
Vous trouverez, ci-après, le magnifique mais malheureusement tellement réaliste poème que vient d’écrire Louis BRACHET sur la guerre en Ukraine. Avec la très grande sensibilité qu’on lui connaît, le célèbre sculpteur et paroissien de Ventavon avait besoin de transcrire par écrit et à travers ce poème la grande peine et surtout la grande tristesse qu’il vit actuellement en voyant les images du peuple ukrainien meurtri par une guerre injuste.
Alors qu’ils consument la dernière étreinte
Avant que la femme ne fuie en guenilles
et que l’homme ne parte mourir au combat ;
Alors que les enfants pleurent en grelottant
Sur le sein vide de leur mère apeurée,
Il nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres ».
Alors que les obus tombent comme la grêle
pour déchiqueter et rougir le parterre ;
Alors que les corps sont ensevelis sous les ruines,
Sur les gravats encore fumants et nauséabonds
Ils cherchent l’être aimé qu’ils ne verront plus.
Il nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres ».
Alors que les sirènes hurlent l’arrivée du déluge,
Tapis sous la terre, les corps tremblent
En saccadant les pleurs des enfants terrifiés.
Alors que l’épouvante plane sur la ville,
L’étau se resserre pour écraser ce qu’il en reste.
Il nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres ».
Alors que les monstres d’acier crachent la mort,
Des fantômes, devenus fous, sortent des gravats.
Et les avions assassins qui arrivent encore
Alors que l’enfant affamé d’amour ne sourit plus,
La mère sanglote, étouffée par les larmes qu’elle retient.
Il nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres ».
Alors que sur les routes, sans sommeil ni fortune,
Les réfugiés se hâtent d’aller chez le samaritain ;
Alors que dans le sang et la boue glissent les corps
foudroyés par cette mort qui trouble bien des raisons,
Alors que la haine rôde dans les consciences.
Il nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres ».
Alors que partout règnel’effroi, les combattants se dressent
Pour mourir en héros, sur ce qui reste d’encore vivant.
Et dans la nuit des profondeurs, les mères donnent la vie
Alors que les râles sont étouffés par le bruit des bombes.
La mort dansera sa macabre farandole jusqu’au petit matin.
Il nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres ».
Ping : Diocèse de Gap et Embrun - Le père Guy Gilbert à la Saulce le deuxième dimanche de Carême
Magnifique poème empreint d’humanité et de foi .La foi interpellée et crucifiée…
Merci mon ami! Ce commentaire venant de toi me touche d’autant plus
Bien cordialement
Louis
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