Fête de saint Jean de la Croix – Eglise des Cordeliers – Gap
« Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit ;il prendra pour abri le nom du Seigneur. » Cette prophétie de Sophonie résonne à nos oreilles alors que je viens dans mon intervention des voeux, de brosser le tableau du monde et de l’église, et en relever des lueurs de l’aube.
Cette prophétie de Sophonie m’a aussi rappelé une prophétie très connue du professeur Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI, datée du 25 décembre 1969, que je vous invite à lire en entier, mais dont je vous livre trois citations qui illustrent la prophétie de Sophonie.
– « Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit » prophétise Sophonie. Comme en écho, le professeur Joseph Ratzinger écrit : « De la crise actuelle émergera l’Église de demain, une Église qui aura beaucoup perdu. Elle sera de taille réduite et devra quasiment repartir de zéro. Elle ne sera plus à même de remplir tous les édifices construits pendant sa période prospère. » Frères et soeurs, cette prophétie, loin de nous désespérer, est un booster pour l’évangélisation, pour porter la joie au monde. Notre vision pastorale et nos orientations diocésaines missionnaires vont nous aider.
– Sophonie poursuit : « Il prendra pour abri le nom du Seigneur. » Et en écho le professeur Ratzinger : « Je pense, non, je suis sûr, que le futur de l’Église viendra de personnes profondément ancrées dans la foi, qui en vivent pleinement et purement. (…) Formulons cela de manière plus positive : le futur de l’Église, encore une fois, sera comme toujours remodelé par des saints. »
Alors frères et soeurs, que ce temps de l’Avent, soit pour chacun de nous un temps de conversion, de préparation pour accueillir l’enfant Dieu toujours plus dans notre vie, pour préparer la crèche de nos vies. Comment lui donner plus de place dans mon agenda ? Peut-être y inscrire un temps de prière quotidien avec le Seigneur. Peut-être un temps d’adoration dans cette église des Cordeliers, église d’adoration continue pour tout le diocèse. Peut-être participer aussi en semaine à la messe. Je crois que la nouvelle traduction de notre missel nous recentre sur notre Seigneur.
Peut-être un temps pour la prière de louange avec les psaumes, comme celui de ce matin : « Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m’entendent et soient en fête ! » C’est le sens du 3ème dimanche de l’Avent, dimanche de Gaudete en latin, dimanche de la joie.
Bénissons le Seigneur, car dans nos tempêtes, il a prévu des refuges de montagne. Nous aimons nous réfugier auprès de la Vierge du Laus. Le 12 septembre dernier j’ai renouvelé la consécration de notre diocèse à la Vierge Marie. Permettez-moi d’en reprendre les termes :
Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, vous connaissez bien la terre, les montagnes et les vallées des Hautes-Alpes ; Vous les avez visitées si fréquemment, pendant les 54 années de rencontre avec Benoîte Rencurel, la bergère du Laus.
Vous êtes honorée dans les vocables de nos deux cathédrales ; et tant de chapelles et d’oratoires vous sont consacrés, d’un bout à l’autre du diocèse.
Nous croyons que vous êtes pareillement présente dans tous les moments de nos vies personnelles, familiales et diocésaine ; Vous nous soutenez dans les épreuves, vous embellissez nos joies, vous nous affermissez dans nos engagements, vous accompagnez les travaux des champs, les activités touristiques et économiques, et toute la vie des Haut-Alpins.
En toute chose, vous nous aidez à confesser la présence et la miséricorde de votre Fils, Jésus-Christ, notre Sauveur.
Au terme de cette année mariale diocésaine, où nous avons été invités à vous prendre chez nous, nous renouvelons (aujourd’hui) la consécration de notre diocèse.
Nous vous présentons les rêves et les fatigues, les espoirs et les besoins des diocésains, des habitants, des résidents secondaires, des vacanciers et de ceux qui traversent nos montagnes.
Nous remettons entre vos mains maternelles nos projets pastoraux, les prêtres, les diacres et tous les baptisés, les consacrés et tous ceux qui accomplissent une mission, les enfants et les jeunes, ainsi que les vocations sacerdotales et consacrées que le Seigneur nous accordera pour le rayonnement de l’Évangile et l’attention aux plus petits.
Nous déposons aussi sous votre manteau les personnes isolées et la santé de nos malades, particulièrement en ce temps de pandémie.
Nous vous confions l’unité des couples et des familles,
ainsi que la protection de notre si belle nature.
Mère de tendresse, nous vous remercions pour votre intercession fidèle et nous vous prions de demander pour nous au Père, par votre Fils et dans l’Esprit, que descende sur nous tous d’abondantes grâces et bénédictions.
Notre-Dame du Laus, refuge des pécheurs, priez pour nous. Amen.