Ci-dessous, deux articles du journal La Croix concernant Xavier Malle, évêque nommé pour le diocèse de Gap et d’Embrun.
Le Père Xavier Malle, un prêtre engagé à Gap
Anne-Bénédicte Hoffner, le 10/04/2017
Le curé de la paroisse-sanctuaire de L’Île-Bouchard a été nommé samedi évêque de Gap où il sera ordonné le 11 juin prochain.

Nommé deux jours à peine après le choc produit par la démission de son confrère de Dax, Mgr Hervé Gaschignard (1)… le contexte n’est pas des plus faciles pour le Père Xavier Malle, 51 ans, doyen de Chinon dans le diocèse de Tours, à qui le pape vient de demander de succéder à Mgr Jean-Michel di Falco, atteint par la limite d’âge, à la tête du diocèse de Gap (Hautes-Alpes). « Je n’ai pas besoin de vous expliquer la difficulté qu’il y a à être évêque aujourd’hui. Pour moi, il s’agit de monter encore un peu plus sur la croix », réagit-il.
À ses yeux, les révélations en série d’abus sexuels commis par des prêtres montrent plus largement qu’ils « ne sont pas suffisamment accompagnés » sur le plan affectif et qu’il reste « beaucoup à faire » dans ce domaine… Purement fortuite – puisqu’il a appris sa nomination le 22 février –, la concomitance entre ces deux annonces devrait lui faire porter « une attention particulière à la question ». Mais au-delà, ce curé d’une paroisse rurale entend surtout appliquer à Gap la recette que lui ont transmise ses curés successifs : « Aimer son peuple. » Urbain à l’origine – il est né à Valenciennes avant d’étudier à Strasbourg puis à Paris –, Xavier Malle a été ordonné en 2000 dans la communauté de l’Emmanuel. Dès l’année suivante, il a plongé dans la « paroisse-sanctuaire » de L’Île-Bouchard – qui fête cette année les 70 ans des apparitions de Marie à quatre fillettes – où il a fait le choix, depuis qu’il en est le curé, de « lier les paroissiens et les pèlerins ».
Au-delà de son doyenné, le Père Malle fait partie de ces quelques prêtres adeptes de Twitter et de ses messages en 140 signes. Ces derniers mois, il s’est engagé dans la campagne présidentielle, soutenant explicitement François Fillon. « L’unanimisme de la classe politico-médiatique pour un autre candidat m’a agacé », se défend cet ancien grand lecteur de journaux, qui a mis un terme aux abonnements de la paroisse – à l’exception du journal local – « par souci d’économie ». Le culte de « l’immédiat » dans la presse l’agace, mais il reconnaît être « pris dans la même logique » avec ses tweets, écrits parfois sous le coup de « la colère » et qu’il « retire » ensuite.
La neuvaine de « prière pour la France », qu’il a lancée entre février et avril, lui « a fait beaucoup de bien », reconnaît-il, ainsi qu’aux participants nombreux à s’y joindre. « Elle a permis d’élever le débat ». Lui-même a réduit sa présence sur Internet.
De son futur diocèse, qui compte un autre grand sanctuaire marial, Notre-Dame du Laus, le Père Malle avoue « ne rien connaître », mais il se sait proche de plusieurs évêques de la province – ceux d’Ajaccio et de Digne, croisés au séminaire, celui de Fréjus-Toulon, issu de la même communauté que lui. Et ce grand marcheur s’est déjà muni de quelques livres de randonnées.
(1) En raison d’« attitudes pastorales inappropriées » à l’égard des jeunes (lire la Croix du 7 avril 2017).
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Il était jusqu’à présent doyen du doyenné de Chinon dans le diocèse de Tours, curé de la paroisse de L’Île-Bouchard.
Nommé deux jours à peine après le choc produit par la démission de son confrère de Dax, Mgr Hervé Gaschignard… Le contexte n’est pas des plus faciles pour le P. Xavier Malle, doyen de Chinon dans le diocèse de Tours à qui le pape vient de demander de succéder à Mgr Jean-Michel di Falco, atteint par la limite d’âge, à la tête du diocèse de Gap (Hautes Alpes). « Je n’ai pas besoin de vous expliquer la difficulté qu’il y a à être évêque aujourd’hui. Pour moi, il s’agit de monter encore un peu plus sur la croix », lance-t-il d’emblée.
À ses yeux, les révélations en série d’abus sexuels – souvent sur des mineurs – commis par des prêtres montrent surtout la nécessité pour eux de « redécouvrir la vertu de prudence, pour protéger les personnes et nous protéger nous aussi ». Mais il convient aussi qu’ils « ne sont pas suffisamment accompagnés » sur le plan affectif, et qu’il reste « beaucoup à faire » dans ce domaine…
Paroisse rurale
Purement fortuite – puisqu’il a appris sa nomination le 22 février – la concomitance entre ces deux annonces devrait lui « donner une attention particulière à la question ». Mais au-delà, ce curé d’une paroisse rurale « dont la moyenne d’âge oscille entre 70 et 80 ans » et qui compte « ses jeunes couples sur les doigts d’une main », compte surtout appliquer à Gap la recette que lui ont transmise ses curés successifs : « aimer son peuple ».
Urbain à l’origine – il est né et a grandi à Valenciennes avant de partir étudier à Strasbourg puis à Paris – Xavier Malle a été ordonné en 2000 dans la communauté de l’Emmanuel. Dès l’année suivante, il a plongé dans cette « paroisse-sanctuaire » de L’Île-Bouchard – qui fête cette année les 70 ans des apparitions de Marie à quatre fillettes – où il a fait le choix, depuis qu’il en est le curé, de « lier les paroissiens et les pèlerins ». « Le week-end prochain à Pâques, de jeunes familles viendront mettre un peu de vie dans nos célébrations, mais elles seront accueillies par des paroissiens, notre chorale, etc. », explique-t-il.
Engagé politiquement
Au-delà de son doyenné, qui compte tout de même 33 villages et qu’il anime avec 3 vicaires de sa communauté, le P. Xavier Malle fait partie de ces quelques prêtres adeptes de Twitter et de ses messages en 140 signes. Ces derniers mois, il s’est beaucoup engagé dans la campagne pour la présidentielle, soutenant explicitement François Fillon. « L’unanimisme de la classe politico-médiatique pour un autre candidat m’a agacé. Ce n’est pas juste », se défend cet ancien grand lecteur de journaux, qui a mis un terme à tous les abonnements de la paroisse – à l’exception du journal local – « par souci d’économie ».
Le culte de « l’immédiat » dans la presse l’agace, mais il reconnaît aussi « pris dans la même logique » avec ses tweets, écrits parfois sous le coup de « la colère » et qu’il « retire » ensuite.
La neuvaine de « prière pour la France » qu’il a lancée entre février et avril lui « a fait beaucoup de bien », ainsi qu’aux participants nombreux à s’y joindre. « Elle a permis d’élever le débat, de réfléchir à la volonté de Dieu à travers neuf thèmes », souligne-t-il, avouant avoir nettement réduit sa présence sur Internet.
Rite extraordinaire
Tout juste a-t-il salué, cette semaine, la décision du pape d’autoriser la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X à célébrer des mariages. « Cela me tient à cœur, sans doute parce que je célèbre moi-même une fois par mois selon le rite extraordinaire », explique Xavier Malle. « J’ai dû me former pour prendre la suite de mon prédécesseur et cela me permet de rencontrer des paroissiens attachants, qui ont pour certains retrouvé la foi grâce à cette messe ».
Ce « souci de l’unité », le futur évêque de Gap compte le cultiver dans ses nouvelles fonctions. « Cela n’empêche pas d’avoir ses dadas, mais un prêtre comme un évêque doit avant tout être un homme de communion », affirme-t-il. De ce futur diocèse, qu’il commencera à découvrir le mois prochain, le P. Xavier Malle avoue « ne rien connaître ». « Je vais faire’bienvenue chez les Chtis’ à l’envers », plaisante-t-il, reconnaissant n’avoir jamais assisté à un concert des Prêtres, ce groupe de chanteurs à succès lancé par son prédécesseur.
Il se sait déjà proche de plusieurs évêques de la province – ceux d’Ajaccio et de Digne, croisés au séminaire, celui de Fréjus-Toulon appartient à la même communauté que lui. Quitter la petite communauté qu’il formait avec ses vicaires fait partie de ces « arrachements » qu’il doit vivre, mais il compte retrouver à Gap des laïcs de l’Emmanuel. Et ce grand marcheur s’est déjà muni de quelques livres de randonnées… Son ordination épiscopale est prévue dimanche 11 juin à 15 heures.
la mission qui est confiée au Père Xavier Malle lui demandera une très grande discrétion sur ses propres choix politiques : ce qui est demandé à tous les clercs qui n’ont pas à orienter encore moins à dicter les choix des chrétiens sinon relire avec eux la réflexion que nous offre la doctrine sociale de l’église. Et le document que nous ont donné récemment les évêques de France » Dans un monde qui change retrouver le sens du politique » apporte une belle pierre au débat. Si on parvenant à mettre un terme à cette équation simpliste la pratique religieuse et le soutien aux partis de droite ce serait un beau cadeau fait à la démocratie et un très grand respect de la foi chrétienne qu’aucun parti ne peut instrumentaliser.
Le pape François nous invite à refuser une logique économique au service des finances et du consumérisme et les effets de cette logique sur la dignité humaine et la dégradation de l’environnement. L’acte de baptême d’un candidat ne suffit à rendre son programme meilleur Que notre foi chrétienne nous aide à devenir des citoyens responsables écoutant la clameur des pauvres et celle de notre « maison commune » !