C’était après la mort de Jésus, alors que les portes étaient verrouillées, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
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C’était après la mort de Jésus, alors que les portes étaient verrouillées, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
C’était après un lundi de la Semaine Sainte où nous avons assisté impuissants devant nos postes de télévision à l’incendie de Notre-Dame de Paris. C’était après un dimanche de Pâques, où après avoir pourtant fêté la Résurrection de Notre Seigneur, nous avons appris les attentats au Sri Lanka, 300 morts, la plupart chrétiens dans leurs églises en ce jour de fête. C’était après les révélations concernant les abus sur mineurs, les abus sur des religieuses. C’était après le xième samedi des gilets jaunes, après son lot de violences. Et je pourrai multiplier les souffrances dans le monde, dans nos familles, dans nos vies. J’ai reçu ce jeudi une lettre très émouvante d’une chrétienne Haut-Alpine me disant sa souffrance face à cette violence du monde, qui est pour elle une vraie épreuve, épreuve humaine et spirituelle car comment garder l’espérance. «Je prie beaucoup et vous demande de prier pour moi pour m’aider dans l’épreuve» m’écrit-elle. On va prier pour elle ce matin.
Alors que les portes étaient verrouillées, alors que les portes de nos coeurs étaient verrouillées, verrouillées par une tristesse profonde, par une non compréhension de ce monde un peu fou, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! ». C’est pas seulement la salutation reprise par les évêques au début de chaque messe, et je dois vous avouer que c’est une grande joie de vous saluer ainsi : la paix soit avec vous. C’est bien plus qu’une salutation, c’est une bénédiction qui s’accomplit. «Jésus leur dit de nouveau : La paix soit avec vous !» Il répète sa bénédiction.
Frères et soeur, nous aussi nous pouvons faire l’expérience de saint Jean sur l’ile grecques de Patmos : «Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort, mais il posa sur moi sa main droite, en disant : Ne crains pas. Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles ; je détiens les clés de la mort et du séjour des morts.»
Oui, voilà la source de notre paix, Jésus a les clefs, les paroles de la Vie Eternelle.
Et il offre trois clefs à ses apôtres, ceux à qui il est apparu ressuscité, et donc à nous aussi car les apôtres nous ont transmis leur foi ; ces trois clefs ce sont : devenir des disciples missionnaires, recevoir le pardon et accueillir la Miséricorde :
- Devenir des disciples missionnaires : c’est le premier envoi en mission avec l’Esprit Saint : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : Recevez l’Esprit Saint.» Frères et soeurs, le pape François ne cesse de nous le dire : ce qui nous met profondément dans la paix, c’est d’être des disciples missionnaires, c‘est de transmettre cette paix de Jésus. A la mesure avec laquelle nous la transmettons nous la recevons. Comme les apôtres après la Résurrection selon le récit des actes des apôtres : «À Jérusalem, par les mains des Apôtres, beaucoup de signes et de prodiges s’accomplissaient dans le peuple.» Dans chacun de nos villages, nous devons être disciples missionnaires. Je sais que beaucoup le font déjà, mais l’appel du Pape dans sa lettre La joie de l’Evangile, c’est que tous les baptisés deviennent des disciples missionnaires. C’est d’être en mission ensemble qui nous donne la paix, la joie profonde : goûter et transmettre la présence du Ressuscité.
- Recevoir le pardon. Cette mission c’est de faire comme Jésus : donner la paix par le pardon des péchés, si belle mission des prêtres. Ce matin, je veux aussi rendre grâce à Dieu pour les prêtres qu’il nous a envoyé et qu’il nous envoie. Et particulièrement le père Nestor pour ces années parmi nous. Avec vous, je dis merci à Dieu et merci au père Nestor. Prions aussi ce matin pour que dans nos familles se lèvent les prêtres qui donneront le pardon et donc la paix. Donner, mais aussi recevoir le pardon. Souvent notre manque de paix vient de ne pas vivre de ce sacrement de la confession. «À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
- Accueillir la miséricorde : C’est de prendre ses disciples comme ils sont, avec leurs limites, par exemple Thomas et son manque de foi. Il lui fait miséricorde en apparaissant une nouvelle fois et en disant pour la troisième fois : la paix soit avec vous, puis en s’adressant spécialement à Thomas : avance ta main, mets la dans mon côté. C’est à dire touche mon coeur. Alors Thomas comprends cette miséricorde énorme de Jésus, c’est à dire son coeur qui accueille nos misères, et il dit cet acte de foi si simple et si complet : «Mon Seigneur et mon Dieu.» Frères et soeurs, notre Dieu nous connaît, et nous aime au delà de nos limites et de nos péchés. Il nous fait miséricorde. En expérimentant la miséricorde divine, nous pouvons nous même être miséricordieux. Aimer sans condition. Aimer quelques soient les limites de l’autre.
La paix soit avec toi ! Ne crains pas ! Je pense que je vais envoyer cette homélie à la personne qui m’a écrit cette semaine. St Jean a raison de nous dire que ses paroles ont été mise par écrit, pour que nous croyions que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, nous ayons la vie en son nom.
Amen !