Au lendemain de Pentecôte, remplis de l’Esprit Saint, l’Esprit d’amour et de force, et ce matin, en cette fête de Notre-Dame du Laus, nous nous retrouvons au Cénacle, rejoignant en pensée les Apôtres et la Vierge Marie, pour participer nous aussi à la prière. L’eucharistie qui nous rassemble ce matin, témoigne de notre attachement au Christ, et c’est Jésus lui-même qui nous ouvre le chemin. Comme les traces de peintures, sur les sentiers de grandes randonnées, il peint pour nous, sur nos âmes, dans nos vies, les traces de son amour et de sa miséricorde ; il balise ainsi notre route personnelle, pour nous conduire dans la paix, sur des chemins que nous n’aurions jamais empruntés.
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Depuis que nous avons été plongés dans le bain de régénérescence, et que nous avons été marqué du chrême du salut, nous sommes devenus frères et sœur
Depuis le 17ème siècle, les Hauts-Alpins, viennent ici en pèlerinage pour que grandisse leur foi, et qu’après avoir reçu le pain eucharistique, et s’être mis sous le regard aimant
En 1962, étant séminariste, et de retour d’Algérie, le Laus fut pour moi une révélation et un temps de conversion. J’ai toujours aimé ce lieu ou l’on écoute le silence, car c’est dans ce silence que Dieu parle à notre cœur. J’avais entendu l’appel au sacerdoce à Lourdes, 2 ans plus tôt et voilà qu’ici, la beauté des lieux, mais plus précisément, la proximité
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Comme vous, je suis revenu bien des fois dans ce haut-lieu de prière et de conversion joyeuse. Et en méditant la vie de Benoîte, nous nous sentons très près d’elle, de ce qu’elle a découvert et comme elle, nous voulons nous laisser conduire par Jésus et Marie. Rien n’a pu détruire ce lieu donné par Dieu. Personne n’a pu entamer la confiance de cette bergère qui voyait Marie depuis 1664, et même les jansénistes, qui tout près d’ici en Isère, faisaient pression sur les âmes, pour que les traces de la miséricorde de Dieu, que sont les miracles obtenus par la foi, soient tournés en dérision, n’y pourront rien. Leur acharnement à vouloir détruire le pèlerinage eut l’effet inverse : vie intense de prière, lieu d’approfondissement de la Parole de Dieu, écoute des âmes et des cœurs dans le sacrement de réconciliation, eucharistie pour partager le don que Jésus nous fait de son corps et de son sang. Proximité
Vous connaissez tous, la question de Benoîte : « Ma bonne Dame, je suis, et tout le monde en ce lieu, en grande peine, pour savoir qui vous êtes. Seriez-vous point la Mère de notre bon Dieu ? Ayez la bonté de me le dire et l’on fera bâtir ici une chapelle pour vous y honorer et servir ». La belle Dame ne répondit pas à la première question, mais à la seconde : « Pas ici » dit-elle. Car elle avait choisie le Laus, où elle proposa de venir en procession. Elle lui parlera avec beaucoup de joie et tendit sa main. Ceux qui essayaient de voir, ne percevaient rien. Même M. Grimaud qui approchait sa main pour essayer de la toucher. Nous aussi, nous tendons la main ce matin, et quand nous le voudrons, nous nous mettrons à genoux devant elle, découvrant notre âme et notre vie, pour l’entendre nous dire : « Je suis Dame Marie, Mère de Jésus ».
J’ai rencontré Benoîte Rencurel la semaine dernière. En effet, depuis des mois je me penche sur la vie d’une autre consacrée au Christ, religieuse au monastère de la Visitation
En fait, chacun d’entre-nous, jeunes et adultes, en approfondissant la vie et le témoignage de la vénérable Benoîte, en l’écoutant parler simplement
Depuis toujours, mais plus particulièrement depuis octobre 2005, vous êtes un peuple en marche, vous voulez proposer humblement la foi en Christ au cœur des Hautes-Alpes, tout en sachant qu’elle est fragile et que c’est ce qui fait sa grandeur ; que « l’espérance fut surprise elle-même, de se découvrir plus grande qu’elle n’était » ; oui il vous a fallu beaucoup d’audace pour que ce chemin synodal se continue, qu’il soit un chemin a faire ensemble dans la joie et le partage, avec votre évêque, les prêtres, les diacres et ceux qui s’y préparent, les consacrés, celles et ceux qui participent à l’animation des paroisses de ce diocèse, sans oublier tous ceux qui depuis chez eux, retenus par l’âge ou la maladie, prient en union avec ceux qui travaillent à rayonner
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Pour conclure cette homélie, c’est à Mgr René Combal, que j’emprunte ces phrases, tirées de son très bel ouvrage « Sur les pas de Benoîte » : « Une source a jaillie en ces lieux, comme un fleuve de paix qui continue à se répandre sur les pèlerins du Laus et à l’extérieur de ce lieu béni, sur une multitude de personnes… La vénérable Benoîte Rencurel, qui était une femme de son temps et de notre pays, devient une femme pour notre temps et un grand phare pour le troisième millénaire. C’est par elle et son intercession que la grâce du Laus est appelée à porter des fruits partout ».
C’est notre souhait à tous.
En remerciant Mgr Jean-Michel di Falco pour son invitation, les prêtres et les laïcs qui animent ce sanctuaire, je dis à tous et à chacun, et aux jeunes en particulier, eux qui commencent leur pèlerinage de vie, pèlerinage spirituel, bonne route et bonne fête sous le regard aimant
Mgr Jean-Pierre Ellul
Curé du Sacré-Coeur de Marseille
Pour avoir le texte de Mgr Ellul lors de l’office des Vêpres, cliquez ici.