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Au revoir Félix ! Hommage au Père Félix Caillet

Texte écrit par M. François Coutel, ami de longue date du Père Félix Caillet

Il y a plus de 40 ans que j’ai fait la connaissance de Félix : c’était à l’occasion de notre activité scoute commune au sein de la petite commune du Rheu, près de Rennes. Il rendait quelques services à la cure et on lui avait demandé de s’engager en plus dans un mouvement d’action catholique, en guise de « travaux pratiques », en quelque sorte… Il avait donc accepté de m’aider à diriger les rangers, dans le tout début des années 70. Un petit groupe qui a grandi au point de devenir l’un des plus actifs du département sous l’impulsion de leurs chefs de groupe successifs : M. Malle d’abord, M. Le Marrec ensuite.

Depuis lors, notre lien amical ne s’est jamais tari, même si nos obligations respectives ne nous permettaient pas qu’il soit aussi entretenu que nous l’eussions souhaité. Fort heureusement, notre activité professionnelle nous ayant conduit à Marseille entre 1990 et 1996, nous reprîmes contact physiquement alors qu’il était curé à Chateauroux-les-Alpes. C’est là, presque chaque année, que nous avons établi nos quartiers d’hiver, souvent chez M. et Mme Marchant, dans le village de « La Verduna » pour skier aux Orres avec les enfants… Et cette époque continua jusqu’en 2010 ou 2015, au moment du décès de M. Robert Marchant, qui avait survécu quelques années à son épouse, mais qui, d’une certaine façon, est mort de chagrin à la suite de sa disparition… Félix est venu à quelques reprises partager un repas dans cette maison, pendant nos séjours.

Nous avions aussi institué une sorte de rite avec nos amis Dumontier, des lyonnais qui avaient acheté la petite maison sur la roche d’Embrun, avec une vue unique sur le lac de Serre-Ponçon pour le bonheur de leur fils handicapé : pendant que nos enfants se retrouvaient chez les Dumontier autour d’un plat de pâtes, nous dînions avec leurs parents et Félix, dans le petit restaurant de poissons du lac, ou dans une auberge de Barratier… Par la suite, il ne se passait guère de visites dans les Hautes-Alpes, sans que nous nous rencontrions, soit à Embrun, soit à Gap, au gré de l’évolution de sa carrière, pour un moment de discussion ou un partage de nos problèmes du moment : le souci de l’éducation des enfants, les craintes concernant leur santé, les doutes relatifs à leurs choix de vie ou d’orientation…

Eux comme nous, nous apprécions les aspérités de son caractère et de son tempérament : une simplicité directe, un esprit plein d’humour et un tantinet taquin, son écoute attentive des autres… En effet, il avait une manière particulière et rare de « rentrer dans la question posée », et même « de s ‘y installer » pour tenter de la traiter sous tous ses aspects, sans en omettre aucun… Et cela, quels qu’en soient les contenus et les sujets … Car ses autres qualités manifestes étaient sans aucun doute son éclectisme, son intérêt et son ouverture aux problèmes du monde, son attention et son souci permanent des autres, son intérêt pour l’éducation, en particulier pour les enfants et les jeunes… Et, par-dessus tout, sa sensibilité à la beauté de la création, tout particulièrement à celle de la nature et de la montagne, alimentée de surcroît par une culture rurale toujours entretenue et en éveil…

Bien que nous le sachions un peu malade, sa disparition nous surprend tous, y compris nos 3 garçons, avec le regret en plus de n’avoir pu répondre à sa dernière invitation de l’an dernier pour une messe en hauteur : Au revoir Félix !

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Cet article a été rédigé par le service communication du diocèse de Gap.