Mercredi 22 février 2023 – CENDRES – Saint Roch + Cathédrale dans le cadre de la visite pastorale
« Qui sait ? Il pourrait revenir ! » Cette interrogation du prophète Joël nous interpelle en ce mercredi des Cendres. Dans le Credo de Nicée Constantinople, nous proclamons notre foi : « Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts ; et son règne n’aura pas de fin. Il reviendra.
En ce Carême qui s’ouvre aujourd’hui, non seulement nous nous préparons à célébrer Pâques, la Résurrection du Christ, à accueillir d’une manière nouvelle le ressuscité dans nos vies, mais nous nous préparons aussi à la Parousie, le retour glorieux du Christ. « Qui sait ? Il pourrait revenir ! » En fait c’est une certitude, il reviendra. L’incertitude porte sur le comment et sur le quand ! Certes, poursuit le prophète Joël : « il pourrait renoncer au châtiment, et laisser derrière lui sa bénédiction : alors, vous pourrez présenter offrandes et libations au Seigneur votre Dieu. » Alors cool, le Seigneur est miséricorde, tu peux continuer ta vie de pécheur tranquillement.
J’ai eu dans ma vie un grave accident de voiture. Quand je me suis retrouvé après une opération dans ma chambre d’hôpital, n’étant pas passé loin de la mort, je me suis dit : en fait j’étais pas prêt; Et j’ai rendu grâce à Dieu de m’avoir encore laissé du temps à me préparer. Le Carême est comme un entraînement. Un entraînement à la rencontre avec Dieu, qu’elle soit du temps de ma vie, après ma mort ou à la parousie. Nous nous rappelons les 3 venues de Jésus : à Noël, dans ma vie et son retour glorieux.
Quand nous allons recevoir les Cendres, le prêtre a le choix entre deux phrases. Ce sera les deux parties de mon homélie : « Convertissez vous et croyez à l’Evangile » et « souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière », comme les deux axes de notre Carême/
Convertissez vous et croyez à l’Evangile
Saint Paul nous supplie dans la seconde lecture tirée de sa seconde lettre aux Corinthiens : « Nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. (…) Nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui. » Se convertir, croire à l’évangile, se laisser réconcilier avec Dieu. Se laisser façonner par Dieu, et non par le monde.
Jésus enseigne à ses disciples trois effors concrets, pour que ce soit Dieu qui mène nos vies :
– Faire l’aumône, concrètement faire des dons supplémentaires en ce Carême, au-delà de nos dons habituels. J’en profite pour vous remercier de votre générosité pour le denier de l’Eglise. Dimanche 5 mars je célébrerai une messe à vos intentions et à ceux des testateurs, ceux qui nous ont fait un legs par testament. Si vous manquiez d’idée pour un don supplémentaire, je vous propose par exemple : le CCFD pour tant de pays pauvres, l’AED pour l’Ukraine, le Secours Catholique pour la Caritas syrienne suite au tremblement de Terre, etc… Bien sûr ce peut-être un don en temps offert, et la paroisse vous propose quelques idées dans son livret de carême.
– Prier. J’imagine que vous priez chaque jours, alors qu’intensifier ? Reprendre plus le chapelet, un créneau d’adoration ? Se mettre plus souvent en présence de Dieu au cours de la journée ?
– Jeûner. C’est sans doute le plus difficile dans nos sociétés d’abondance. Alors sans doute le meilleur à faire !
Et surtout Jésus donne le mode d’emploi, la discrétion : « que ta main droite ignore ce que donne ta main gauche ».
Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière.
Un accident, un gros pépin de santé, le grand âge qui avance inexorablement… autant de moyen de prendre conscience que nous sommes poussière et que nous retournerons en poussière. Mais cela pourrait nous mener à la dépression. Alors qu’en fait nous chrétiens avons le privilège de savoir où nous allons, dans le coeur de Dieu. Je vous propose cette année un 4ème effort pour ce carême : se former sur les fins dernières. C’est important personnellement, mais c’est aussi important pour évangéliser. A la suite de la Vision pastorale « Mission Altitude » et de la lettre pastorale « Montagnes, portez au peuple la paix », un petit groupe de travail se penche sur la question : comment devenir disciple missionnaire. C’est la seconde orientation missionnaire diocésaine. Et bien prenons un peu d’avance. Pour être disciple, il faut aussi connaître les enjeux du monde. Et l’un des enjeux principaux en France actuellement est la mort. La bonne mort, l’euthanasie. Deux moyens concrets :
- Lettre pastorale Ô mort où est ta victoire +
- Conférences de Carême…
Le Carême est un temps favorable pour l’entraînement à la rencontre avec Dieu. Saint Paul nous en assure la fécondité : « Car il dit dans l’Écriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut. » Ce jour de la rencontre avec Dieu, « Qui sait ? Il pourrait revenir ! » Oui, cher prophète Joël, Il reviendra ! Amen !