Homélie de Mgr Xavier Malle le 4 février 2021 à Chorges
Communiqué du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux – 1er février 2021
Le Pape François célébrera la Journée internationale de la Fraternité humaine le jeudi 4 février lors d’un événement virtuel organisé par le Cheikh Mohammed ben Zayed à Abou Dhabi, capitale des Émirats arabes unis, avec la participation du Grand Imam de Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyeb ; le Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres ; et d’autres personnalités.
À la même occasion, le Zayed Award for Human Fraternity, qui est inspiré par le Document sur la Fraternité humaine, sera décerné. La réunion et la cérémonie de remise du prix seront transmises en streaming, en plusieurs langues, à partir de 14h30 (heure de Rome), 13h30 GMT, par Vatican News, le portail d’information multimédia du Saint-Siège, et diffusé par Vatican Media.
«Cette célébration répond à un appel clair que le Pape François a adressé à toute l’humanité pour construire un présent de paix dans la rencontre avec l’autre», a souligné le cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot MCCJ, Président du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux. «En octobre 2020, cette invitation est devenue encore plus vivante avec l’Encyclique Fratelli tutti. Ces rencontres sont un moyen de parvenir à une véritable amitié sociale, comme nous le demande le Saint-Père», a-t-il ajouté.
La date n’est pas une coïncidence. Le 4 février 2019, lors d’un voyage apostolique effectué par le Pape aux Émirats arabes unis, il a signé avec le Grand Imam d’Al-Azhar (Le Caire), Ahmad Al-Tayyeb, le Document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune. Sa Sainteté le Pape et le Grand Imam ont passé près de six mois à rédiger ce document avant de l’annoncer ensemble lors d’une visite aussi historique.
Pour en savoir plus : site de Vatican News
La Fraternité Humaine dans la Fratelli tutti
Si l’affirmation selon laquelle tous en tant qu’êtres humains nous sommes frères et sœurs n’est pas seulement une abstraction mais devient réalité et se concrétise, cela nous met face à une série de défis qui nous bouleversent, nous obligent à envisager de nouvelles perspectives et à développer de nouvelles réactions (FT 128).
Sans une ouverture au Père de tous, il n’y aura pas de raisons solides et stables à l’appel à la fraternité (FT 272). Le projet même de fraternité est inscrit dans la vocation de la famille humaine (FT 26). La fraternité n’est pas que le résultat des conditions de respect des libertés individuelles, ni même d’une certaine équité observée. La fraternité a quelque chose de positif à offrir à la liberté et à l’égalité (FT 103).
Un chemin de fraternité, local et universel, ne peut être parcouru que par des esprits libres et prêts pour de vraies rencontres. (FT 50). Il est quelque chose de fondamental et d’essentiel à reconnaître pour progresser vers l’amitié sociale et la fraternité universelle : réaliser combien vaut un être humain, combien vaut une personne, toujours et en toute circonstance (FT 106). L’amour de l’autre pour lui-même nous amène à rechercher le meilleur pour sa vie. Ce n’est qu’en cultivant ce genre de relations que nous rendrons possibles une amitié sociale inclusive et une fraternité ouverte à tous (FT 94).
Tout être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer pleinement. Lorsque ce principe élémentaire n’est pas préservé, il n’y a d’avenir ni pour la fraternité ni pour la survie de l’humanité (FT 107). La justice est une condition indispensable pour atteindre l’idéal de la fraternité universelle (FT 173). Tant que notre système économique et social produira encore une seule victime et tant qu’il y aura une seule personne mise à l’écart, la fête de la fraternité universelle ne pourra pas avoir lieu (FT 110). Il y a un droit fondamental qui ne doit pas être oublié sur le chemin de la fraternité et de la paix. C’est la liberté religieuse pour les croyants de toutes les religions (FT 279).
Il est nécessaire de promouvoir non seulement une mystique de la fraternité mais aussi une organisation mondiale plus efficace pour aider à résoudre les problèmes pressants des personnes abandonnées qui souffrent et meurent dans les pays pauvres. (FT 165). [Le monde] Peut-il y avoir un chemin approprié vers la fraternité universelle et la paix
sociale sans une bonne politique ? (FT 176) L’Église a un rôle public qui ne se borne pas à ses activités d’assistance ou d’éducation, mais qui favorise la promotion de l’homme et de la fraternité universelle (FT 276). Pour nous [Chrétiens] cette source de dignité humaine et de fraternité se trouve dans l’Évangile de Jésus-Christ. C’est de là que surgit pour la pensée chrétienne et pour l’action de l’Église le primat donné à la relation, à la rencontre avec le mystère sacré de l’autre, à la communion universelle avec l’humanité tout entière comme vocation de tous (FT 277).
Pour de nombreux chrétiens, ce chemin de fraternité a aussi une Mère, appelée Marie (FT 278). Lors de cette rencontre fraternelle, dont je garde un heureux souvenir, le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb et moi-même avons déclaré « fermement que les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang. Ces malheurs sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l’usage politique des religions et aussi des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé – à certaines phases de l’histoire – de l’influence du sentiment religieux sur les coeurs des hommes. […] En effet, Dieu, le Tout-Puissant, n’a besoin d’être défendu par personne et ne veut pas que Son nom soit utilisé pour terroriser les gens ». C’est pourquoi je veux reprendre ici l’appel à la paix, à la justice et à la fraternité que nous avons fait ensemble : Le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune (FT 285).