10h30 Collégiale de Briançon avec les Confirmations
« Montagnes, portez au peuple la paix », cela résonne fortement alors que la fureur de la guerre est grande dans notre Europe, comme sur presque tous les autres continents. « Montagnes, portez au peuple la paix ». C’est le titre de la lettre pastorale que j’ai partagée hier au sanctuaire ND du Laus à l’occasion de la promulgation de la vision pastorale intitulée « Mission Altitude », et de 6 Orientations missionnaires pour les années 2022-2030.
Ce titre extrait d’un psaume pourrait résumer la prophétie d’Isaïe que nous venons d’entendre en première lecture.
Il est tiré d’un des psaumes dits « royaux » car l’invitation vise d’abord le roi, qui était la préfiguration du Messie, le Seigneur Jésus-Christ. C’est d’ailleurs une première compréhension de la prophétie d’Isaïe : quand il parle de la montagne de la Maison du Seigneur, il parle du Seigneur lui-même, du Messie. C’est la raison pour laquelle nous lisons ce texte en ce 1er dimanche de l’AVENT, puisque nous entrons dans le temps de l’attente de la naissance du Messie. « La montagne qui est le Christ » était d’ailleurs la devise épiscopale de Mgr Camille Pic,évêque de Gap de 1928 à 1932, qui avait cette devise : « Ad montem qui Christus est ». Donc dire « Montagne, portez au peuple la paix » est en quelque sorte une prière insistante au Christ : « Seigneur Jésus, porte au peuple chrétien des Hautes-Alpes la paix du coeur ».
Dans le texte d’Isaïe, la montagne représente aussi le peuple de Dieu, la maison du Seigneur, l’Eglise : « Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la Maison du Seigneur se tiendra plus haut que les monts, s’élèvera au-dessus des collines. Vers elle afflueront toutes les nations. » L’espérance du peuple de la Bible est de voir toutes les nations converger et se rassembler sur la « montagne » de la maison du Seigneur : « Vers elle afflueront toutes les nations. » Frères et soeurs, voilà la promesse de fécondité de la conversion missionnaire à laquelle le pape François nous invite quand il dit que les chrétiens doivent être des disciples missionnaires. Disciple et missionnaire. Je reprends tout cela dans la lettre pastorale.
Enfin, il y a une dernière lecture possible de ce verset de psaume dans nos paysages montagnards : nous pouvons lire ce court verset dans un sens plus littéral. Il devient alors une invitation adressée à chaque chrétien montagnard, un envoi en mission ! « Habitant des montagnes, Chrétien haut-alpin, porte au peuple des Hautes-Alpes la paix véritable qui te vient de ton Seigneur. C’est ta mission prioritaire ! » C’est bien en effet en transmettant la foi en Celui qui nous donne la paix qu’on peut porter cette paix.
Isaïe est habité par l’espérance de la paix pour toutes les nations : « De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. » Oui, cette paix serait partagée si tout le monde cherchait le bon chemin auprès de Dieu. Isaïe termine par une invitation : « Venez, maison de Jacob ! Marchons à la lumière du Seigneur. »C’est pourquoi j’ai remis hier symboliquement à chaque secteur paroissial un bâton de marche.
Il y a dans l’histoire de l’humanité trois venues du Christ :
1/ sa venue il y a plus de 2000 ans dans la crèche de Bethléem ; nous allons préparer les crèches dans nos maisons ; 2/ son retour glorieux à la fin des temps, c’est ce que prédit notre évangile, et entre les deux, 3/ sa venue discrète dans chacun de nos coeurs.
Dans l’évangile, Jésus lui-même annonce son retour à la fin des temps. Il nous recommande de nous tenir prêt pour son retour, en prenant l’exemple du temps de Noé : tous vivaient comme si Dieu n’existaient pas : « les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme ».
Alors saint Paul, notre seconde lecture, nous invite : « c’est le moment, l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil.
Car le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants. »
« L’heure est venue de sortir de votre sommeil. » Cette interpellation s’adresse à nous tous, et donc aussi à vous chers confirmands. Vous allez recevoir le don plénier de l’Esprit Saint. Cet Esprit Saint, c’est l’amour de Dieu le Père pour Dieu le Fils et de Dieu le Fils pour Dieu le Père.
Prenez l’amour qui uni des parents à des enfants. Cet amour il peut être marqué par le péché, l’ignorance ou la fatigue. Tandis qu’entre le Père et le Fils cet amour est parfait. C’est cet amour qu’on appelle l’Esprit Saint. Alors vous comprenez que l’Esprit Saint en nous est comme une antenne, qui capte cet amour de Dieu, pour nous et pour notre prochain.
Saint Paul ajoute : « La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. » L’Esprit Saint est comme un générateur de lumière en nous. Il allume la lumière du Christ en nous. Saint Paul dira dans une autre lettre : « n’éteignez pas l’Esprit. »
Alors que nos frères et soeurs Ukrainiens manquent de lumière, petit coup de chapeau à eux, alors que nous aussi on nous prédit des coupures de courant, par l’Esprit, vous êtes toujours branchés sur le Christ Jésus. Ne coupez pas le fil, mais tirez de l’énergie à pleine puissance, nos frères orthodoxes aiment à comparer l’Esprit Saint à une énergie divine. Tirez de l’amour à pleine puissance, pour donner beaucoup d’amour autour de vous. Finalement, Il n’y a qu’une seule chose importante dans la vie, recevoir et donner beaucoup d’amour. Dieu est amour et c’est notre mission d’être disciple et missionnaire de cet amour. Amen !