Être des témoins de l’amour

Le diocèse de Gap est en dialogue avec le diocèse de Dassa-Zoumé au Bénin, pour un éventuel jumelage. Suite au séjour au Bénin d’une petite délégation du diocèse de Gap, emmenée par notre évêque Mgr Xavier Malle, en janvier 2020, Mgr François G. Gnonhossou, sma, nous transmet la lettre pastorale qu’il a écrite pour cette fête de Pâques, après que son diocèse eut célébré le jubilé des 100 ans d’évangélisation et 25 ans d’existence canonique. Mgr Xavier Malle nous encourage à nous en nourrir pour ce temps pascal.

ÊTRE DES Témoins DE L’AMOUR

de Son Excellence Mgr François G. GNONHOSSOU, Sma, évêque du diocèse de Dassa-Zoumé

Aux prêtres, aux religieuses, aux fidèles laïcs et aux personnes de bonne volonté du diocèse de Dassa-Zoumé

Introduction

1. Témoigner de l’Amour est l’appel fondamental que Jésus adresse à ses disciples : « A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13, 35). Ainsi donc, l’amour, qui révèle la bonté infinie de Dieu, doit être la marque particulière de ses fils et filles que nous sommes.

2. Pour témoigner de l’amour, il faut en avoir fait l’expérience soi-même. Pour nous chrétiens catholiques de ce diocèse et pour tout enfant de l’Eglise notre Mère, il s’agit concrètement de repartir à la source de l’amour qu’est Dieu, savoir le recevoir dans nos cœurs afin d’en vivre au quotidien et en devenir des témoins vivants au milieu de son peuple et du monde entier. Comme le dit le proverbe, « il n’y a pas d’improvisation sans provision ». De même, nul ne saurait réellement et effectivement témoigner de l’amour s’il n’a pas fait l’expérience d’être aimé. Les propos de Saint Jean dans sa première épître  nous en disent long sur le tandem expérience-témoignage qui doit caractériser la réalité de l’amour : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie – car la vie s’est manifestée, et nous avons vu et nous rendons témoignage et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était tournée vers le Père et s’est manifestée à nous-, ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Et notre communion est communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » (1Jn1, 1-3).

Le Christ lui-même l’a bien voulu ainsi en choisissant ses disciples pour être avec lui et pour les envoyer prêcher (Cf. Mc 3, 14). Concrètement, les disciples n’iront enseigner que ce qu’ils auront appris du Maître en étant avec lui. Et c’est ce qui sera le critère fondamental dans le choix du remplaçant de Judas. Celui qui prendra cette place doit avoir été proche de Jésus, il doit être immergé dans son amour, pour pouvoir en témoigner : « Il y a des hommes, dit Pierre, qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a marché à notre tête (…) : il faut que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection » (Ac. 1, 21.22b). Autrement, pour être témoin de son amour pour l’humanité. Cet amour qui l’a conduit à la croix pour le salut de l’humanité.

3. Comme les Apôtres, nous sommes, nous aussi, bénéficiaires de l’amour incommensurable de Dieu dans ce diocèse, nous qui en faisons l’expérience depuis toujours et de manière particulière depuis maintenant plus de 100 ans d’évangélisation et 25 ans d’existence canonique. Nous avons donc beaucoup reçu, avec une diversité de talents, par amour du Seigneur. Le moment est donc plus que jamais venu de rendre compte de notre foi. Et le véritable compte que nous puissions rendre aujourd’hui est le témoignage d’amour en signe de reconnaissance au Seigneur qui a fait pour nous des merveilles. Ce chemin de foi désormais centenaire dans notre diocèse, j’ai la joie et la grâce de le parcourir avec vous depuis plus de cinq ans et je peux vous assurer que le Seigneur est vraiment avec nous comme il l’a promis, que son Esprit continue de parler à notre Eglise et que l’avenir reste prometteur. A notre tour, nous devons écouter l’Esprit qui nous rappelle et nous donne la grâce de transmettre par amour et fidèlement les enseignements de Jésus Christ notre Sauveur, aux populations de notre beau, grand et très prometteur diocèse.

4. Dans mon mot d’ouverture devant les prêtres et les religieux et religieuses présents à la rentrée pastorale le 21 septembre 2020, j’avançais, en référence au thème parcouru les deux dernières années à savoir : « Gestion responsable des biens temporels, Source de Sanctification » (Cfr. Mt 23, 14-46), qu’« être témoins de l’amour du Christ impliquera d’une part une bonne gestion tant des personnes que des ressources matérielles que le Seigneur nous a confiées, et d’autre part, le service du peuple de Dieu dans la vérité de l’Evangile, en évitant tout ce qui n’honore pas le Seigneur et son Eglise : abus de pouvoir dans tous les sens, scandale sexuel, malversations financières, détournement des biens de l’Eglise, esprit de critique injustifiée et indigne, de calomnies, les querelles et disputes,  toutes choses qui divisent nos communautés, défigurent notre identité sacerdotale et religieuse et, par ricochet, ne favorisent pas l’avancée du règne d’amour que le Seigneur veut pour le monde et dont nous devons être les témoins authentiques, les artisans et annonciateurs par notre vie de foi et notre service de l’Église ». Le rayonnement tant voulu pour notre diocèse est à ce prix. La très Sainte Trinité nous sera toujours d’un secours et d’un ressourcement incomparable.

La Très Sainte Trinité, modèle de l’amour parfait :

Le sanctuaire marial Notre-Dame d’Arigbo

5. L’amour trinitaire est non seulement le modèle, mais également la Source de tout amour possible. Concrètement, pour nous chrétiens catholiques, tout amour qui se réclame véritablement de ce nom doit trouver sa source, sa raison d’être et son inspiration en la vie trinitaire. Dieu est amour, nous dit Saint Jean. Il aime son Fils, son Unique, d’un amour indescriptible. Et l’Esprit Saint, témoin de cet amour entre le Père et le Fils, se définit comme l’amour qui unit le Père et le Fils. C’est au nom de la Sainte Trinité que nous recevons le premier sacrement, le baptême qui est en même temps la porte d’entrée à tous les autres sacrements : « Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » (Mt 28, 19).

6. Par ailleurs, rappelons-nous que ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu le premier, mais c’est lui qui nous a aimés et qui s’est révélé à nous dans sa pédagogie trinitaire. Que ce fût Dieu le premier à nous aimer et qu’il constitue pour nous la source et l’inspiration de tout amour véritable, cela se vérifie dans les propos de Jésus lui-même, lorsqu’il donnait le commandement à ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34). Dans cette logique, s’insère la pensée de G. AMENGUAL lorsqu’il dit : « Au lieu de ‘‘chercheurs’’ de Dieu nous devons parler de ‘‘trouvés’’ par Dieu… C’est l’homme qui a été cherché, suivi et pris dans le filet de Dieu lui-même, quand il ne le cherchait pas et même quand il le fuyait ».[1]

C’est l’amour trinitaire pour les hommes qui animait Jésus lorsqu’il accepta de s’incarner par la puissance du Saint Esprit et de souffrir la passion et le crucifiement sur le bois à Golgotha pour sauver l’humanité. Au nom de cet amour, il laisse le monde pour se remettre à son Père qu’il aime et auquel il obéit : « Désormais, je ne m’entretiendrai plus guère avec vous, car le prince de ce monde vient. Certes, il n’a en moi aucune prise ; mais de la sorte le monde saura que j’aime mon Père et que j’agis conformément à ce que le Père m’a prescrit » (Jn 14, 30.31). En effet, « la foi en Jésus ne peut [donc] s’exprimer dans toutes ses dimensions si ce n’est en associant Père, Fils et Esprit Saint »[2].

Par notre adhésion au Christ et à son message de salut, nous sommes insérés dans cet amour trinitaire que le Christ a voulu et promis à ses disciples à la veille de sa passion : « Encore un peu et le monde ne me verra plus ; vous, vous me verrez vivant et vous vivrez vous aussi. En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père et que vous êtes en moi et moi en vous » (Jn 14, 19.20). Là aussi, la croix est toujours présente.

Le message de la Croix

7. La croix devient alors le lieu de la pleine et sublime révélation de l’amour de Dieu envers l’humanité. En acceptant sa passion et sa mort, le Christ démontrait ainsi, au prix de son Sang, l’infinitude de son amour pour les enfants de son Père des cieux afin de les racheter pour lui du péché et de la mort. L’amour trouve son point culminant dans l’abaissement total, la quenose, jusqu’au sacrifice de soi : « Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime » (Jn 15,13). L’une des hymnes prévues pour le temps de la Passion nous donne de contempler cet amour libre du Christ pour l’univers entier. Contentons-nous de la première et de la troisième strophes :

« Ne descends pas dans le jardin, Oh ! Jésus, ne descends pas dans le jardin avant le jour ! Si je ne descends pas dans le jardin en pleine nuit, qui donc vous mènera vers les soleils du Paradis ? Je descendrai dans le jardin en pleine nuit.

Ne t’étends pas sur cette croix ; Oh ! Jésus, ne t’étends pas sur cette croix jusqu’à mourir ! Si je ne m’étends pas sur cette croix comme un oiseau, qui donc vous gardera contre l’Enfer où vous alliez ? Je m’étendrai sur cette croix comme un oiseau ».

8. L’amour capable d’aller jusqu’au don de soi devient donc le critère d’appréciation du vrai amour manifesté pour l’autre. Dans ce sens, les actes héroïques de nombreux hommes et femmes dans le monde constituent pour nous des témoignages d’amour vivants et vibrants. Qu’il nous souvienne, pour notre pays, que de vaillantes femmes amazones et beaucoup d’hommes ont donné leur vie, les unes pour le royaume du Danhomey d’alors, les autres pour la nation entière ! Et combien de femmes n’ont-elles pas décidé, dans les cas extrêmes sur la table d’accouchement, de sacrifier leur propre vie au profit de celle de leur enfant qui est sur le point de naître, acceptant ainsi de tout cœur la douleur de ne pas pouvoir voir cet enfant, de ne pas pouvoir l’allaiter et de ne pas pouvoir l’embrasser sur cette terre. Cela est un amour infini, éternel. Il y a aussi ces vaillantes femmes qui bravent les distances et les intempéries pour aller à la recherche du ‘‘pain’’ quotidien pour leur famille. On les voit parfois concassant les pierres, se donnant à des activités parfois jugées purement masculines, juste pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Il y en a même malheureusement qui, contre leur propre bon vouloir, se trouvent dans les mailles de la prostitution, chaque jour dans l’espoir de revenir à la maison avec le ‘‘pain quotidien’’. Il y a également ces jeunes hommes et femmes qui partent en aventure pour des destinations incertaines dans l’espoir de trouver des moyens pour venir en aide et au secours de leur famille en proie à la famine et aux souffrances de toute sorte. Le cas des immigrés clandestins est là et nous interpelle.

Au niveau ecclésial, ils sont également nombreux, les agents pastoraux, évêques, prêtres, diacres, religieux, religieuses et catéchistes et même catéchumènes, tous vaillants soldats du Christ qui se sont donnés corps et âme. Parmi eux, il y en a qui sont allés jusqu’à l’écoulement de leur sang pour la cause du Christ et le rachat des âmes. Honneur à tous ces êtres, hommes, femmes et enfants qui, de jour comme de nuit, acceptent le sacrifice parfois avilissant pour donner sens à leur amour envers leurs proches, leurs bien-aimés et à tout autre en vertu de leur foi et leur amour du prochain.

9. Ce genre d’amour qui trouve son sens plénier dans le sacrifice du Christ en Croix n’attend pas l’accord de l’être aimé et non plus forcément le retour, la réciprocité de l’amour avec la même teneur. Justement le sacrifice est davantage éloquent qu’il accepte même l’ingratitude, la non-reconnaissance. Dans son livre L’amour seul est digne de foi, Hans – Urs Von Balthasar disait que Dieu n’a pas demandé aux pécheurs leur accord avant l’événement du Calvaire. Et il a poursuivi en affirmant, en référence à Dieu le Père qui a livré son Fils pour le salut des hommes, que « seul celui qui aime est requis de dire oui, oui à ce qu’il y a de plus terrible, la mort de l’aimé (Jn 12,7 ; voir Lc 1, 38 ; Jn 20, 17). Dans l’histoire de la passion, l’humanité, composée de chrétiens, de Juifs et de païens, est mise en lumière dans sa vérité : dans le caractère irréfragable de ce dévoilement, ‘‘toute bouche est close’’ et tout homme qui parle d’amour est convaincu ‘‘d’être un menteur ’’ ».[3]

A partir de cette assertion de Von Balthasar, se dessine un autre aspect de l’amour qui a sa source dans l’amour de Dieu le Père : accepter de perdre l’être aimé, sacrifier ce que l’on a de plus cher, par exemple son temps. C’est ce à quoi le Seigneur a conduit notre père dans la foi, Abraham, lorsqu’il lui demanda de lui sacrifier Isaac, le Fils de la promesse ; il lui demandait ainsi de lui sacrifier ‘‘sa’’ paternité, cette paternité tant attendue, tant désirée, tant voulue et qui, maintenant, était là présente et effective. Pour nous, fidèles de ce diocèse de Dassa-Zoumé et hommes de bonne volonté en qui habite l’Esprit du Seigneur, il s’agit de ne trouver notre Trésor qu’en Dieu en nous vidant de nous-mêmes, de nos sécurités humaines pour nous remplir de Dieu, Auteur et Acteur de tout être, de tout pouvoir et de tout avoir. A la suite d’Abraham notre père dans la foi, osons nous aussi sacrifier nos ‘‘Isaac’’ pour nous laisser remplir et combler de l’amour divin qui inspirera désormais nos paroles et nos actes. En agissant ainsi, nous serons comblés de la joie du Seigneur qui est source de toute joie.

Amour, source d’épanouissement

10. L’aspect oblatif qui caractérise l’amour n’en épuise pas la consistance ou mieux, les sacrifices consentis par amour procurent, en fin de compte, la joie tant pour l’être aimé que pour celui qui aime. Lorsque l’on aime, on éprouve de la joie pour le bonheur de l’être aimé, et on n’est pas jaloux de sa joie. A ce titre, les premiers mots du Pape François dans son exhortation apostolique post-synodale sur l’amour dans la famille, avec un intitulé déjà éloquent : La Joie de l’amour, manifestent combien il y a de la joie à voir l’autre heureux : « La joie de l’amour qui est vécue dans les familles est aussi la joie de l’Eglise »[4]. Et ce qui se dit là pour les familles et l’Eglise peut se dire également pour deux individus qui s’aiment et se veulent du bien l’un à l’autre.

11. L’amour doit donc procurer épanouissement à ceux qui y sont véritablement impliqués ; sans quoi, notre amour serait à revoir. Même Dieu éprouve de la joie pour ceux qui, alors éloignés de lui par le péché, reviennent à lui. Qu’il nous souvienne la parabole de l’enfant prodigue dans l’Evangile de Saint Luc et les propos combien empreints de bonté de la part du père : « Vite, apportez la plus belle robe, et habillez-le ; mettez-lui un anneau au doigt, des sandales aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé » (Lc 15, 22-24). Le Christ lui-même n’a-t-il pas dit qu’« il y a de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se convertit plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion » ? (Lc 15, 7). Tout cela nous montre et nous enseigne que dans toute relation d’amour vrai et désintéressé, l’on doit se réjouir du bonheur auquel parvient l’être aimé. Et ce sera pour nous aussi un grand épanouissement d’âme.

12. Dans le même sillage d’épanouissement dans l’amour, deux éléments s’avèrent indispensables pour la durée de l’amour : la miséricorde et le pardon. Les deux s’appellent et s’interpellent, imbriqués qu’ils sont de par leur dynamique. Le pardon et la miséricorde sont des nutriments de l’amour vrai et sincère. Le pardon fait du bien non seulement à celui qui le reçoit mais aussi à celui qui le donne. Luciano Sandrin a des paroles fortes et très instructives à propos : « Le pardon donné et reçu est bénéfique pour la vie personnelle et sociale, il est une guérison relationnelle avec soi, avec les autres et avec Dieu, diversement nommé (…). Le pardon a mille visages : pardonner les autres quand nous avons été offensés ou être pardonnés par eux quand nous l’avons fait nous ; le pardon de soi quand nous nous sentons en quelque sorte en faute ou éprouvons de la honte pour ce que nous avons fait, ou pensé avoir fait ; le pardon dans la communauté ou de la part de la communauté dans laquelle nous vivons pour les torts subits ou pour les attentes déçues ; le pardon entre groupes après des guerres et des conflits ; le pardon reçu de Dieu ou notre ‘‘pardonner Dieu’’, parce que nous retenons qu’il nous a oubliés, abandonnés ou trahis d’une quelconque manière »[5].

13. Dans la logique du pardon et de la miséricorde, intervient un autre élément à savoir, la confiance. La confiance est le ciment de toute relation d’amour et de fraternité. Malheureusement, il arrive que la confiance reçoive un coup par le courant de diverses situations. Cela est arrivé même au Christ  (Cf. Jn 2, 23-25). On parle alors de la confiance brisée. Or, c’est comme un miroir ; brisé, il ne peut être reconstitué. Que faire alors ? Il faut oser aller au-delà pour refaire confiance à l’autre. Ici intervient la grâce de Dieu à laquelle le chrétien doit s’ouvrir. Il faut même risquer de toujours faire confiance. Dieu lui-même n’a-t-il pas fait confiance, lui qui renouvela à plusieurs reprises l’alliance avec son peuple jusqu’à envoyer son Fils unique pour nous sauver !

Faire confiance de nouveau, même lorsque l’on a été ou se sent trahi, porte en soi la marque d’une forte espérance, l’espérance d’un lendemain meilleur, l’espérance d’un renouveau. Ici aussi, Luciano Sandrin a des propos lumineux : le pardon implique « le courage de parier, encore une fois, sur les personnes, sur la relation avec elles, sur la confiance et sur l’amour et de renouveler les promesses. Le pardon est prophétie positive sur le futur du comportement de l’autre que, en modes variés, nous-mêmes pouvons contribuer à réaliser »[6]. Et plus loin, « pardonner c’est parier sur un différent futur affectif et relationnel, faire confiance et accepter le risque, comme dans la parabole évangélique du père qui donne gratuitement le pardon que le fils n’a même pas le temps de demander. (…) C’est la logique de l’amour de Jésus qui n’a pas besoin que Pierre lui demande pardon, lui répète la question parce qu’il veut être sûr de son amour. A cet amour il fait confiance, sur cet amour il parie et sur cette roche il fonde son Eglise »[7].

Un facteur qui aide à pardonner et qu’il importe aussi de cultiver est l’humilité. Elle permet de se savoir et de se convaincre que nous ne sommes pas parfaits et, par conséquent, nous prédispose et nous aide à pardonner l’imperfection de celui qui nous a offensés et à chercher le pardon de la part de ceux que nous avons blessés de quelque manière que ce soit[8].

Le baobab, arbre emblématique du Bénin

14. En fin de compte, les pôles de l’amour ou encore les espaces d’expression et de manifestation de l’amour sont trois : d’abord, l’amour de Dieu dans les deux aspects objectif et subjectif, comme expérience ou passage obligatoire pour le chrétien et pour tout homme ; ensuite l’amour de soi-même qui consiste dans la prise de conscience de se savoir aimé de Dieu, ce qui est différent du narcissisme. Hans – Urs Von Balthasar parle de l’amour de Dieu qui sommeille en nous, comme image de Dieu. « Ainsi Dieu se manifeste comme amour devant l’homme : l’amour brille, rayonnant du foyer divin, et installe sa propre lumière dans le cœur de l’homme, qui peut, grâce à cette lumière, voir précisément cet amour, l’amour absolu »[9]. Et enfin, l’amour du prochain comme déclinaison de l’amour reçu de Dieu, expérimenté avec lui. Il s’agit d’aimer le semblable comme l’on a été aimé par Dieu. L’autre pôle de l’amour qu’on doit ajouter est celui envers le créé. Tout l’univers créé par Dieu mérite amour et respect de la part de l’homme à qui il fut confié dès les premiers temps de l’humanité. Nous sommes des gardiens de l’univers créé. Dans son encyclique Lautato si’, le Pape François parle d’une relation de réciprocité responsable qui doit exister entre l’être humain et la nature : « Chaque communauté peut prélever de la bonté de la terre ce qui lui est nécessaire pour survivre, mais elle a aussi le devoir de la sauvegarder et de garantir la continuité de sa fertilité pour les générations futures »[10]. En marchant sur ce chemin d’amour, tant de Dieu que de ses semblables et des autres êtres vivants, le chrétien parviendra à la sainteté, l’ultime objectif de notre combat chrétien quotidien.

L’amour, chemin de sainteté choisi par des témoins dans l’histoire

15. Lorsque Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus s’écriait « eureka », -je l’ai trouvé-, en parlant de l’amour comme sa vocation, elle venait de découvrir ainsi le chemin qui pouvait la conduire à la sainteté. Pour elle, ce chemin était le plus court. Et elle s’écriait encore : « Le feu de l’amour est plus sanctifiant que celui du purgatoire (…) Oh ! qu’elle est douce la voie de l’Amour !». L’amour est le chemin de la sainteté si bien que toute la Loi et les Prophètes en dépendent ;  Jésus le définit d’ailleurs comme le plus grand de tous les commandements dans ses deux facettes : l’amour de Dieu et l’amour du prochain (Cf. Mt 22, 34-40).

16. Sur ce chemin de témoignage d’amour, beaucoup nous ont devancés et leur vie nous convainc de la possibilité d’y arriver nous aussi. Ce sont les Patriarches, les Prophètes, les Messagers de Dieu dans l’histoire, les Apôtres, les Martyrs, les Pères de l’Eglise, les Confesseurs, et beaucoup de Saints et saintes qui, comme nous le disons dans la Prière Eucharistique N° 2, ont vécu dans l’amitié de Dieu. Nous ne pouvons pas ne pas penser à saint François d’Assise, aux deux mystiques espagnols amis qui reformèrent l’Ordre des Carmes déchaux. Il s’agit de Sainte Thérèse d’Avila qui alla jusqu’à affirmer ceci : « Je voudrais détruire l’enfer et le paradis afin que Dieu fût aimé pour lui-même ». Et Saint Jean de la Croix qui affirma qu’« au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour ». Plus proche de nous, il y a Mère Teresa de Calcuta (1910-1197), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la charité, qui fut le visage de la miséricorde du Seigneur sur cette terre. Nous connaissons certainement beaucoup d’autres saints et saintes qui ont été de véritables témoins de l’amour dans ce monde. Il y a aussi des Africains comme Sainte Joséphine Bakhita, Saint Kisito et les martyrs de l’Ouganda, très bien connus. Et combien ne sont-ils pas indénombrables ceux que nous ne connaissons pas ! J’évoquerais volontiers la vie de pasteurs de ce diocèse, de religieux et religieuses, de catéchistes, qui ont marqué les fidèles de façon unanime où qu’ils fussent passés. Nous avons par exemple les pères Antoine ADJIBOGOUN, André AFFOUNANA, et récemment Jacques Dagan et bien d’autres. A la suite de ces devanciers dans la foi, témoignons, nous-aussi, de l’amour du Seigneur au milieu de nos frères et sœurs à travers une vie fraternelle inspirée par l’Esprit du Seigneur.

Au carrefour de la fraternité

17. « Fratelli tutti » (Tous frères), c’est le titre de la troisième encyclique du Pape François, qui porte « sur la fraternité et l’amitié sociale ». Du fait de notre nature commune en humanité, tous les hommes sont frères et sont appelés à cohabiter. Le psaume 132, 1 en chante la beauté : « Il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ». Et plus encore pour nous chrétiens catholiques, de par notre baptême, nous sommes devenus tous frères et sœurs d’un même Père qui nous aime tous d’un même amour comme ses fils et filles. Il est bien de se savoir frères et sœurs, car cela nous met dans une certaine dynamique de réciprocité dans les relations interpersonnelles. En effet, si l’on peut choisir à volonté ses amis, tel n’est pas le cas pour le frère ou la sœur. On est frère et sœur pour la vie. Frères et sœurs chrétiens, c’est Dieu qui nous veut ensemble et par conséquent, nous devons travailler main dans la main.

Le lien de baptême qui fait de nous des frères et sœurs d’un même Père, fils dans le Fils unique, est plus fort que le lien de sang biologique par lequel nous sommes frères et sœurs en famille, de même que le sang versé par Jésus parle plus fort que celui d’Abel.  Dans cette dynamique nous devons nous aimer les uns les autres comme Dieu nous a aimés dans le Christ. Et comment Jésus nous a-t-il aimés ? Jusqu’à mourir sur la croix. Pour le bien du frère ou de la sœur, je suis appelé au sacrifice. C’est là le vrai sens de notre vocation sacerdotale et religieuse, aimer Dieu et servir l’Église par amour jusqu’au sacrifice de soi.

18. La fraternité dans la foi comme déclinaison du précepte d’amour divin nous met dans l’élan de voir en l’autre, fût-il inconnu avant une première rencontre, non pas un étranger mais un frère ou une sœur dans le Christ. D’abord, comme Hommes, nous portons en nous la même nature, tirés que nous sommes du même humus. Ensuite, le Christ envoyé par le Père pour faire toute chose nouvelle dans l’Esprit, a redonné aux hommes l’image et la ressemblance divine perdue à cause du péché. Remis une fois pour toutes dans cette filiation divine, « il n’y a plus ni juif, ni païen ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus Christ » (Ga 3, 28)

19. L’ascendance de notre fraternité étant unique et divine, nous devons donc éviter les querelles inutiles et destructrices et les divisions qui ne feront que ternir l’image que le Seigneur a imprimée en chacun de nous et que nous sommes appelés à témoigner envers le frère ou la sœur. Le baptême étant unique et unique aussi l’Eglise qui l’administre, ce qui importe désormais c’est de nous attacher au Christ et à son Epouse l’Eglise plus qu’aux ministres qui y exercent le service. Voilà pourquoi Saint Paul reprend les Corinthiens sur les discordes qui existent entre eux et qui jettent du trouble dans la communauté parce que les uns se réclament de tel apôtre, et les autres, de tel autre ministre (Cf. 1Co1, 10-17). « Le Christ est-il divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? » (1Co 1, 13). Jésus lui-même avait déjà recadré les opinions au sujet de sa vraie famille dont la réalité surpasse le sang biologique et se trouve plutôt constituée par ceux qui écoutent la Parole de Dieu, l’observent et font la volonté du Père qui est aux cieux (Cf. Lc 11, 27-28 et Mt 12, 46-50).

Convaincu de la fraternité et de l’unité qui lie désormais tous ceux qui adhèrent au Christ et à la Bonne Nouvelle du salut, saint Paul recentre la pensée des Corinthiens sur l’essentiel à partir du mystère eucharistique : « Puisqu’il y a un seul pain, nous sommes tous un seul corps : car tous nous participons à cet unique pain » (1Co 10, 17). Ou encore, dans son adresse aux Ephésiens : « Il y a un seul corps et un seul Esprit, de même que votre vocation vous a appelés à une seule espérance ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous, qui règne sur tous, agit en tous, et demeure en tous » (Ep 4, 4). Comment peut-on manger le même pain et boire à la même coupe et dans le même temps continuer à frapper son frère ou sa sœur du talon ? Ce serait de la trahison : trahison de la fraternité, trahison de l’amitié, en fin de compte, trahison du Christ comme ce fut le cas de Judas. A la question du disciple qu’il aimait, sur celui qui le trahirait, Jésus répondit : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper » (Jn 13, 25-26), en référence à Judas.

20. Certes, nous ne pourrons jamais avoir les mêmes points de vue et les mêmes compréhensions des choses, des événements ou des situations qui arrivent dans notre marche commune. Toutefois, nos différences à divers niveaux doivent constituer pour nous non pas des handicaps à la marche commune mais plutôt une noble richesse, de sorte que les forts portent l’infirmité des faibles et que chacun recherche non pas ce qui lui plaît mais cherche à plaire à son prochain en vue du bien, pour édifier (Cfr. Rm 15, 1-2). En fait, « à chacun de nous [cependant] la grâce a été donnée selon la mesure du don du Christ. (…) Et c’est de lui que le corps tout entier, coordonné et bien uni grâce à toutes les articulations qui le desservent, selon une activité répartie à la mesure de chacun, réalise sa propre croissance pour se construire lui-même dans l’amour » (Ep 4, 7.16).

L’autre ne saurait donc et ne doit pas être vu comme une source de malheur, un danger sur ma route, un enfer mais plutôt une chance. Ce qui sera un frein au développement serait plutôt l’uniformisation de tout à tous les niveaux et qui mettrait l’homme dans une indépendance nocive puisque pouvant faire fi de son prochain. Or, nous sommes faits l’un pour constituer une aide pour l’autre. Accepter les différences et la diversité permet donc plutôt de construire, de bâtir l’unité de façon solide, de même qu’une harmonie est faite de notes discordantes prises isolément. C’est une construction où chacun peut et doit apporter de son génie, de son savoir-faire, de ses potentialités comme son savoir-être. Cela doit nous mettre également dans une posture d’ouverture, d’ « extase  relationnelle». L’enfermement sur soi ne favorise pas un climat fraternel et constitue un frein à l’épanouissement de la communauté. Car, en fin de compte, on assistera à de la méfiance et du soupçon, au règne des préjugés, ce qui pourrit l’atmosphère relationnelle. Et il est important que la catéchèse, nos prêches et nos divers enseignements au niveau des paroisses et de nos diverses communautés, de même que dans les maisons ou lieux de formation tiennent compte de tout cela.

Le Pape François cite, dans ce sens, Gabriel Marcel qui affirme ceci : « Je ne communique effectivement avec moi-même que dans la mesure où je communique avec l’autre »[11]. Le souverain Pontife lui-même invite à « élargir notre cercle pour donner à notre capacité d’aimer une dimension universelle capable de surmonter tous les préjugés, toutes les barrières historiques ou culturelles, tous les intérêts mesquins »[12]. Si nous voulons croître véritablement, nous devons apprendre et accepter de sortir de nous-mêmes, de nos schèmes culturels, pour embrasser un horizon plus large qui nous permette d’aller à la rencontre de l’autre, d’une autre famille, d’une autre culture. Ainsi notre horizon de pensée s’enrichit-il et nous enrichit nous-mêmes. N’oublions pas, par ailleurs, que c’est vers tous les peuples que le Seigneur veut nous envoyer, non pas pour leur démontrer que leur culture a une valeur moindre que la nôtre, mais plutôt pour y apporter la Bonne Nouvelle du salut et la purifier de ses tares en ayant toujours en pensée que notre propre culture possède également la leur.

À l’école de Marie et de Joseph

22. « Qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38), voilà la réponse que donna la Vierge Marie à l’ange Gabriel qui lui annonçait la venue de Jésus en son sein. Dans cette réponse se trouve, en réalité, la réponse de cette jeune fille de Judée à l’amour de Dieu dont le plan fit irruption dans sa vie. Si, comme le dit encore Balthasar, « à l’initiative divine doit correspondre un abandon originel de la part de la créature »[13], Marie est la première qui a réalisé de façon idéale cet abandon, devenant ainsi modèle pour tous les hommes, pour tout chrétien. Si son amour pour Dieu est remarquable dans sa réponse-abandon à la volonté divine, son amour pour le prochain se manifeste dans son empressement à aller partager sa joie avec sa cousine Elisabeth dont elle apprend l’état de grossesse déjà à six mois. Et il est une beauté renouvelée à contempler la scène de la visitation. L’évangile conclut en disant que « Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle » (Lc 1, 56). Environ trois mois, soit le temps restant pour qu’Elisabeth accouche et que Marie soit à ses côtés pour les premiers besoins de la désormais mère. C’est un bel exemple de la fraternité vécue et partagée. Puisse-t-il nous inspirer, nous aussi, dans notre vie quotidienne.

23. Comme Marie son épouse, Joseph reste également pour nous le modèle de l’amour reçu, vécu et partagé. Après avoir accepté lui aussi le projet de Dieu qui vient bouleverser tout son plan de fiançailles dans cette culture juive, Joseph accepte tous les sacrifices qu’il faut pour protéger le Fils de Dieu. Il doit chercher un lieu pour que sa femme accouche à Bethléem où en ce jour-là il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes (Cf. Lc 2,7) ; après cela, et averti en songe par l’Ange, Joseph dût fuir, de nuit, en Egypte avec l’enfant et sa mère pour le protéger de la cruauté du roi Hérode (Cf. Mt 2, 13-15). Il amènera ensuite Jésus pour le présenter au temple (Cf. Lc 2, 22-24). Cet homme silencieux et protecteur est un exemple pour nous chrétiens, tous appelés à veiller les uns sur les autres au nom de l’amour divin répandu dans nos cœurs.

24. Depuis le 8 décembre 2020, à l’occasion des 150 ans de sa déclaration comme Patron de l’Eglise Catholique faite par le bienheureux Pie IX, le Souverain Pontife François a décrété une année particulière consacrée à Saint Joseph et qui prendra fin le 08 décembre 2021. Je nous invite tous à accorder une attention particulière à cette figure de notre foi. Dans la dynamique de l’amour, contemplons et imitons les vertus de ce saint homme que le Pape François indique comme un homme avec un cœur de père, un père aimé, un père dans la tendresse, un père dans l’obéissance, un père dans l’accueil, un père au courage créatif, un père travailleur, un père dans l’ombre, gardien du Rédempteur[14].

Mon espérance au nom de ma foi

25. Dans la conviction de notre foi commune en Jésus-Christ, je garde les yeux levés, pleins d’espérance en des lendemains meilleurs pour notre cher et beau diocèse de Dassa-Zoumé. Si nous avons de l’amour, si nous vivons d’amour, nous pourrons et ferons beaucoup de choses pour la gloire de Dieu et le bonheur de son peuple et notre propre sanctification. Je demande humblement aux agents pastoraux, évêque, prêtres, religieux et religieuses, catéchistes et membres des Conseils pastoraux et économiques de se lever comme de vaillants soldats et de se mettre au front pour accomplir, chacun en ce qui le concerne, les tâches avec rigueur, discipline, amour, foi, espérance, souci du travail bien fait, du Bien Commun et abnégation. Et n’oublions jamais que :

Quand je parlerais en langues, celle des hommes et celle des anges, s’il me manque l’amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante. Quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et de toute connaissance, quand j’aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens aux affamés, quand je livrerais mon corps aux flammes, s’il me manque l’amour, je ne gagne rien. L’amour prend patience, rend service, ne jalouse pas, ne plastronne pas, ne s’enfle pas d’orgueil, ne fait rien de laid, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, n’entretient pas de rancune, ne se réjouit pas de l’injustice, mais trouve sa joie dans la vérité. Il excuse tout, croit tout, espère tout, endure tout. L’amour ne disparaîtra jamais. (1Co13, 1-8b).

Que Marie, notre Dame d’Arigbo, la première annonciatrice de l’Evangile de son Fils, et saint Joseph son chaste Epoux, soient pour nous source d’inspiration, nous accompagnent, nous protègent et nous aident à être des instruments et des missionnaires de l’amour !

Donné à Dassa-Zoumé, le 28 mars 2021, en la 6ème année de mon Episcopat.

+François G. GNONHOSSOU, sma


[1] G. AMENGUAL, La religion en temps de nihilisme, Barcelona 2003, pp108-109. Cité par Luis F. LADARIA, in Il Dio vivo e vero. Il mistero della Trinità, Ed. San Paolo, Milano,2012, p21, note de bas de page. (La traduction est nôtre).

[2] Luis F. LADARIA, idem, p 143. (La traduction est nôtre).

[3] Hans – Urs von Balthasar, L’amour seul est digne de foi. Traduit de l’allemand par Robert Givord, Ed. Parole et Silence, France, 2018, p51.

[4] François, Amoris laetitia, Exhortation apostolique post-synodale sur l’amour dans la famille, n°1.

[5] Luciano SANDRIN, Lo vide e non passò oltre. Temi di teologia pastorale. Edizioni Dehoniane Bologna, 2015, pp169-170; (la traduction est nôtre).

[6] Ibidem, p174.

[7] Ibidem, p187.

[8] Cfr. Ibidem, pp171-172.

[9] Hans – Urs von Balthasar, Idem., p58.

[10] François, Laudato si’. Lettre encyclique sur la sauvegarde de la maison commune, n°67.

[11] Gabriel Marcel, Du refus à l’invocation, Ed. N.R.F., Paris (1940), p50. Cité par François, in Lettre encyclique Fratelli Tutti, n°87.

[12] François, Lettre encyclique Fratelli Tutti, n°83.

[13] Hans – Urs von Balthasar, Idem., p59.

[14] François, Lettre apostolique Patris Corde.