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Homélie Dimanche 26 février à la Batie Vieille, dans le cadre de la visite pastorale de la paroisse st Arnoux en Gapençais

Carême 110h30 La Batie Vieille – Visite pastorale de la paroisse de Gap

Depuis Mercredi, nous sommes dans la quarantaine du Carême, que la tradition compare aux 40 ans du peuple hébreu dans le désert. Le désert représente à la fois le lieu de la grâce, de la présence de Dieu. On dit qu’il y a trois lieux où il est plus facile de prier : la haute mer, la haute montagne et le désert. Mais le désert, par sa rudesse de vie, est aussi le lieu de la tentation. Cela représente bien notre vie qui oscille entre accueil de la grâce et tentation. 

La première lecture nous montre comment Adam et Eve ont cédé au tentateur, alors que l’Evangile nous montre comment Jésus a résisté et répondu au tentateur. C’est la victoire de l’accueil de la Grâce sur le péché.

Commençons par la lecture du livre de la genèse, le récit du péché originel.

Dieu pose l’homme et la femme dans un jardin merveilleux, où il y a entre autres merveilles, deux arbres, l’arbre de la vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Pour rompre l’harmonie originelle, le diable commence par mentir : « Alors, Dieu vous a vraiment dit : ‘Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin’ ? La femme répondit (très justement) au serpent : Nous mangeons les fruits des arbres du jardin. Mais, pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : ‘Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez.’ » 

L’arbre de la vie signifie que seul Dieu peut insuffler la vie et la reprendre. « Tu ne tueras pas » est l’un des 10 commandements c’est à dire le mode d’emploi de la vie en société que Dieu donnera ensuite à son peuple. « Pour tout homme, croyant ou pas, la vie a un caractère mystérieux. Elle vient de plus loin que lui, et l’homme a conscience d’une grandeur qui le situe à part du reste de l’univers. » (Dr François Niessen, Où allons-nous ? L’euthanasie pour bientôt ? Prêtre diocésain octobre 2022)

Or notre pays s’engage sur la voie mortifère de l’euthanasie. Pour nous croyants, la mort est un col de haute montagne qui donne accès à la vallée de l’éternité qui est magnifique. Un de nos devoirs de chrétiens, encore plus urgent en raison de l’actualité, est de nous former sur ces questions. Aussi je vous invite aux conférences de Carême du diocèse de Gap-Embrun au sanctuaire ND du Laus, intitulées « De la mort à la vie ». La première conférence cette après-midi à 15h15, sur place au Laus ou en direct sur RCF ou sur la chaine vidéo du sanctuaire, nous montrera combien le chemin de notre société est actuellement inverse : de la vie à la mort.

Après l’arbre de la vie, qu’est-ce que l’arbre de la connaissance du bien et du mal ? le verbe connaître dans la bible, est plus qu’une connaissance intellectuelle. Ainsi quand la bible parle de l’acte conjugal, elle dit que l’homme connait sa femme, et ce n’est pas seulement intellectuellement. Dieu interdit en fait à l’homme de vouloir décider ce qui est bien et ce qui est mal ; car cela appartient à Dieu de décider ce qui est conforme à sa nature humaine. Vouloir appeler bien un mal, est toujours une tentation pour notre société. Ainsi elle adoucit les mots : l’euthanasie devient l’aide active à mourir. Une technique complémentaire, est de déclarer légal la transgression. Si c’est permis légalement, dans la tête des gens c’est que c’est bien.  La frontière entre le bien et le mal est brouillée.

Je reviens au péché originel : ce péché des origines est donc que Adam et Eve ont succombé à la tentation en mangeant le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, voulant se prendre pour Dieu. Le résultat est que l’harmonie a été cassée entre la création et le créateur. 

Dans l’évangile, Jésus résiste au tentateur, le diable, qui lui présent trois tentations.

1ère tentation : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Le diable le tente car en tant que fils de Dieu il a effectivement la possibilité de faire ce miracle en sa faveur. Voilà la tentation, car ce pouvoir est ordonné au service de Dieu et des frères et pas pour satisfaire ses propres désirs. Et nous, qui possédons des dons, les utilisons-nous seulement pour nous ou pour faire du bien autour de nous. Jésus cite une parole du Deutéronome pour remettre chaque chose à sa place : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Donc Dieu en premier.

2ème tentation, le diable est malin, à son tour il cite la parole de Dieu pour la seconde tentation : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Autrement dit le diable semble demander à Jésus d’accomplir une action qui montrera sa confiance en Dieu. Mais Jésus dénonce cette proposition diabolique qui revient à tenter Dieu : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Tenter Dieu, c’est le mettre à notre service au lieu de le servir.

3ème tentation : le diable propose la tentation la plus explicitement correspondante à la mission de Jésus, venu pour être reconnu comme roi de nos coeurs : Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit :
« Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. »

Autrement dit, tous les moyens ne sont pas bons pour obtenir même une bonne fin. La fin ne justifie pas les moyens. Le diable nous propose souvent des moyens malhonnêtes alors que la fin est bonne. Ainsi, pour arrêter la souffrance, supprimons le malade par une euthanasie. Alors que les soins palliatifs arrivent à ce résultat de supprimer la souffrance sans supprimer le malade mais en lui donnant un temps de vie digne et serein.

Saint Paul, dans la seconde lecture, nous aide à comprendre que la grâce est plus forte que le péché.

Même si nous tombons, même si nous succombons à la tentation, la miséricorde de Dieu est plus forte que mon péché. C’est le don de la grâce qui me rend juste : « combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul, régneront-ils dans la vie, ceux qui reçoivent en abondance le don de la grâce qui les rend justes. » Accueillons la grâce, rejetons le péché. Amen !

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Cet article a été rédigé par le service communication du diocèse de Gap.

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