
De nombreux Haut-Alpins connaissent l’ancien petit séminaire de Gap inauguré en 1924 et devenu récemment le site Saint-Louis du conseil départemental. Moins connu est le fait qu’avant 1924 un bâtiment à Serres a servi de petit séminaire pendant une quinzaine d’années.
Construit par l’abbé Albert, curé de Serres, soucieux d’un enseignement et d’une éducation libre, ce bâtiment situé tout près du Buëch sert d’abord d’école primaire dirigée par les Frères Maristes de 1878 à 1903. Il sert aussi de juvénat aux frères enseignants. Mais avec les lois de laïcisation de 1901 école libre et juvénat doivent fermer, ainsi qu’à Embrun le petit séminaire diocésain, qui se replie alors à Digne.

Le bâtiment étant sans véritable affectation, c’est grâce à l’action énergique du père Albert et du père Blachier que le petit séminaire diocésain est transféré de Digne à Serres en 1908 avec 6 maîtres et 27 élèves.

En 1914, à la Grande Guerre, le petit séminaire devient hôpital militaire. Les petits séminaristes quittent Serres pour Notre-Dame-du-Laus. L’intermède sera de courte durée. Le petit séminaire peut revenir à Serres en 1916, et la rentrée du 9 novembre compte à nouveau 27 élèves venant de l’ensemble du diocèse, et 5 maîtres.

Tout le temps de l’utilisation de ce bâtiment comme petit séminaire, le besoin se fait sentir d’en avoir un plus grand et plus près de Gap. Ce sera à Charance. Débutés en 1913 sous l’épiscopat de Mgr Berthet, les travaux de ce nouveau petit séminaire seront interrompus par la Guerre et repris ensuite. Les travaux terminés, le petit séminaire y est transféré à la rentrée 1924 avec 52 élèves. Le séminaire de Serres, lui, est vendu à Antoine Falcone, négociant en fruits.


Deux prêtres du diocèse auront connu le petit séminaire durant toute la durée de son existence serroise, de 1908 à 1924 : le père Auguste Blachier, de Trescléoux, comme supérieur, et le père Alexandre Borel comme économe. Le père Auguste Bonnabel, futur évêque de Gap, y fut professeur de 1912 à sa mobilisation en 1914.

Thierry Paillard à partir d’un écrit du père Pierre Fournier et de la plaquette de Jacqueline Denut ci-dessous.Photos : © Archives du diocèse de Gap |
Plaquette de 27 pages consultable
à la médiathèque diocésaine Mgr Depéry
Comme je suis étourdi, je n’avais pas bien lu le passage concernant le transfert du séminaire au Laus, entre 1914 et 1916. L’abbé David est donc forcément arrivé à Serres au retour de cette institution dans cette ville. Merci pour votre compréhension.
Bonjour,
Merci pour cette évocation du petit séminaire de Serres.
Cela m’a rappelé certaines conversations avec l’abbé Edouard David (1903-1998). Il aimait raconter quelques épisodes de sa scolarité à Serres où, me semble-t-il, il entra en 1915… peut-être 1916.
Le supérieur – dont je ne me souvenais plus comment il s’appelait – était à la fois très attentif et très sévère. Les élèves lui avaient attribué un surnom qui illustrait des deux aspects de l’exercice de sa fonction: « papa la terreur ».
Sincères salutations.