Deuxième dimanche de Pâques – Dimanche de la Miséricorde – 10h30 Cathédrale de GAP avec les CONFIRMATIONS
Nous venons d’écouter le récit de la première apparition de Jésus à ses disciples le soir de Pâques, réunis à nouveau au Cénacle, la salle où ils avaient vécu le dernier repas.
Reprenons ces paroles de Jésus ressuscité.
« La paix soit avec vous ! » Si vous avez bien compté, Jésus a repris 3x cette phrase, la paix soit avec vous. C’est donc qu’elle est importante, à la mesure du coeur de Jésus, à la mesure de la peur des apôtres, qui risquaient réellement de connaître le même sort que leur maître, la mort. Jésus ne leur reproche ni leur peur, ni d’avoir fui ou nié le connaître comme Pierre qui l’avait renié trois fois avant que le coq chanta. Le coeur plein de miséricorde, Il leur donne une vraie paix intérieure, au delà de toute angoisse. Comme évêque, c’est une joie de commencer chaque messe par ces mêmes paroles transmises par les apôtres, la paix soit avec vous !
Cette paix, c’est un préalable à ce qui va suivre, l’envoi en mission : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » C’est fort : comme le Père m’a envoyé. C’est la mission même de Jésus que nous les baptisés sommes invités à accomplir. A savoir, annoncer le salut du monde par la foi en Dieu et en son Fils Jésus. Pourtant il connaît nos misères. Mais comme dit Ste Thérèse de l’Enfant Jésus : elles ne sont qu’une goutte d’eau dans un océan ardent.
Alors Jésus sait que nous avons besoin de la force de son Esprit Saint : « Recevez l’Esprit Saint », et pour accomplir sa mission, c’est ce qui va vous arriver chers jeunes confirmands. Recevez l’Esprit Saint, pour être chrétien dans le monde, et continuer la mission de Jésus.
A destination de ses apôtres, Jésus ajoute : « À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » C’est ce qu’on appelle le pouvoir des clefs, ouvrir le Ciel, ouverture qui se reçoit en accueillant le pardon de Dieu dans le sacrement de la confession, le sacrement de la miséricorde. Et vous vous êtes confessés chers jeunes pour vous préparer à la confirmation. Un des effets de la confession, je l’expérimente avec bonheur pour moi-même, car même un évêque se confesse aussi, et bien un des effets est de recevoir la paix intérieure.
Ce don de l’Esprit Saint se renouvellera de manière plus éclatante aux yeux de tous le jour de la Pentecôte. Et les apôtres partiront en mission. La première lecture nous décrit la première communauté chrétienne en Actes 4 : « C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante reposait sur eux tous. »
Rendre témoignage de la Résurrection de Jésus, c’est accueillir Jésus comme un ressuscité, c’est à dire comme un vivant, avec qui je vis au quotidien, et non comme un mort dont on se souvient. Et c’est vivre nous-même comme des ressuscités, comme des hommes nouveaux : « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme. » et suit la mention du partage des biens.
Après cela eut lieu l’épisode de Thomas. Il n’était pas présent à cette première apparition, et en doute fortement. Alors Jésus par miséricorde, apparaît de nouveau quand Thomas est présent et dit : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Remarquons que ses plaies sont restées ouvertes, signe de jusqu’où est allé son amour. Si vous avez la chance d’aller un jour à Turin vénérer le Saint Suaire, vous verrez ces plaies sur le tissu qui a entouré le corps mort de Jésus. Personnellement, j’en ai pris conscience à ce moment là : il m’a aimé jusque là. Je suis donc aimable. Et devant l’évidence des plaies du Seigneur, Thomas a cette magnifique profession de foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Puis Jésus ajoute pour nous qui suivront : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Peut-être vous dites-vous j’aurai préféré être un des apôtres de Jésus et le voir en vrai. Mais en fait, nous avons une foi supérieure à celle des apôtres, et nous sommes ses disciples.
Saint Jean a des paroles fortes sur la foi dans notre seconde lecture : « La victoire remportée sur le monde, c’est notre foi. Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? »
Alors frères et soeurs, renforcés par le don de l’Esprit Saint, vous serez des témoins de l’amour de Jésus et de la Miséricorde du Père, vous serez des disciples-missionnaires, selon l’expression du pape François, je le cite : « Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ ; nous ne disons plus que nous sommes « disciples » et « missionnaires », mais toujours que nous sommes ‘’disciples-missionnaires’’. Si nous n’en sommes pas convaincus, regardons les premiers disciples, qui immédiatement après avoir reconnu le regard de Jésus, allèrent proclamer pleins de joie : ‘’Nous avons trouvé le Messie’’ (Jn 1, 41). […] Et nous, qu’attendons-nous ? » (Pape FRANCOIS – La joie de l’Evangile –2013 – n°120)
Prions frères et soeurs pour nos jeunes confirmands. Qu’en invoquant chaque jour l’Esprit Saint, qu’à l’intercession de la Vierge Marie en notre année mariale diocésaine, ils soient de vrais disciples missionnaires et qu’en expérimentant la miséricorde du Père, ils fassent de leur vie un « je t’aime ».
Amen.