Dimanche 26 novembre 2017, en la solennité du Christ Roi de l’Univers, Mgr Xavier Malle a présidé la messe en la cathédrale de Gap. Les enfants de la maîtrise qui vient d’être créée ont revêtu l’aube et chanté en l’honneur de sainte Cécile, patronne des musiciens. Ils étaient accompagnés de l’harmonie municipale de la ville. Ci-dessous un appel pour intégrer la maîtrise et l’homélie de Mgr Xavier Malle qui a appelé les chrétiens à s’engager au service de leurs frères et sœurs, dans le Secours catholique par exemple.
Prémané et Maîtrise

Les répétitions avec les choristes volontaires des quatre écoles catholiques du diocèse ont démarré, mais il reste encore de la place le mercredi matin de 10h45 à midi – notamment pour tous les enfants entre 7 et 11 ans qui sont scolarisés dans les écoles publiques. Parlez-en autour de vous !
Le chef de chœur est Tobias Dreher, qui a dirigé plusieurs maîtrises d’enfants à Toulouse, Besançon, Metz, et a enseigné à Besançon, Winchester, Munich.
Venez écouter Maîtrise & Prémané :
- le dimanche 17 décembre, pour leur concert de l’avent en l’église Saint-Roch de Gap.
- le dimanche 24 décembre à 22h30 pour la veillée de Noël en la cathédrale Saint-Arnoux de Gap.
Renseignements : maitrise.gap@gmail.com ou Valérie Prévost au 06 25 09 20 92
Homélie de Mgr Xavier Malle

« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. » Est-ce que tout à coup, Jésus qui s’est montré humble sans son existence terrestre, ne prend pas la grosse tête en annonçant cette perspective grandiose d’un roi sur son trône, d’où la fête du Christ Roi que l’Église a donné à ce dernier dimanche de l’année liturgique ?
Oui, vous savez que pour les chrétiens l’année ne commence pas le 1er janvier, mais avec le 1er dimanche de l’Avent, soit dimanche prochain. Ce dernier dimanche nous montre le Christ dans le mystère de sa royauté.
D’abord cette scène va effectivement se réaliser. Après avoir souffert sa passion, Jésus a été glorifié et invité à s’asseoir à la droite du Père, comme nous allons le redire dans le Credo.
Alors on comprend qu’on lui rende les honneurs. Alors on comprend pourquoi la création de la maîtrise de la cathédrale est une opportunité qui dépasse la joie de chanter : c’est chanter pour rendre les honneurs au Christ Roi.

Le 11 novembre, j’ai pu aller au monument au mort ; il y avait les autorités, l’armée, l’harmonie municipale, vous y étiez sans doute. C’était beau, très beau, je me souviens encore de cet appel au clairon venant de différents endroits de la foule, rappelant le cessez-le-feu sonné à 11 heures précises le 11 novembre 1918. Mais sortant de la messe à la cathédrale, je me suis dit que dans cette liturgie républicaine, il manquait vraiment quelque chose ou quelqu’un : rendre les honneurs à Dieu. C’est ce que nous faisons ce matin ici lors de cette messe. Rendre les honneurs au Christ-Roi.
Cela nous est d’autant moins difficile que, dans la suite de l’Évangile, saint Matthieu nous dit comment il est roi. Il va séparer les bons des méchants, certes. Mais le plus important est le lien qu’il établit entre tout homme et lui-même : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Ces paroles sont dites juste avant sa passion. Il sera alors roi crucifié, portant une couronne d’épine, un sceptre de roseau et un manteau de soldat en guise de pourpre. Il aura pris la dernière place, celle que personne ne pourra jamais lui ravir. Il nous aura dit ce qui est le plus précieux à ses yeux : l’homme. L’homme pour lequel il va donner sa vie. Vous, moi.
La première lecture nous aide à comprendre cette royauté, avec une comparaison que nous comprenons bien dans ce pays d’élevage, celle du bon berger. « Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées. » « La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. »
Frères et sœurs, que vaut un homme ? Quel est le prix en euros, en dollars ? Avec la PMA, la GPA, cette question ne sera plus idiote, elle sera réaliste. L’hebdomadaire La Vie a, cette semaine, fait un dossier complet sur la GPA, dont l’un des titres est : “La GPA est un marché colossal qui ne fait que débuter“. Mais en réalité le vrai prix de l’homme, c’est le grand philosophe Blaise Pascal qui l’a le mieux exprimé en mettant sur les lèvres de Jésus : « Je pensais à toi dans mon agonie ; j’ai versé telles gouttes de sang pour toi. »
Frères et sœurs, voilà le Christ-Roi de l’Univers. Il est celui qui a versé telle goutte de sang pour chacun de nous.
À Gap, à Briançon et ailleurs encore, une parole de cet évangile résonne particulièrement : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé. » C’est ce que beaucoup d’entre nous ont vécu depuis début août avec la crise migratoire, depuis que le père Guy Corpataux a ouvert les salles paroissiales, depuis que le père Sébastien Dubois a mis toute son énergie pour organiser un tant soit peu l’urgence. Je veux vraiment ici vous remercier.
Au bout de quatre mois d’urgence, il nous faut passer le relais. Les salles paroissiales de Saint-André, rue Faure de Serre, vont fermer, car elles ont été vendues et aujourd’hui plus rien ne semble s’opposer à la signature chez le notaire. Maintenant, l’État et le Conseil départemental, dans les Hautes-Alpes, font leur devoir, et je veux aussi les en remercier. Nous allons donc passer le relais pour les accueils de nuit. En revanche nous proposons de continuer à servir les migrants pour un accueil de jour, avec le Secours catholique. Si vous voulez vivre cette parole de Jésus, « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait », n’hésitez pas à venir renforcer les bénévoles du Secours catholique. Alors vous vivrez ce lien que Jésus a établi entre tout homme et lui : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
Avez-vous remarqué cette précision de Jésus : « qui sont mes frères ». Quel émerveillement, quelle joie, quelle consolation ! Jésus nous appelle chacun ses frères, ses sœurs ! Car nous avons le même père éternel, son Père, Notre Père.
Vive le Christ-Roi, criaient en mourant martyr les Christeros mexicains. Vive le Christ-Roi qui a fait de nous ses frères. Amen !
Mgr Xavier Malle
Évêque de Gap (+ Embrun)