Les Annonciations dans la Bible

À l’occasion d’une journée de formation pour les catéchistes de notre diocèse, le Père Éric Juretig a donné une conférence sur les Annonciations dans la Bible.

Avant d’écouter son intervention dans la vidéo suivante, nous vous invitons à visionner cette séquence animée : Samson et Dalila ou l’indomptable juge. (Attention, cette vidéo n’est pas adaptée aux enfants en jeune âge). Cette vidéo est visible gratuitement sur Vodeus.

Vidéo de la conférence du Père Éric Juretig

Les Annonciations dans la Bible : texte

I) Introduction

La Bible qui s’inscrit dans un contexte historique et géographique, est un texte au caractère sacré. Cela signifie qu’il délivre un message anthropologique et spirituel intemporel et non spatial, en ce sens qu’il a pour vocation de nous transmettre un message pour toutes les générations, tout individu humain en tout temps et tout lieu. Ainsi, il s’adresse à nous-mêmes qui méditons ce livre, l’enseignons aux enfants dans nos groupes de catéchèse. L’essentielle de notre appropriation des Écritures réside dans l’actualisation que nous pouvons mettre en œuvre de ces récits dans nos propres vies. Ces récits ont pour finalité de provoquer en nous un chemin de conversion et de fécondité spirituelle. Nous ne pourrons pas enseigner en profondeur et avec crédibilité auprès des enfants si nous n’avons pas nous-mêmes entrepris de parcourir le chemin de conversion, nous nourrissant des Écritures, incarnant la Parole de Dieu pour mieux en témoigner et accompagner les enfants sur leur chemin d’Alliance personnelle avec Dieu. Vous le savez, je le redis souvent, ce chemin de conversion ne peut s’entreprendre sans entrer dans l’intelligence des Ecritures. La raison sera toujours au service de notre acte libre de foi, le confortera et nous aidera à en témoigner par sa pertinence, tel un trésor qui tend malheureusement à s’oublier faute de compréhension, alors qu’une attente légitime anime nos contemporains en perte de repères humains et spirituels.

II) Qu’est-ce qu’une annonciation ?

Le mot « annonciation » vient du latin « adnuntatio » qui signifie annonce. Il s’agit donc de l’action d’annoncer, de manifester ce qui existe ou va exister réellement, mais qui demeurait latent et caché.

Une annonciation est donc un signe, c’est-à-dire « ce qui sert à représenter une chose tel un mot pour une idée, etc…(Rabelais). Ce signe peut-être une chose, un phénomène perceptible ou observable qui indique la probabilité de l’existence ou de la vérité d’un évènement qui le manifeste, le démontre ou permet de le prévoir, tel les nuages qui vont nous annoncer la pluie !

Au sens religieux du terme, une annonciation dans la Bible témoigne d’un signe qui ouvre la porte d’une révélation divine relative à l’avènement imminent d’un nouvel ordre des choses et ce nouvel ordre revêt un caractère éminemment spirituel puisqu’il manifeste une intervention divine dans l’histoire humaine. Ainsi, une annonciation dans la Bible témoigne de l’intervention de Dieu dans la vie des hommes, une promesse de fécondité humaine et spirituelle à venir.

Dans la culture chrétienne, au sens stricte et religieux du terme « Annonciation », correspond l’annonce du message porté par l’ange Gabriel à la Vierge Marie, lui révélant qu’elle serait mère de Jésus (Luc 1, 26-38). La commémoration liturgique annuelle de cette annonce est aujourd’hui, le 25 mars, date qui se situe bien sûr 9 mois avant la solennité de la Nativité, le 25 décembre. Donc, cette fête de l’Annonciation ouvre le temps de la maternité, 9 mois qui courent entre la conception et la naissance, un chemin de croissance en quelque sorte intérieur, puisque porté par le sein maternel, une maturation encore voilée, cachée.

III) Contexte des annonciations bibliques

A) Une situation de fécondité humaine impossible

Les Annonciations bibliques sont liées à l’avènement d’une naissance dans un contexte d’impossibilité humaine au regard de la vie naturelle. Ces annonces sont portées par un messager divin qui vient annoncer la levée de cet impossible humain par une intervention divine. Ainsi, pour signifier une intervention divine surnaturelle, il sera nécessaire de partir d’une situation humaine où l’ordre naturel est impuissant à résoudre la problématique considérée.

Malgré tout, toutes les interventions divines dans un contexte d’infécondité humaine n’auront pas le caractère d’une Annonciation où se manifeste un messager divin porteur de la bonne nouvelle d’une fécondité à venir. Souvent, la levée d’une infécondité humaine correspondra à la simple réponse de Dieu à une prière, à une situation d’humiliation vécue par l’absence de descendants pour la femme ou le couple stérile. Les situations d’infécondité les plus fréquemment rencontrés dans la Bible vont se manifester par la stérilité de la femme ou du couple.

1) Infécondités levées par une Annonciation divine

Citons les passages bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament dans lesquelles sont mentionnés les personnages qui ont connu une situation d’Annonciation divine pour lever leur infécondité biologique naturelle et donner naissance à un fils.

a) Abraham et Sarah, parents d’Isaac :

« Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était l’heure la plus chaude du jour. Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre. » (Gn 18, 1-2) ; « Le voyageur reprit : « Je reviendrai chez toi au temps fixé pour la naissance, et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils. » Or, Sara écoutait par-derrière, à l’entrée de la tente. » (Gn 18, 10)

b) L’épouse de Manoah, mère de Samson :

« Il y avait un homme de Soréa, du clan de Dane, nommé Manoah. Sa femme était stérile et n’avait pas eu d’enfant. L’ange du Seigneur apparut à cette femme et lui dit : « Tu es stérile et tu n’as pas eu d’enfant. Mais tu vas concevoir et enfanter un fils. Désormais, fais bien attention : ne bois ni vin ni boisson forte, et ne mange aucun aliment impur, car tu vas concevoir et enfanter un fils. Le rasoir ne passera pas sur sa tête, car il sera voué à Dieu dès le sein de sa mère. C’est lui qui entreprendra de sauver Israël de la main des Philistins. » » (Jg 13, 2-4)

c) Zacharie, époux d’Élisabeth, parents de Jean le Baptiste :

« L’ange du Seigneur lui apparut, debout à droite de l’autel de l’encens. À sa vue, Zacharie fut bouleversé et la crainte le saisit. L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée : ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. » (Lc 1, 11-13)

d) Marie, mère de Jésus :

« Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » » (Lc 1, 26-28)

e) Joseph, époux de Marie :

« Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » » (Mt 1, 18-21)

2) Infécondités levées sans Annonciation divine

Citons maintenant les passages bibliques de l’Ancien Testament dans lesquelles sont mentionnés quelques personnages, non exhaustifs, qui ont connu une situation de stérilité biologique levée par Dieu pour donner naissance à un fils, sans Annonciation divine préalable.

a) Rébecca, épouse d’Isaac et mère de Jacob et d’Esaü :

« Isaac implora le Seigneur en faveur de sa femme, car elle était stérile. Et le Seigneur l’exauça : sa femme Rébecca devint enceinte. » (Gn 25, 21)

b) Rachel, épouse de Jacob et mère de Joseph et Benjamin :

« Dieu se souvint de Rachel, il l’exauça et la rendit féconde. Elle devint enceinte et enfanta un fils. Elle dit : « Dieu a enlevé ma honte. » Elle appela l’enfant Joseph, en disant : « Que le Seigneur m’ajoute un autre fils ! »» (Gn 30, 22-24)

c) Anne, épouse d’Elcana et mère de Samuel :

« Un jour, Elcana offrait le sacrifice ; il distribua des parts de la victime à sa femme Peninna, à tous ses fils et à toutes ses filles. Mais à Anne, il donna une part de choix car il aimait Anne, que pourtant le Seigneur avait rendue stérile. » (1Sam 1, 4-5) ; « Le lendemain, Elcana et les siens se levèrent de bon matin. Après s’être prosternés devant le Seigneur, ils s’en retournèrent chez eux, à Rama. Elcana s’unit à Anne sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle. Anne conçut et, le temps venu, elle enfanta un fils ; elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce) car, disait-elle : « Je l’ai demandé au Seigneur. » » (1Sam 19-20)

B) Origine de l’infécondité humaine

1) Stérilité d’origine divine

Dieu peut rendre à dessein certaines femmes stériles, comme nous venons de le voir pour Anne. Pour d’autres femmes stériles de la Bible, l’origine de la stérilité n’est pas toujours précisée, mais elle va servir le projet de Dieu.

2) Non fécondité en raison de la stérilité

Cette fécondité humaine impossible peut se manifester dans des situations de stérilité féminine ou de couple.

a) Stérilité en âge de fécondité

Le récit biblique peut relever la stérilité de la femme alors qu’elle est en âge de fécondité biologique comme c’est le cas pour Rébecca, Rachel, l’épouse de Manoah et Anne l’épouse d’Elcana.

b) Stérilité en âge d’infécondité

Le récit biblique peut aussi relever la stérilité d’un couple au moment où l’âge biologique rend impossible toute fécondité, comme c’est le cas du couple de Sarah et d’Abraham : « Abraham tomba face contre terre. Il se mit à rire car il se disait : « Un homme de cent ans va-t-il avoir un fils, et Sara va-t-elle enfanter à quatre-vingt-dix ans ? » (Gn 17, 17) ; Abraham et Sara étaient très avancés en âge, et Sara avait cessé d’avoir ce qui arrive aux femmes. » (Gn 18, 11), et de Zacharie et d’Elisabeth : « Alors Zacharie dit à l’ange : « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Moi, en effet, je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. » (Lc 1, 18)

3) Non fécondité en raison de la virginité

L’infécondité de Marie de Nazareth s’inscrit dans un contexte très différent de celui des stérilités bibliques puisque la raison s’origine dans le fait qu’elle n’a pas connu d’homme : « Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » » (Lc 1, 34)

C) Une stérilité humaine source d’humiliation

La stérilité dans la Bible est toujours présentée comme un drame. Le premier commandement de Dieu aux êtres humains dans la Genèse est d’être fécond, de se multiplier et de remplir la terre. La stérilité serait donc contraire au plan de Dieu, à son image d’un Dieu créateur et fécond : « Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » (Gn 1, 28)

La stérilité est ainsi vécue comme une humiliation, car aucune descendance n’est possible au couple stérile. Rachel vit l’humiliation de la stérilité face à la fécondité de sa sœur Léa, 1ère épouse imposée à Jacob : « Dieu se souvint de Rachel, il l’exauça et la rendit féconde. Elle devint enceinte et enfanta un fils. Elle dit : « Dieu a enlevé ma honte. » (Gn 30, 22-23). De même Elisabeth : « Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi, en ces jours où il a posé son regard pour effacer ce qui était ma honte devant les hommes. » (Lc 1, 25)

Les exemples de rivalités entre la femme féconde et de la femme stérile sont également source d’humiliation pour la femme stérile comme parfois pour la femme féconde. Prenons l’exemple d’Anne et de Peninna dans le livre de 1er livre de Samuel : « Un jour, Elcana offrait le sacrifice ; il distribua des parts de la victime à sa femme Peninna, à tous ses fils et à toutes ses filles. Mais à Anne, il donna une part de choix car il aimait Anne, que pourtant le Seigneur avait rendue stérile. Sa rivale cherchait, par des paroles blessantes, à la mettre en colère parce que le Seigneur l’avait rendue stérile. Cela recommençait tous les ans, quand Anne montait au sanctuaire du Seigneur : Peninna cherchait à la mettre en colère. Anne pleura et ne voulut rien manger. » (1Sam 1, 4-7)

IV) Sens spirituel de la fécondité et de la stérilité ou virginité biblique

A) La stérilité et la fécondité des patriarches

Il est intéressant de noter dans la vie des patriarches de la Bible qu’ils ont partagé la caractéristique commune d’une stérilité première de leur épouse : Abraham et Sarah / Issac et Rébecca / Jacob et Rachel. La mention biblique du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob souvent citée, inscrit l’histoire du peuple élu dans cette lignée de stérilité première, stérilité levée par une intervention divine qui est promesse de fécondité.

Dans l’AT, au récit du buisson ardent, Moïse reçoit cette parole de Dieu pour se faire reconnaitre auprès des fils d’Israël et les conduire à se libérer de l’esclavage de l’Egypte : « Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : « Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est LE SEIGNEUR, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ». C’est là mon nom pour toujours, c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en âge. (Ex 3, 15)

Dans le NT, Jésus utilise cette référence aux patriarches sur la question de l’époux de la femme aux 7 maris au jour de la résurrection : « Jésus répondit aux pharisiens : « Vous vous égarez, en méconnaissant les Écritures et la puissance de Dieu. À la résurrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans le ciel. Et au sujet de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce qui vous a été dit par Dieu : « Moi, je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ? Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. » Mt (22, 29-32)

B) La stérilité biologique est promesse de fécondité spirituelle

La stérilité première d’une femme sur le plan biologique veut souligner que la véritable fécondité est d’un autre ordre, elle est spirituelle. La Bible veut nous aider à faire mémoire de notre appel à naître non pas seulement de la chair, mais aussi de l’Esprit par une relation consentie avec Dieu. Nous pourrions dire que notre naissance biologique s’origine dans le don de Dieu à travers nos parents, mais que cette 1ère naissance doit reconnaître cette origine plus ancienne du Donateur de toute vie pour autoriser une 2nde naissance qui sera spirituelle, telle un engendrement dans l’Esprit divin. Ainsi, ce 2nd niveau de filiation d’origine divine est à la fois plus originel et premier, mais demeure encore caché, et en même temps ce 2nd niveau de filiation reste second dans l’ordre de la temporalité humaine, puisqu’il va se révéler après la naissance biologique. Nous pourrions citer cette affirmation énigmatique de Jésus aux pharisiens dans l’Evangile de saint Jean, à propos de son identité originelle : « Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour. Il l’a vu, et il s’est réjoui. » Les Juifs lui dirent alors : « Toi qui n’as pas encore cinquante ans, tu as vu Abraham ! » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS. » » (Jn 8, 56-58)

Les stérilités bibliques avec ou sans Annonciation divine ont ainsi pour objet de nous sensibiliser à cette double filiation qui caractérise chaque être humain crée à l’image de Dieu. Nous pourrions dire que tout individu humain est par sa naissance biologique « enfant de Dieu » et qu’il est appelé à naître spirituellement pour devenir « Fils de Dieu. » Une autre affirmation de Jésus dans l’Evangile selon saint Jean laisse perplexe Nicodème à propos de cette seconde naissance dans l’Esprit : « Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. » Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? » Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. » (Jn 3, 3-7)

Plusieurs passages de l’Ecriture Sainte présente le bonheur inhérent à la fécondité spirituelle, et comme un bonheur supérieur à la fécondité naturelle :

  • Le psaume 112 : « Le Seigneur installe en sa maison la femme stérile, heureuse mère au milieu de ses fils. » (Ps 112, 9) 
  • Le cantique d’Anne : « Les plus comblés s’embauchent pour du pain, et les affamés se reposent. Quand la stérile enfante sept fois, la femme aux fils nombreux dépérit. » (1 Sam 2, 5).
  • Le livre du prophète Isaïe : « Crie de joie, femme stérile, toi qui n’as pas enfanté ; jubile, éclate en cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs ! Car les fils de la délaissée seront plus nombreux que les fils de l’épouse – dit le Seigneur. » (Is 54, 1)

C) La liberté et la légitimité du fils né de la femme stérile 

Les récits bibliques, en tant que textes saints, n’ont d’autre objet fondamental que celui de nous aider à retracer et parcourir l’itinéraire humain qui va nous conduire de la naissance biologique à la naissance spirituelle. Notre journée de « halte spirituelle » concerne les Annonciations dans la Bible, regardons donc plus particulièrement, au sein de triade des patriarches « Abraham-Issac-Jacob » la stérilité et la fécondité du couple formé par Saraï et d’Abram.

Pour bien comprendre cette annonciation biblique adressée au couple Abram et Saraï, considérons la promesse qu’Abram reçoit de Dieu et ses conséquences de fécondité universelle : « « J’établirai mon alliance entre moi et toi, et je multiplierai ta descendance à l’infini. » Abram tomba face contre terre et Dieu lui parla ainsi : « Moi, voici l’alliance que je fais avec toi : tu deviendras le père d’une multitude de nations. Tu ne seras plus appelé du nom d’Abram, ton nom sera Abraham, car je fais de toi le père d’une multitude de nations. » » (Gn 17, 2-5) Comme souvent dans la Bible, pour bien souligner la fécondité spirituelle par la foi, l’abondance en est le signe. Nous pouvons nous remémorer le récit de la multiplication des pains et des poissons par Jésus et d’autres miracles de foi de l’AT et du NT.

Pour bien saisir l’enjeu spirituel de ces deux types de fécondité, naturelle et spirituelle, saint Paul écrira aux Galates le sens spirituel de l’expérience d’Abraham et citera ce verset du prophète Isaïe vu précédemment :

« Dites-moi, vous qui voulez être soumis à la Loi, n’entendez-vous pas ce que dit la Loi ? Il y est écrit en effet qu’Abraham a eu deux fils, l’un né de la servante, et l’autre de la femme libre. Le fils de la servante a été engendré selon la chair ; celui de la femme libre l’a été en raison d’une promesse de Dieu. Ces événements ont un sens symbolique : les deux femmes sont les deux Alliances. La première Alliance, celle du mont Sinaï, qui met au monde des enfants esclaves, c’est Agar, la servante. Agar est le mont Sinaï en Arabie, elle correspond à la Jérusalem actuelle, elle qui est esclave ainsi que ses enfants, tandis que la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est elle, notre mère. L’Écriture dit en effet : Réjouis-toi, femme stérile, toi qui n’enfantes pas ; éclate en cris de joie, toi qui ne connais pas les douleurs de l’enfantement, car les enfants de la femme délaissée sont plus nombreux que ceux de la femme qui a son mari. Et vous, frères, vous êtes, comme Isaac, des enfants de la promesse. Mais de même qu’autrefois le fils engendré selon la chair persécutait le fils engendré selon l’Esprit, de même en est-il aujourd’hui. Or, que dit l’Écriture ? Renvoie la servante et son fils, car le fils de la servante ne peut être héritier avec le fils de la femme libre. Dès lors, frères, nous ne sommes pas les enfants d’une servante, nous sommes ceux de la femme libre. » (Ga 4, 21-31)  

Ainsi, dans son épitre aux Galates, saint Paul associe Isaac aux fils de la liberté qui sont engendrés selon l’Esprit et la grâce, tandis qu’Ismaël est associé aux fils de l’esclavage engendrés selon la chair et la loi Mosaïque.

D) Dichotomie entre la femme féconde et la femme stérile, entre l’enfant de Dieu et le fils de Dieu

Nous retrouvons cette opposition maternelle et filiale dans de nombreux récits bibliques et qui s’exprime parfois dans des oppositions fraternelles. Cette opposition permet d’éveiller le lecteur de la Bible à cette double identité biologique et spirituelle qui caractérise tout être humain. Elle invite et initie le lecteur à parcourir un chemin de conversion pour une croissance spirituelle. Toute naissance est portée par une maternité féminine et un enfantement qui lui succède. Comprenons bien que ces deux étapes doivent rejoindre tout individu, qu’il soit homme ou femme sexués ! Ainsi, chaque être humain connaît la 1ère étape de la fécondité naturelle, qu’elle soit celle biblique de la servante (Cf tableaux ci-dessous : Agar, Bilha, Zilpa) ou de l’épouse (Léa, Peninna) qui correspond à notre vie biologique et matérielle et est appelé à entrer dans une fécondité spirituelle par la foi et les sacrements (Sarah, Rebecca, Rachel, Anne, épouse de Manoah, Elisabeth et Marie) particulièrement par le baptême pour les chrétiens. De même, chaque être humain connaît une 1ère filiation naturelle, fils de ses parents géniteurs (Ismaël, Esaü, [Roubène-Siméon-Lévi-Juda-Issakar-Zabulon-Dina-Dane-Nephtali-Gad-Asher-Benjamin]) et est appelé à entrer dans une 2nde filiation spirituelle pour devenir fils de Dieu (Isaac, Jacob, Joseph, Samson, Samuel, Jean, Jésus).

Pour illustrer cette double identité matricielle et cette double identité filiale, rappelons-nous la réponse de Jésus à ses disciples alors que sa mère et ses frères cherchent à lui parler : « Quelqu’un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. » Jésus lui répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. (Mt 12, 47-50) Ainsi comprenons bien que Jésus invite chacun à mettre en œuvre son rôle matriciel spirituel (mère de Jésus) pour un engendrement filial spirituel (devenir frère et sœur de Jésus). Faire la volonté du Père, consiste à reconnaître sa paternité et la fécondité qui lui est liée et cela par un mouvement intérieur de conversion qui nous tourne vers Dieu. Tout être humain, qu’il soit homme et femmes sexués, demeure « femme » dans sa relation d’épouse fécondée par Dieu « époux », et tout être humain qu’il soit fils et filles sexués, demeure « fils » dans sa relation filiale engendrée par Dieu « Père ». Cette compréhension des Ecritures Saintes peut expliquer pourquoi la stérilité est davantage présentée du coté de la femme et pourquoi la levée de la stérilité et l’engendrement permis est toujours incarné par une figure masculine, la naissance d’un enfant mâle, un fils.

E) De la stérilité à la virginité, frontière entre l’Ancien et Nouveau Testament

1) L’Annonciation à Marie 

La naissance future annoncée par l’Ange Gabriel s’accorde avec les récits des stérilités bibliques levées par Dieu en raison d’un impossible humain (la stérilité, la virginité) visité par un possible divin (fécondité spirituelle). Mais, l’Annonciation faite à la Vierge Marie marque une frontière entre l’Ancien et le Nouveau Testament. En effet, Marie ne connaît pas de situation de stérilité biologique, elle est vierge.

Cette nouvelle posture humaine inaugure ce que préfiguraient les fécondités spirituelles précédentes : c’est par le don de l’Esprit Saint qu’est engendré la seconde naissance spirituelle, et cette naissance est celle du fils de Dieu. Jésus va manifester ainsi cette filiation, à la différence que pour lui elle est première, puisque Marie sera fécondée dans l’Esprit sans stérilité préalable. Cela n’empêchera pas Jésus de faire le chemin d’humanité propre à tout être humain : celui de l’offrande à Dieu son Père qui permet une croissance humaine et spirituelle. Son baptême en sera le signe inaugurant son ministère public d’annonce du Royaume des Cieux, du règne de Dieu.

Mais pour Jésus comme pour Marie, la dimension du péché (dit « originel »), à savoir notre résistance et refus d’ouverture à Dieu, est absente. Je pense que cette absence de péché est signifiée par la non-stérilité de Marie et donc sa fécondité par l’Esprit dans la virginité.

La levée de la stérilité d’Élisabeth se déroule dans une situation d’incrédulité de la part de son époux Zacharie, lors de l’Annonce qu’il reçoit de l’ange Gabriel au temple : « Alors Zacharie dit à l’ange : « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Moi, en effet, je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. » » (Lc 1, 18) La conséquence de son incrédulité, de son manque de foi, sera la perte de la parole, du Verbe, donc du « fils-Verbe », jusqu’à la naissance de Jean. En quelque sorte, l’attitude de Zacharie marque un contexte de péché (manque de foi en Dieu) qui justifie les situations de stérilités nombreuses de l’Ancien Testament Biblique. Si nous regardons la personnalité de Jean et la mission divine qu’il a reçu de Dieu, nous percevons que ce contexte de péchés est justement celui pour lequel il va prêcher dans le désert de Judée en invitant le peuple à la conversion : « Jean parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » (Lc 3, 3-4) Cette mention de l’invitation à la conversion proclamée par Jean le prophète, nous rappelle l’essentiel rôle de tous les prophètes de l’Ancien Testament envoyés par Dieu : ils manifestent une conversion nécessaire pour préparer l’avènement du Messie, du fils de Dieu. Sans conversion préalable, c’est-à-dire sans reconnaissance de notre propension à ne pas consentir à nous ouvrir à la relation avec Dieu, nous demeurons dans la posture humaine et spirituelle du 1er né, le « fils de la femme » biologique,  sans avènement du 2nd né, le « fils de l’homme » spirituel.

Marie va accueillir avec foi l’annonce de l’ange Gabriel. Elle va certes aussi vivre la conversion nécessaire pour choisir de se tourner vers Dieu et accueillir sa volonté, mais la conversion de Marie ne se déploie aucunement dans une situation préalable de péché, c’est-à-dire de refus ou de doute quant au don divin promis : « Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » (Lc 1, 34) L’Eglise qualifiera Marie d’Immaculée Conception, celle qui a été conçue sans péché. Pour souligner la conversion préalable nécessaire à la naissance et la croissance du fils de Dieu, qui peut se mettre en œuvre en dehors d’un contexte premier de péché, il suffit de contempler le baptême de Jésus. Son baptême signifie aussi une conversion, choix librement consenti de se tourner vers le Père pour recevoir le don de l’Esprit Saint et la Parole du Père. Bien entendu, Jésus, lui aussi, est toute offrande au Père, aucun refus ni replis stérile caractérisant une situation de péché.

Ainsi, la conception en Marie est virginale, sans conversion préalable liée au péché, et donc sans rapport sexuel puisque la virginité spirituelle est signe d’une fécondation par l’Esprit Saint pour la naissance du fils de Dieu. Les conceptions dans un contexte préalable de stérilité humaine nous orientent vers une terre première dite « de péché », qu’une conversion permettra de reconnaitre pour laisser Dieu nous extraire de cette situation première de refus des dons Divins. Cette levée de stérilité humaine nécessitera une relation sexuelle du couple stérile.

1) L’Annonciation à Joseph 

Nous oublions souvent l’Annonciation à Joseph qui fait suite à celle de Marie.  Avec la Lettre Apostolique « Patris corde » (avec un cœur de père), le pape François rappelle le 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme Patron de l’Église universelle. À cette occasion, une « année spéciale saint Joseph » pour l’Eglise universelle se déroule du 8 décembre 2020 au 8 décembre 2021.

Si nous comparons les annonciations de Marie et de Joseph, nous constatons que celle de Marie se déroule de jour, celle de Joseph de nuit dans son sommeil. La conversion de Joseph suivra l’annonce de l’ange Gabriel, il avait choisi en effet de répudier son épouse : « Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. » (Mt 1, 19)  L’Annonciation à Joseph nous révèle peut-être la posture de conversion qui nous rejoint le plus aisément. Il fait l’expérience de son discernement erroné, il fait l’expérience de la nuit humaine. Cette expérience consciente de la nuit humaine, par la qualité de son écoute nocturne, provoque sa conversion et lui permet d’accueillir la lumière que Dieu lui révèle en son messager angélique. Certes, nous pourrions dire que Joseph n’échappe pas à la réalité du péché, puisqu’il souhaite répudier son  épouse, mais nous constatons qu’il se laisse conduire aisément sur un chemin d’obéissance nouveau, sans douter de la révélation qui lui a été accordée. L’ajustement de sa volonté à celle de Dieu fait qualifier Joseph d’homme juste. Je vous cite un passage de la lettre apostolique du pape François « Patris corde » : « La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’i peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. » (PC, Ch.2 « père dans la tendresse »)   

Nous avons vu que la figure du prophète précède de la venue du Messie en raison du message de conversion qu’il porte. Pas de naissance ni de croissance spirituelle sans une conversion préalable. Chacun de nous doit donc mettre en œuvre son charisme « prophétique » en répondant à cette invitation de conversion première sur le chemin de l’alliance. Joseph incarne cette réponse de conversion consentie. Il nous rappelle que la conversion proclamée par le prophète s’actualise dans notre vie lorsque nous y répondons, nous y consentons. Ce consentement permet alors une fécondation et une maternité virginale, en recevant le don de l’Esprit Saint, ce que la vierge Marie incarne à son tour. Enfin  le fruit de cette conception et maternité virginale sera l’engendrement spirituel incarné par Jésus, le fils de Dieu. Ainsi Joseph rempli parfaitement ce rôle protecteur qui nous incombe tous pour une maternité et un enfantement spirituel accompli, il prend chez lui, en lui, la mère et l’enfant, il veille sur eux avec un cœur d’époux et de père : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. »  (Mt 1, 24) ; « Après leur départ, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » (Mt 2, 13) ; « Après la mort d’Hérode, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et pars pour le pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. » (Mt 2, 19-20) Dans la lettre apostolique « Patris corde », le pape François écrit : « Nous devons toujours nous demander si nous défendons de toutes nos forces Jésus et Marie qui sont mystérieusement confiés à notre responsabilité, à notre soin, à notre garde(…) Joseph, en continuant de protéger l’Église, continue de protéger l’Enfant et sa mère, et nous aussi en aimant l’Église nous continuons d’aimer l’Enfant et sa mère. » (PC, Ch.5 « père au courage créatif ») J’ajouterai : sommes-nous chacun un bon père spirituel, pour devenir un bon époux spirituel, devenir une bonne mère spirituelle, devenir un bon fils spirituel ? « On ne naît pas père, on le devient. Et on ne le devient pas seulement parce qu’on met au monde un enfant, mais parce qu’on prend soin de lui de manière responsable. » (PC, Ch.6 « père dans l’ombre ») J’ajouterai à nouveau : sans paternité spirituelle (sans conversion consentie), aucune maternité et filiation spirituelle n’est possible.

En nous référant au Nouveau Testament, l’ordre de croissance spirituelle que nous sommes invités chacun à actualiser, incarner pourrait correspondre aux personnages ainsi ordonnés : Jean, Joseph, Marie et Jésus. Ce mouvement qui conduit à la filiation spirituelle, génère une vie fraternelle de laquelle Jésus dira : « Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. » (Mt 23, 8-10)  Ainsi se révèle progressivement dans l’histoire de l’humanité la promesse faite à Abram : « Puis le Seigneur le fit sortir et lui dit : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… » Et il déclara : « Telle sera ta descendance ! » Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. » (Gn 15, 5-6) Abram reçoit le même qualificatif que Joseph, il est par sa foi reconnu par Dieu comme un homme juste.

V) Conclusion

Au regard des Annonciations bibliques, nous pourrions conclure divers rapprochements entre les personnages énoncés, sans exhaustivité, à chacun de compléter, de méditer :

  • Abraham par son fils Isaac, Samson, Jean et Jésus connaîtront l’expérience du sacrifice. Pour Abraham et Isaac, le sacrifice ne conduira pas à la mort, Samson, Jean et Jésus perdront la vie par leur sacrifice. Le sacrifice (étymologiquement « faire le sacré ») signifie essentiellement l’offrande d’accorder sa volonté à celle de Dieu, une conversion par la foi qui conduit de la filiation naturelle à la filiation spirituelle. Par cette définition du sacrifice, nous pourrions ajouter Marie et Joseph qui ont ratifié le désir de Dieu par leur consentement à sa volonté.
  • Samson et Jean incarne davantage une posture ascétique (nazirs de Dieu) qui invite à la conversion prophétique.
  • Samson et Jésus s’engageront dans le combat spirituel en affrontant l’adversaire : les Philistins pour Samson, la mort (et le Satan) pour Jésus. L’adversaire pour nous demeurera toujours intérieur, il correspond à notre refus d’avoir foi en Dieu en toute circonstance, notre repli dans la peur et l’orgueil. Samson et Jésus feront aussi l’expérience de la trahison avec Dalila et Juda. Samson et Jésus enfin reçoivent une mission de salut : « C’est lui qui entreprendra de sauver Israël de la main des Philistins. » (Jg 13, 5) ; « Marie enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Mt 1, 21)
  • Les couples Abram-Saraï et Zacharie-Elisabeth sont âgés et stériles.
  • Abram et Joseph sont qualifiés d’hommes justes par leur foi.
  • La rencontre de Marie et d’Elisabeth, lors de la Visitation, nous rappelle les deux étapes fondamentales de notre vie spirituelle : la naissance par la conversion prophétique qui précède l’engendrement messianique.

Prière du pape François adressée au protecteur de la sainte Famille :

Salut, gardien du Rédempteur, époux de la Vierge Marie. À toi Dieu a confié son Fils ; en toi Marie a remis sa confiance ; avec toi le Christ est devenu homme. O bienheureux Joseph, montre-toi aussi un père pour nous, et conduis-nous sur le chemin de la vie. Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage, et défends-nous de tout mal. Amen.