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« Je m’approcherai de l’Autel de Dieu qui est toute ma joie. »

Le samedi 3 juillet 2021, Mgr Xavier Malle, évêque de Gap et Embrun, a consacré l’autel de l’église Saint-André-les-Cordeliers de Gap. Il était accompagné du Père Mickaël Fontaine, administrateur de la paroisse, du Père Luc Pecha, chancelier du diocèse et chapelain de la communauté Saint-Pie-V, du Père Stive Milongo, vicaire, et du Frère Martin, diacre particulièrement chargé du service de l’église Saint-André. Michèle Brossier était aussi présente, elle est chargée des projets immobiliers pour le diocèse et a supervisé les travaux.

Longtemps recouvert d’une planche de bois, l’autel de Saint-André-les-Cordeliers a reçu une table en marbre blanc. Taillée par une marbrerie de Castres dans un bloc de pierre de Carrare, cette table a été posée par les entreprises gapençaises Aubin.

Le sépulcre a reçu des reliques de saint Démètre, premier évêque supposé du diocèse de Gap. Ces reliques ont été authentifiées en 1845 par Mgr Jean-Irénée Depéry, alors évêque du diocèse.

Le Père Jean-Pierre Mollon explique : la table de l’autel est consacrée par l’onction, car elle est destinée exclusivement – consacrée – à la célébration du Sacrifice du Christ,- offert au Père dans l’unité du Saint-Esprit -, qui est le prêtre , l’autel et la victime, c’est la  » table » reliée à la terre (au sol) qui fait l’autel :  le reste n’est que parement. 

Ce lien à la terre est associé au témoignage (« martyrein = témoigner ») de personnages dont les restes reliques sont les traces matérielles de leur communion tout entière au Christ et à son Sacrifice durant leur vie terrestre qu’ils poursuivent au Ciel avec Lui. 

Quelques photos des travaux

Travaux autel Saint-André-les-Cordeliers

Photos du Père Mickaël Fontaine, de Bruno Gauthier, de Michel Bernard-Reymond et des entreprises Aubin. Merci pour leur aimable autorisation.

Retour sur la célébration en vidéo et en images

Consécration de l'autel de Saint-André-les-Cordeliers, Gap

Homélie de Mgr Xavier Malle

« Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. » Peut-être n’a t-on pas assez souligné ce fait : Jésus prêchait dans les synagogues, depuis son plus jeune âge, puisque Marie et Joseph l’y ont retrouvé dès l’âge de 12 ans. Cela souligne l’importance d’un lieu de culte, pour Jésus lui-même. Il sait bien que son Père y est servi, honoré, écouté. On imagine combien Jésus est heureux qu’on le serve, l’honore et l’écoute dans nos églises. Ainsi dans cette église des Cordeliers, Il est heureux qu’on l’y adore et qu’on y offre par les mains du prêtre, son sacrifice au Père, récoltant en quelque sorte sa présence réelle et la possibilité de le recevoir dans la communion.

Alors tout ce qui rend plus beau un édifice cultuel doit donner de la joie au Seigneur ! Passer d’un contreplaqué provisoire à une vraie table d’Autel en marbre tenait à coeur du défunt père Sébastien. Je remercie le père Mickaël, administrateur de la paroisse Saint Arnoux en Gapençais, d’avoir mené à bien ce chantier, avec l’aide efficace du service immobilier diocésain, en la personne de Michèle Brossier, que je remercie aussi, et de notre chancelier, le père Luc Pecha, également chapelain de la forme extraordinaire du rite romain, célébré ici chaque jour.

L’autel est le centre de l’Eglise de pierre, comme la messe est le centre de la vie de l’Eglise. Dans la forme extraordinaire de l’unique rite romain, le célébrant peut dire une prière « au bas de l’autel » reprenant le psaume 42 pour se préparer : « je m’approcherai de l’Autel de Dieu, vers Dieu qui réjouit ma jeunesse », ou comme dit la traduction liturgique, « qui est toute ma joie » ; « je te rendrai grâce avec ma harpe, Dieu, mon Dieu ! »

Frères et soeurs, nous devrions tous chanter ce verset du psaume 42 en nous rendant à la Messe, dans nos voitures, sur notre vélo ou à pied, ou encore en bus ! Pour le prêtre, c’est encore plus vrai : il a été ordonné en premier lieu pour célébrer les sacrements et le premier d’entre eux, le sacrifice de la Messe. Joie des fidèles et joie du ministre.

Vous avez remarqué qu’au début de la messe et à la fin de la messe, le prêtre et le diacre baisent l’autel. L’autel est également encensé à plusieurs moments ; il est mis en valeur par des fleurs devant ou sur le côté. Le Christ est à la fois l’autel, la victime ou l’offrande, et l’unique prêtre. L’autel est donc le Christ. C’est sur l’autel par exemple qu’une moniale signe ses voeux définitifs. Pour ma part, je trouve significatif de faire signer sur l’autel par les mariés et leurs témoins les registres des mariages et par les parents et parrains-marraines les registres des baptêmes. Signer, appuyé sur le Christ, même si je sais que certains spécialistes de la liturgie préfère une table à part. Dans le monde, il n’y a que le Christ, qui soit suffisamment solide et puissant pour permettre une fidélité de toute une vie. Comme dit st Paul : « je met ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. »

C’est bien un autel pour le sacrifice du Christ, alors il mérite une cérémonie spéciale, qui est ce qu’on appelle un sacramental, la dédicace de l’autel. Cette liturgie rappelle les sacrements de l’initiation chrétienne, baptême, eucharistie et confirmations, ainsi que le culte des martyrs.

Je vais oindre l’autel avec le Saint Chrême, comme le front des confirmés, laissant une marque indélébile. Puis j’allumerai des grains d’encens au dessus des 5 croix traditionnelles gravées sur l’autel, représentant les 5 plaies du Christ ; l’encens symbolisant la prière qui monte de cet autel. Auparavant, je vais déposer des reliques de saints, dans une cavité de la table de l’autel, nous reliant ainsi à l’histoire sainte des témoins du Christ, en rappelant qu’au premiers siècles de l’Eglise, l’Eucharistie était célébrée sur les tombes des martyrs au jour anniversaire de leur mort. Le culte des martyrs fait parfois sourire, mais ne gardez vous pas précieusement des objets ayant appartenus à des êtres chers ? Les statues sur le devant de cet autel nous aident aussi à nous inscrire dans cette histoire sainte. Le père Pecha, chancelier, nous lira le texte qui va être scellé avec les reliques de Saint Démètre, premier évêque de Gap.

Frères et soeurs, quand vous viendrez dans cette église des Cordeliers y prendre un temps d’adoration où y célébrer la Messe, redites le psaume 42 : « Je m’approcherai de l’autel de Dieu qui est toute ma joie. » ; ou  encore le psaume de ce dimanche : Vers toi j’ai les yeux levés, vers toi qui est au Ciel. » Amen !

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Cet article a été rédigé par le service communication du diocèse de Gap.