
ou l’épopée extraordinaire des Haut-Alpins en Amérique.
CRÉATION MUSICALE POUR DEUX RÉCITANTS – CHANTEURS, CINQ MUSICIENS ET DISPOSITIF ÉLECTRO-ACOUSTIQUE.
Le Grand Tomple est un récit radiophonique et musical d’après le récit de l’émigration des Haut-Alpins vers la Californie. Le déracinement, l’exil, les échanges qui se sont construits entre les Champsaurins d’Amérique et ceux restés au pays, imprègnent la mémoire collective haut-alpine. Cette histoire résonne en chacun de nous, haut-alpins ou pas. Nous sommes tous des migrants, si l’on veut bien regarder…
Le Grand Tomple est une commande 2014 de l’Espace culturel de Chaillol à Ivan Solano (pour la composition musicale) et à Catherine Peillon (pour le livret).
À écouter en direct sur RCF Alpes-Provence depuis le Festival de Chaillol.
Briançonnais : 92.5 FM
Champsaur-Valgaudemar : 99.3 FM
Gapençais : 87.7 FM
L’Argentière-la-Bessée : 104.3 FM
Dignois : 92 FM
Samedi 27 septembre 2014
à 20h30

Le tomple, en dialecte occitan vivaro alpin, désigne une flaque d’eau ou une mare où l’on patauge. Pour les Alpins, très nombreux entre 1850 et 1950 à traverser l’Atlantique pour s’embaucher aux États-Unis comme bergers, négociants, blanchisseurs ou ouvriers, le tomple est l’océan atlantique à traverser. Il devient le grand passage du rêve d’une autre vie.
« Dans le Champsaur et le Valgaudemar, nombreux sont celles et ceux qui ont un père, un grand-père, un oncle, une soeur qui, à un moment de leur vie, ont franchi le « grand tomple » – huit longs jours de paquebot transatlantique – pour aller vivre un temps, quelques années ou une vie, aux Etats-Unis d’Amérique. L’émigration des hauts-alpins est moins connue que celles des « Barcelonnettes » au Mexique, pourtant elle fut massive. En 25 ans (1885-1909), près d’un tiers de la population du canton d’Orcières a émigré en Amérique. Dans la même période, 180 Gaudemarous du canton de Saint-Firmin-en-Valgaudemar et 1500 personnes issues du canton de Saint-Bonnet-en-Champsaur ont franchi l’Atlantique. Paysans, fils de paysans, beaucoup trouvaient du travail en tant que berger. Les Français avaient bonne réputation, ils étaient – disait-on à l’époque – les meilleurs bergers du monde. » (Guillaume Lebaudy)
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À noter le mardi 7 octobre à 18h00 la soirée sur les migrants à Gap (Le Royal), avec la participation du Secours catholique.
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Texte du pape François
publié le 23 septembre 2014
pour la Journée mondiale des migrants et des réfugiés
(18 juin 2015)
L’Église sans frontières, mère de tous
Chers frères et soeurs,
Jésus est « l’évangélisateur par excellence et l’Évangile en personne » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 209). Sa sollicitude, particulièrement envers les plus vulnérables et marginalisés, nous invite tous à prendre soin des personnes plus fragiles et à reconnaître son visage souffrant, surtout dans les victimes des nouvelles formes de pauvreté et d’esclavage. Le Seigneur dit : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 35-36). La mission de l’Église, pèlerine sur la terre et mère de tous, est donc d’aimer Jésus Christ, de l’adorer et de l’aimer, particulièrement dans les plus pauvres et abandonnés ; au nombre de ceux-ci figurent certainement les migrants et les réfugiés, qui cherchent à tourner le dos aux dures conditions de vie et aux dangers de toute sorte. Donc, cette année la Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés a pour thème : l’Église sans frontières, mère de tous.
En effet, l’Église ouvre ses bras pour accueillir tous les peuples, sans distinctions et sans frontières et pour annoncer à tous que « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16). Après sa mort et sa résurrection, Jésus a confié aux disciples la mission d’être ses témoins et de proclamer l’Évangile de la joie et de la miséricorde. Le jour de la Pentecôte, avec courage et enthousiasme, ils sont sortis du Cénacle ; la force du Saint-Esprit a prévalu sur les doutes et les incertitudes et a fait que chacun comprenait leur annonce dans sa propre langue ; ainsi, dès le début, l’Église est une mère au coeur ouvert sur le monde entier, sans frontières. Ce mandat couvre désormais deux mille ans d’histoire, mais depuis les premiers siècles, l’annonce missionnaire a mis en lumière la maternité universelle de l’Église, développée ensuite dans les écrits des Pères de l’Église et reprise par le Concile Œcuménique Vatican II. Les Pères conciliaires ont parlé d’Ecclesia mater pour en expliquer la nature. Elle génère, en effet, des fils et des filles qu’elle incorpore et qu’elle « enveloppe déjà de son amour en prenant soin d’eux » (Const. dogm. sur l’Église Lumen gentium, n. 14).
L’Église sans frontières, mère de tous, diffuse dans le monde la culture de l’accueil et de la solidarité, selon laquelle personne ne doit être considéré inutile, encombrant ou être écarté. En vivant effectivement sa maternité, la communauté chrétienne nourrit, oriente et indique le chemin, accompagne avec patience et se fait proche dans la prière et dans les oeuvres de miséricorde.
Aujourd’hui, tout cela prend une signification particulière. En effet, à une époque de si vastes migrations, un grand nombre de personnes laissent leur lieu d’origine et entreprennent le voyage risqué de l’espérance avec un bagage plein de désirs et de peurs, à la recherche de conditions de vie plus humaines. Souvent, cependant, ces mouvements migratoires suscitent méfiances et hostilités, même dans les communautés ecclésiales, avant même qu’on ne connaisse les parcours de vie, de persécution ou de misère des personnes impliquées. Dans ce cas, suspicions et préjugés entrent en conflit avec le commandement biblique d’accueillir avec respect et solidarité l’étranger dans le besoin.
FRANCISCUS