« Je donnerai aux pauvres, direz-vous, lorsque j’aurai construit de nouveaux greniers. »
Vous fixez un long terme à votre vie ! Prenez garde que la mort ne se presse et ne devance ce terme ! Promettre de faire du bien annonce plutôt un cœur dur qu’une âme bienfaisante :
vous promettez, non pour donner par la suite, mais pour vous débarrasser dans le moment.
Car enfin, qui vous empêche de donner dès aujourd’hui ? Le pauvre n’est-il pas à votre porte ? Vos greniers ne sont-ils pas pleins ? La récompense n’est-elle pas prête ? Le
précepte n’est-il pas clair ? L’indigent périt de faim, le pauvre nu tremble de froid, l’infortuné débiteur est traîné en prison, et vous remettez l’aumône au lendemain ! Ecoutez
Salomon : Ne dites pas à celui qui vous demande : Revenez, et je vous donnerai demain ; car vous ignorez ce qui arrivera le jour suivant.
Vous ne connaissez que cette parole : Je n’ai rien, je ne donnerai pas, je suis pauvre moi-même. Oui, vous êtes réellement pauvre et dénué de tout bien
spirituel. Vous êtes pauvre de charité, pauvre de bienfaisance, pauvre de confiance en Dieu, pauvre d’espérance éternelle.
L’auteur
Originaire de Cappadoce, Basile reçoit une excellente éducation classique. Baptisé par son frère Grégoire de Nysse, il se destine à la vie monastique, mais doit accepter l’évêché de Césarée
pour y combattre l’hérésie arienne. Il est l’auteur de règles monastiques et liturgiques encore en vigueur dans l’Église d’Orient.
(Extrait du livret Carême pour les Cancres 2008 – A l’école des saints – Un texte par jour pour marcher
vers Pâques, disponible sur www.paroisseetfamille.com)