut-être pas la même spiritualité que moi, pas la même approche pastorale, pas les mêmes sensibilités, pas les mêmes priorités. En certains domaines, vous verrez de la continuité entre nous, en d’autres des ruptures. Par ce que j’ai été, par ce que j’ai dit et fait, j’ai pu plaire à certains et pas à d’autres, qui ne se sont pas fait prier pour me le faire savoir ! Il en sera de même avec le nouvel évêque. Les limites inhérentes à notre condition humaine font qu’on ne voit pas tous les choses sous le même angle alors même qu’on se place sous la lumière d’un même et seul Esprit. Mais l’Église continue, porteuse d’un message qui la dépasse et qui l’émerveille sans cesse.
Alors, laissez donc le temps à votre nouvel évêque de vous connaître. Laissez-vous le temps de vous apprécier mutuellement. Il va se trouver transplanter ici. Je compte sur vous pour lui apporter un peu d’humus par votre humour, votre patience, votre bienveillance et votre soutien.
Tout arbre, quel qu’il soit, s’enracine dans une terre. Plusieurs arbres d’espèces différentes peuvent vivre sur une même terre. Des évêques aux styles et aux tempéraments bien divers peuvent s’y succéder. Les évêques passent, mais le peuple de Dieu demeure.
Un arbre n’est pas fait que de racines. Ses branches sont tournées vers le ciel, ses feuilles vers le soleil comme vers Dieu. Regardez en automne comment, en revêtant des habits de lumière, les arbres rendent au soleil ce qu’ils ont reçu de lui durant l’été. Alors les arbres que nous sommes, quand bien même nous différons les uns des autres, nous avons nos yeux tournés vers le ciel, vers un même soleil. Et ce soleil, c’est l’Amour. Car de même que les arbres ont besoin de la lumière du soleil pour s’épanouir, nous avons besoin d’amour pour grandir, exister, être reconnus ! C’est le regard des autres qui nous révèle à nous-mêmes, surtout lorsque c’est un regard d’amour. Sans amour, pas de vie. Je me souviens d’une émission de radio avec Alain Delon, me disant : « lorsqu’on n’a pas reçu beaucoup d’amour, bouillonne en nous beaucoup de violence. » Oui, pour vivre en plénitude et trouver le bonheur nous avons besoin de l’amour des autres, besoin de l’amour de Dieu dont nous sommes les relais.
Alors après une citation d’Alain Delon une autre de Marcel Proust qui ne sont, je vous l’accorde, ni l’un ni l’autre des Pères de l’Eglise. Je cite Marcel Proust : « Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur ; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries. »
Mais nous devons le reconnaître, nous n’apportons pas toujours le bonheur autour de nous.
De l’évangile d’aujourd’hui avec le Christ qui prévient Pierre qu’un jour un autre le mènera là où il ne voulait pas aller, de l’exemple de la Vierge Marie par son fiat, de l’attitude de Benoîte Rencurel lorsqu’elle s’est trouvée en désaccord avec des prêtres jansénistes, de l’eucharistie que nous célébrons où se trouve actualisée l’obéissance du Fils au Père, nous pouvons apprendre comment vivre ensemble, comment nous comporter quand nous ne sommes pas d’accord entre nous.
Beaucoup fuient l’Église parce qu’elle défigure le visage du Christ. Il nous arrive d’être comme Pierre, de dire, à propos du Christ, par nos actes, que nous ne connaissons pas cet homme. Comme Pierre, nous pouvons être des traîtres et des lâches.
Si nous préférons construire des murs, des barbelés, tout ce qui sépare plutôt que construire des ponts, nous disons, nous aussi, « je ne connais pas cet homme », et nous ne sommes pas de Jésus-Christ.
Si nous rejetons ceux qui ne vivent pas comme nous, qui ne pensent pas comme nous, qui n’ont pas la même religion que nous ou qui n’ont pas de religion du tout, nous disons, nous aussi, « je ne connais pas cet homme », et nous ne sommes pas de Jésus-Christ.
Si nous ne voulons pas de ceux qui ont une autre couleur de peau, d’autres traditions, nous disons, nous aussi, « je ne connais pas cet homme », et nous ne sommes pas de Jésus-Christ.
Si nous ne voulons pas accueillir ceux qui doivent quitter leur terre à cause de la guerre, de la faim, de la soif, nous disons, nous aussi, « je ne connais pas cet homme », et nous ne sommes pas de Jésus-Christ.
Je m’associe bien volontiers à ce que déclarait récemment une vingtaine d’associations catholiques, je cite : « Notre foi et nos valeurs nous appellent à ne pas céder devant la colère, la peur et le rejet de l’autre, mais à plaider la cause des plus pauvres et à promouvoir le respect de la personne humaine et de l’environnement. Nous pensons que les solutions se trouvent dans l’ouverture, le dialogue et l’échange pour construire ensemble une France et une Europe plus juste dans un monde de droit et de dignité. » Fin de citation.
Nombreux sont ceux qui reprochent à la Conférence des évêques de France de ne pas avoir pris clairement position face aux prochaines échéances électorales. Ce n’est plus depuis longtemps dans la tradition de l’Église de France de donner des consignes de vote, et c’est tant mieux. Les chrétiens ont les évangiles et la doctrine sociale de l’Église pour éclairer leurs choix. Ensuite, chacun se trouve placé devant sa conscience. Quant à moi, je me contenterai de reprendre ce que disait le cardinal Albert Decourtray, avec lequel j’ai beaucoup travaillé lorsque j’étais porte-parole des évêques. Il déclarait ceci : « Nous en avons assez de voir grandir le mépris, la défiance et l’hostilité. Nous en avons assez des idéologies qui justifient ces attitudes. Comment pourrions-nous laisser croire qu’un langage et des théories qui méprisent l’immigré ont la caution de l’Église de Jésus-Christ ? » Fin de citation.
Et cependant, quelle que soit notre comportement face à ces problèmes. L’attitude de Jésus face à Pierre est pleine d’Espérance. C’est à ce poltron de Pierre que le Christ a dit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » C’est à ce poltron de Pierre que le Christ après la résurrection a réitéré sa confiance, comme nous venons de l’entendre dans l’évangile. C’est ce poltron de Pierre qui, après avoir accueilli l’Esprit-Saint dans le creuset de ses peurs, a eu le courage de sortir du lieu où les apôtres se terraient pour proclamer ce qu’il venait enfin de comprendre : « Jésus-Christ, que vous avez arrêté, que vous avez jugé, que vous avez condamné, que vous avez crucifié, est vivant. »
Par l’intermédiaire de la personne de Pierre c’est à nous que le Christ demande si nous l’aimons. Quelle réponse lui donnons-nous ? Quels sont les actes qui en sont la preuve ?
Nous sommes ici dans un sanctuaire, un lieu saint, un lieu de sainteté. Je remercie les recteurs successifs depuis 2003, les pères Combal, Gournay et Frère, les chapelains, la communauté des bénédictines de Montmartre et le personnel laïc pour ce qui a été mis en œuvre pour le rayonnement de ce sanctuaire. Ce sanctuaire, que j’ai aimé à présenter comme cœur et poumon du diocèse, est le refuge des pécheurs, donc notre refuge. Il est aussi comme une sorte de caisse de résonance des douleurs à confier à la Vierge Marie. Ici, vous le savez, une humble bergère, nourrit des sacrements, a vécu la foi chrétienne de manière héroïque. Mais nous ne sommes pas appelés à ressusciter une époque révolue. Nous ne pouvons vivre en ce XXIe siècle comme au XVIIe siècle. Il nous est demandé de nous laisser conduire comme Benoîte par l’Esprit. Je ne sais pas ce que sera le saint de demain. Ce qui est sûr, c’est qu’il est vain de rêver d’un saint qui transformerait d’un coup nos institutions politiques et sociales pour des lendemains qui chantent. Il est vain de rêver d’un saint qui nous rendrait sans effort libres, égaux et fraternels. Il est vain de rêver d’un saint qui serait unanimement proclamé tel par l’opinion publique.
Tout comme Benoîte, le saint de demain ne sera pas un idéologue. Tout comme Benoîte, il ne s’accrochera pas de manière infantile à des futilités. Tout comme Benoîte, il ne cherchera pas à marcher à côté de l’Église. Tout comme Benoîte, il souffrira pour l’Église mais aussi par elle. Tout comme Benoîte, il rencontrera la contradiction. Tout comme Benoîte, il sera compris des petits. Tout comme Benoîte, il vivra les béatitudes. Tout comme Benoîte, il aimera ses contemporains, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent. Tout comme Benoîte, il ne maudira ni ne flattera : il aimera tout simplement. « Quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. » dit Saint Jean. Tout comme Benoîte, là où il passera, on pourra sentir Dieu, on se sentira grandi, libéré et vivant.
Alors puissions-nous être de ces saints. Pas demain. Mais aujourd’hui. Le Christ a besoin de saints. Le Christ a besoin de nous. Le Christ a besoin de vous, hier, aujourd’hui, et toujours.
Un très grand merci à vous toutes et à vous tous pour votre présence ce matin. Vous avez affrontez les neiges mais vous avez maintenant le soleil. Merci à mes frères diacres, prêtres et évêques, religieux, et à mes sœurs religieuses. Beaucoup, qui ne pouvaient venir m’ont écrit, notamment notre archevêque provincial, président de la Conférence des évêques, qui se trouve en ce moment à Lille pour l’ordination épiscopale de Mgr Antoine Hérouard, ancien secrétaire général de notre Conférence. Merci à vous, Monsieur le préfet des Hautes-Alpes, ainsi qu’aux élus du département. Vous me pardonnerez d’adresser un salut particulier à un fidèle ami de jeunesse, le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin. Cher Jean-Claude, tu étais présent en 1968 à la cathédrale de Marseille pour mon ordination sacerdotale, en 1997 tu étais présent à Notre-Dame de Paris pour mon ordination épiscopale, en 2003 présent à Gap pour mon arrivée, et ce matin à l’occasion de mon départ. Cher Jean-Claude, merci pour la fidélité de ton amitié.
Votre nouvel évêque arrive alors que nous fêtons le Christ ressuscité. La lumière du Christ nous permet de vivre pleinement notre vie d’homme et de femme. Sa lumière nous éclaire. Elle nous éclairera toujours. Vous connaissez cette chanson : « Il y a longtemps que je t’aime, jamais je t’oublierai. » C’est cela ce que Dieu nous dit. Il nous aime et jamais il ne nous oubliera ! Alors ne l’oublions pas en apprenant à vivre, tous différents, enracinés dans une même terre, tournés vers un même soleil, celui de Dieu. Quant à moi, jamais je ne vous oublierai, car à l’inverse de ce qu’ont pu vous laisser croire certains de mes coups de gueule, je vous ai beaucoup aimés. Je continuerai à prier pour vous. Merci de prier pour moi.
+ Jean-Michel di Falco Léandri
Administrateur apostolique
du diocèse de Gap et d’Embrun
Remerciements
Père Évêque,
Au nom des prêtres du diocèse, et avec tous les diocésains, ce message voudrait vous exprimer toute notre reconnaissance.
Notre reconnaissance pour votre attention envers ce que le Concile appelle le « ministère et la vie » des prêtres, en pensant aussi à votre attention aux diacres, à leurs épouses et leurs familles, aux communautés religieuses, aux diocésains, à tous. Votre attention envers les prêtres particulièrement quand survient l’épreuve de la maladie, ou en d’autres difficultés.
Notre reconnaissance pour votre soutien à ce qui fait la mission des prêtres avec leurs collaborateurs dans l’annonce de l’Évangile du Christ. Par exemple, quand vous avez mené une action de sensibilisation auprès des familles pour la catéchèse des enfants et des adolescents.
Votre soutien, ou votre propre impulsion, pour les initiatives menées avec les jeunes, que vous avez souvent reçus, rencontrés, ou accompagnés, comme lors des Journées JMJ. Et la création du local diocésain « K’to Sphère » ouvert à tous les jeunes qui s’y présentent.
Votre accueil de prêtres venus d’autres diocèses, d’autres pays ou continents pour partager ici la tâche apostolique.
Dans le domaine des vocations, vous avez accueilli des séminaristes d’autres diocèses ou d’autres pays en soutenant, avec vos collaborateurs, leur parcours de formation et leur insertion dans la vie du diocèse. Votre joie aurait été d’avoir dans notre diocèse un lieu et un cadre de vie où des jeunes se posant la question d’un service du Christ et de l’Église puissent discerner l’appel du Seigneur pour eux.
Vous avez modifié la pratique du Conseil presbytéral : pas seulement les prêtres délégués par leurs confrères, mais avec tous les prêtres en activité pour que ce soit un lieu propice à la réflexion tous ensemble, propice au partage d’expérience et au dialogue.
Parmi les prêtres, les chanteurs « Les Prêtres », les concerts avec vous ici à Notre-Dame du Laus, à Gap à la cathédrale, à Risoul, et en tant d’autres lieux, et d’autres pays. Ces chants, comme nous venons à l’instant de l’écouter, ont touché beaucoup de cœurs. Ils chantent la vie quotidienne avec ses joies et ses difficultés, ils chantent l’appel à l’espérance et à la fraternité. Ces chants, nous les retrouverons encore, choisis par les familles lors des baptêmes, des mariages, des obsèques, ou d’autres célébrations.
Pour les retraites spirituelles des prêtres, avec les diacres et leurs épouses, vous avez souhaité que tous les deux ans elles se déroulent sur un lieu significatif de la foi et de la vie de l’Église. C’est ainsi que nous avons eu la chance d’aller avec vous en Italie : à Rome même, sur les pas des apôtres Pierre et Paul, à Assise, à Turin sur les pas de Don Bosco, à Spolète sur les pas de Saint Benoît.
Au terme du Parcours Synodal porté pendant deux ans avec les prêtres et les paroissiens, à Pentecôte 2007, ici à Notre-Dame du Laus, vous avez promulgué les Orientations pastorales diocésaines. Elles mentionnent bien la mission des prêtres, en collaboration avec ceux que le pape François appelle à être des « disciples-missionnaires ». Ces Orientations diocésaines sont toujours d’actualité dans nos paroisses. Nous pouvons toujours y puiser les propositions de travail pastoral.
Tout cela, Père Évêque, avec tous les diocésains, nous le gardons dans notre mémoire, dans notre reconnaissance, et dans notre prière.
Ce « Merci ! », de la part de tous, se fait concret maintenant, avec les souvenirs qui vous sont offerts :
– Ce souvenir d’abord : la collection du bulletin diocésain mensuel Église dans les Hautes-Alpes. C’est la collection complète sur vos 14 années d’épiscopat parmi nous. Cela fait l’ensemble des volumes qui ont été reliés par les sœurs bénédictines de Rosans. Vous avez là tous les numéros qui sont parus depuis votre arrivée jusqu’à aujourd’hui ! Vous y retrouverez l’écho de bien des initiatives et animations qui ont marqué ce chemin ensemble.
– Et un autre souvenir. Cela pourrait être par exemple, un beau coffret du Queyras ? ou un autre signe de la vie haut-alpine ? Mais peut-être en ce temps de retraite, souhaitez-vous vous asseoir de temps à autre, entre deux voyages que vous affectionnez ? Aussi, quittant le siège épiscopal de la cathédrale de Gap, cathédrale dont vous nous avez si souvent dit qu’elle était votre cathédrale, rappelant la mission de l’Évêque au cœur de la vie du diocèse, nous avons pensé qu’un nouveau siège vous donnerait de trouver du repos de temps à autre.
Cette nouvelle cathèdre vous rappellera ces 14 années avec les populations de nos montagnes. Cette cathèdre est sans doute faite de ce même bois dont sont charpentés les Haut-Alpins : un bois à la fois dur, quelquefois rugueux, mais finalement suffisamment tendre pour y graver quelques pages d’Évangile. Nous ne craignons pas que vous vous y installiez trop souvent et longuement car l’Apôtre de l’Évangile que vous demeurez n’a pas vocation à « s’installer » (comme là encore, vous nous l’avez dit si souvent). Assis face à la Méditerranée, vous percevrez peut-être le murmure de la doucie mélodie « L’Eau vive » devenant flux tumultueux, alimentant à Marseille les fontaines du Parc Longchamp : que le murmure de ces flots parviennent aussi à l’oreille de votre cœur et se mêlent encore longtemps à votre prière.
Et, même si souvent les Haut-Alpins ont des difficultés à exprimer leur reconnaissance, vous nous léguez ce généreux héritage de votre épiscopat. Le voici présent sous nos yeux par de si nombreuses traces. Il vous rendra également présentes vos nombreuses années au cœur de notre prière diocésaine.
Père Évêque, MERCI !
Père Pierre Fournier
Prêtre du diocèse
Membre du conseil épiscopal
Responsable de la formation permanente
Curé pour le Veynois, Serrois & Buëch-Dévoluy
Au revoir Père. Oui je vous aime.
Monseigneur. Vous laisserez une empreinte indélébile dans ce beau diocèse de Gap et Embrun. Vos « coups de gueule » vont nous manquer ! Bonne retraite et que le Seigneur vous garde.
Monseigneur, trop malheureuse de visionner toutes ces vidéos de ce 1er mai 2017, votre messe d’adieu au Sanctuaire du Laus, mon refuge préféré. Pas de mots assez puissants pour exprimer mon regret de ne pas être présente près de vous et partager tous ces moments de joie mais aussi de tristesse!
Une journée inoubliable pour vous et tous ceux qui ont eu le privilège de recevoir votre bénédiction!
A quand le plaisir de vous retrouver au Sanctuaire du Laus?.
Monseigneur, nous aussi on vous aime, comme Dieu nous aime!
J’ai une reconnaissance sans bornes pour vous Monseigneur, vos 14 années de bienfaits pour le Diocèse de gap et divers domaines, même auparavant sur Paris, KTO, le groupe les Prêtres. Des idées de génie et surtout beaucoup de courage et de la ténacité.
Que Dieu vous protège pour une longue retraite!