Mot introduction
Bienvenue chers chrétiens de la paroisse de Gap, et un bienvenu particulier aux donateurs et aux testateurs pour lesquels cette messe est offerte au Seigneur. Merci de votre présence, qui signifie bien que votre don généreux est signe de votre appartenance à la famille diocésaine, d’une manière ou d’une autre, et je pense par exemple aux résidents secondaires.
Nous prierons pour vos intentions et également pour le repos de l’âme de ceux qui sont partis vers le Ciel, et qui par leurs legs, nous engagent, nous entrainent dans cette amitié spirituelle avec les âmes du Ciel.
Nous sommes également réunis pour prier pour les Ukrainiens, à l’appel de la conférence des conférences épiscopales d’Europe, chaque pays ayant un jour du Carême pour cette intention.
Homélie du second dimanche du Carême par Mgr Xavier Malle
Les textes de la Parole de Dieu nous centrent sur le mystère du Salut. Le carême est bien la préparation de Pâques, réalisation du Salut. Le livre de la Genèse nous en donne la promesse, tandis que l’évangile de la Transfiguration en est une anticipation, ce seront les deux parties de cette homélie, puis dans une troisième partie nous arriverons jusqu’à cette messe du 5 mars 2023 pour les donateurs et testateurs du diocèse.
Le livre de la Genèse nous en donne une double promesse. Première partie de mon homélie.
« Le Seigneur dit à Abram : Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. » La première promesse, « tu deviendras une grande nation et je te bénirai » a pour préalable l’ordre du Seigneur à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. » C’est la part de l’homme. Dieu ne veut pas nous sauver sans nous. Il y a toujours quelque chose à quitter. Les trois pratiques habituelles du Carême, les 3P, prière, partage et pénitence, sont trois moyens qui nous sont proposés pour quitter ce qui entrave notre course vers le Ciel.
La première promesse qui en découle, « tu deviendras une grande nation et je te bénirai », entraîne une seconde promesse divine : « je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. » Voyez-vous le basculement ? Ce n’est pas seulement ce petit peuple d’éleveurs nomades qui est concerné par la promesse de Dieu, mais ce petit peuple est au service du Salut de tous les peuples de la terre. C’est quelque chose de fondamental à comprendre. Le peuple élu n’est pas élu pour lui. Je ne suis pas baptisé pour moi, pour me sentir bien, pour mon bien-être, ou même seulement pour mon Salut personnel, c’est à dire ma vie éternelle. Je suis baptisé pour les autres, pour entraîner les autres au Ciel, pour devenir ce que le pape François appelle les disciples missionnaires.
Si le livre de la Genèse nous donne la double promesse d’être bénit par Dieu et de devenir une bénédiction pour toutes les nations, l’évangile de la Transfiguration en est une anticipation. Seconde partie de mon homélie.
« Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. » N’est-ce pas une anticipation miraculeuse de la contemplation éternelle du Christ Ressuscité ? Que nous serons morts et purifiés par le purgatoire, nous verrons Dieu tel qu’il est, tout amour, lumineux. Le lien avec la mission de Salut du peuple hébreux est établi par l’apparition de Moïse et de Élie qui s’entretiennent avec Jésus. Alors Pierre resterait bien au Ciel ! « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »« Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. » En quelque sorte Pierre, Jacques et Jean sont renvoyés sur terre, à leur mission. Il descendent de la montagne. Même si Jésus leur précise que leur mission sera après la Résurrection, ce qu’ils ont vécu de fort sera leur soutien, non seulement pendant la terrible semaine de la passion, mais aussi pour les jours exaltants de la mission après la Pentecôte.
Voilà frères et soeurs le sens de notre Carême, devenir toujours plus disciple missionnaire.
Il y a quelques années, le slogan d’une campagne du denier était : Gestionnaire et missionnaire. Permettez-moi d’ajouter une troisième partie, en raison de cette messe offerte pour les donateurs et les testateurs.
Gestionnaire ; je peux vous témoigner que le conseil économique diocésain, les conseils économiques paroissiaux, l’économat, avec ses salariés et ses bénévoles, le sont au maximum. Et même, pour vous dire la vérité, j’ai un peu l’impression d’avoir fait beaucoup de gestion depuis mon ordination épiscopale en juin 2011. La situation l’imposait et l’impose toujours, car avec les crises successives, nous n’arrivons pas à l’équilibre de fonctionnement, mais nous sommes toujours bien mobilisés. Mon prochain déménagement, depuis le bd général de Gaulle vers la maison du gardien du Centre Diocésain transformée en évêché, est une réalité et un signe de cette gestion serrée.
Missionnaire ; je dois aussi vous témoigner mon grand bonheur que le processus de discernement d’une vision pastorale ait abouti. La vision pastorale intitulée « Mission Altitude », avec en sous-titre « Montagnes portez au peuple la paix », est ce nouvel élan missionnaire que je souhaite pour le diocèse, à l’appel du pape François à être chacun de nous disciples-missionnaires. Je vous invite à lire ma lettre pastorale Mission Altitude.
Alors oui, je suis, nous sommes gestionnaires et missionnaires. Gestionnaires pour être missionnaires.
Alors oui, votre don ou votre legs sont missionnaires. Ils sont utilisés pour la mission altitude !
Les yeux levés vers la splendeur de tes sommets,
depuis tes diverses vallées,
Église dans les Hautes-Alpes,
ouvre de nouvelles voies,
accueille et accompagne,
avec la tendresse de Marie :
annonce Jésus Christ !
Amen !
Mission Altitude.