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Homélie du 9 juin, Pentecôte 2019, par Mgr Xavier Malle, à Notre Dame de Rosans

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«Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.»

Nous sommes 50 jours après la Pâques. Bien sûr les apôtres réunis savent ce qu’est la fête juive de la Pentecôte. Ce bruit leur rappelle la première Pentecôte sur les rochers du Sinaï, au milieu des éclairs et du tonnerre : 50 jours après la Pâques, c’est à dire après la traversée de la Mer rouge, après sept fois sept jours de marche, sept semaines dans ce désert qui devait conduire à la terre promise, ce jour qui suivit, le cinquantième, fut celui où l’alliance fut scellée entre Dieu et son peuple.

Dom Guéranger précise : « ainsi que la Pâque, la Pentecôte était prophétique : il devait y avoir une seconde Pentecôte pour tous les peuples, de même qu’une seconde Pâque pour le rachat du genre humain.»

Entre la première Pentecôte et la seconde, nous voyons plusieurs développement de la Révélation :

– A la loi gravée sur des tables de pierre, succède une loi gravée dans les coeurs. A l’emprise de la chaire, pour reprendre les catégories de saint Paul aux Romains, succède l’emprise de l’Esprit.

– Pour les apôtres, ce sera la découverte d’une force nouvelle, celle de l’Esprit de Dieu, donnée en surabondance. L’Esprit les fortifie, les console, les inspire, les guide, les vivifie !

– A une loi donnée pour constituer un peuple, suit une mission donnée à un peuple nouveau pour le monde entier, et le moyen de la mission, l’Esprit Saint. Le symbole en est le charisme de parler en langues étrangères, qu’ont reçu les apôtres ; l’auteur des actes relatant que chacun de leurs auditeurs entendait dans son propre dialecte les apôtres. Cette mission est donc de répandre l’amour de Dieu dans le monde entier. Un auteur africain anonyme d’une homélie que nous avions au bréviaire hier en proposait une conséquence :  « si quelqu’un dit à l’un de nous : « Est-ce que tu as reçu le Saint-Esprit, car tu ne parles pas toutes les langues ?» voici ce qu’il faut répondre : « Parfaitement, je parle toutes les langues. Car je suis dans ce corps du Christ, qui est l’Église, laquelle parle toutes les langues.»

Au delà d’une belle consolation pour ceux d’entre nous qui ne sont pas très doués pour les langues étrangères, retenons cette parole qui montre bien l’universalité du Salut : «je parle toutes les langues, car je suis dans ce corps du Christ, qui est l’Église, laquelle parle toutes les langues.»

Pour l’Église, la Pentecôte constitue son « acte » de naissance, comme dit le Concile (AG 7) avec une formule si simple : «c’est à la Pentecôte que commencèrent les actes des apôtres.» Il y a un avant et un après. Entre les deux, c’est la descente de l’Esprit.

Alors il est bon ici de nous souvenir que le 9 juin est une date de naissance pour l’abbaye : le 9 juin 1992, ce fut la bénédiction des fondations et de la première pierre du monastère – une pierre venant du prieuré de st André de Rosans – par Mgr Lagrange. C’est donc un 9 juin que commencèrent les actes des moniales bénédictines de Rosans !

Si la Pentecôte marque le début de l’Eglise, c’est qu’elle marque la descente de l’Esprit en chacun des apôtres. Jésus, tel que c’est relaté par st Jean explique que cet Esprit sera l’hôte intérieur et le maître intérieur :

L’Esprit Saint est l’hôte intérieur : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous.»

Jésus est lui-même le défenseur, mais il lui faut partir. Alors il annonce la venue de l’Esprit. L’Esprit Saint ne s’est pas incarné comme Jésus. Il demeure toujours un esprit. Sa vie n’est donc pas une vie terrestre limitée comme pouvait l’être celle de Jésus, il peut demeurer toujours avec nous. Sa présence est intérieures, invisible, mais permanente.

Ô lumière bienheureuse,

viens remplir jusqu’à l’intime

le cœur de tous tes fidèles.

L’Esprit Saint est le maître intérieur : «Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » C’est cet esprit Saint qui nous aide à comprendre, à goûter ce que Jésus nous dit dans l’Ecriture.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs

et envoie du haut du ciel

un rayon de ta lumière.

Pour terminer, je voudrai vous faire le cadeau d’un témoignage que j’ai reçu il y a peu de temps de la part d’une habitante des Hautes-Alpes : «Je suis arrivée au sanctuaire Notre-Dame du Laus détruite. Puis je suis entrée dans la Basilique, j’y ai senti les bonnes odeurs, et j’ai compris que je n’étais pas seule.» La vie chrétienne est une vie d’intimité avec le Ciel. L’Esprit Saint est celui qui nous familiarise chaque jour avec le Ciel.

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Cet article a été rédigé par le service communication du diocèse de Gap.