Quand j’étais enfant, à l’école, le maître ou la maîtresse nous mettait « au coin » pour nous corriger d’une faute que nous avions commise. Le but n’était pas uniquement de punir, mais surtout de nous faire prendre conscience de notre mauvais comportement et de ne plus recommencer. Aujourd’hui, une force invisible, par l’intermédiaire d’un minuscule virus, a confiné une grande partie de l’humanité, un peu comme si on avait mis « au coin » toute la classe… Ce chaos planétaire nous montre notre petitesse. En obéissant tous aux consignes de confinement, nous reconnaissons notre vulnérabilité et prenons conscience que l’humilité est une grande vertu…
Ce confinement nous oblige à connaître le silence. Si nous savons l’apprivoiser pour en extraire ses fruits précieux, il nous donnera une connaissance insoupçonnée des mystères de la vie… Cet isolement général nivelle tous les modes de vie et nous place tous devant les mêmes craintes de la peur et de la mort. Mais il nous permet aussi de voir la communauté humaine sous un regard nouveau. On a l’impression que nous sommes soudainement devenus un peu meilleurs, plus attentifs les uns envers les autres. Ce retour sur nous-mêmes nous invite à regarder avec une acuité nouvelle toutes celles et ceux qui, au péril de leur vie, sont aux côtés des malades et des mourants.
Leur abnégation nous montre la valeur du sacrifice et la grandeur que peut avoir l’Être humain dans le malheur. Nous nous inclinons tous avec beaucoup de respect devant leur dévouement. J’ai toujours pensé que c’est dans l’adversité que l’Homme s’élève. Puisque l’Espérance est aussi une grande vertu, osons espérer qu’à la fin du confinement, nous soyons humbles comme « le petit élève qui rejoint sa place » avec une vision nouvelle de l’humanité, et la ferme volonté de bâtir un monde meilleur. Osons également dire comme tant de Saints l’ont déjà dit : Tout est grâce.
Louis Brachet