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Vendredi Saint à Briançon présidé par Mgr Xavier Malle

Vendredi saint 30 mars 2017, Mgr Xavier Malle a présidé l’office de la Passion à Briançon à l’occasion de la création de « La Passion selon saint Jean », dans le cadre des festivités des 300 ans de la collégiale.Voici son homélie (son et texte) :

Homélie

« Aucun de ses os ne sera brisé. »
« Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. »

Vendredi saint. C’est un jour de ténèbres où l’Église commémore la passion, la mort et la mise au tombeau de Jésus. Et pourtant dans ces ténèbres pointe déjà la lueur du jour. Saint Jean, au début de son évangile, dans son prologue, écrit : « Au commencement était le Verbe [c’est-à-dire Jésus, la Parole de Dieu faite chair], et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. […] En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. »

Dans le texte même de l’évangile magnifiquement mis en musique, nous sentons ce combat entre les ténèbres de ceux qui mettent à mort Jésus et la lumière qu’il est venu apporter au monde.

La liturgie nous a offert auparavant deux sublimes textes :

La première lecture était le chant du serviteur souffrant, une prophétie du prophète Isaïe, parlant d’un personnage qui souffre pour le péché des autres. « ll était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance […] ; nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. »

La seconde lecture, tirée de la lettre aux Hébreux, relie ce chant du serviteur à l’offrande du Christ : « Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. »

L’évangile chanté est celui du quatrième évangéliste, saint Jean. On y voit poindre des lueurs d’espérance ; on pourrait dire que c’est déjà un récit de glorification, au sens où Jésus dit à la fin du dernier repas que nous avons célébré hier soir : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie. » On trouve dans la passion des éléments de glorification, surprenants au regard de la situation du supplicié.

Ainsi au jardin de Gethsémani, à la fin de sa nuit de prière, Jésus s’avance de lui-même vers les gardes venus l’arrêter : « Qui cherchez-vous ? » « Jésus le Nazaréen. » À peine a-t-il répondu « c’est moi » qu’ils reculent et tombent à terre. Ensuite, il parle avec une grande autorité et beaucoup de dignité, quand il demande qu’on laisse partir ses disciples, ou dans ses réponses au grand prêtre : « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. Pourquoi m’interroges-tu ? »

Ou encore au garde qui le frappe : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? » Ou encore devant Pilate : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. » Puis il est présenté à la foule et Pilate emploie une expression incroyable : « Voici l’homme. » Même à la crucifixion, entre deux larrons, Jésus occupe la place d’honneur. Et Pilate confirme l’écriteau qu’il a fait placer en haut de la croix : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. » « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. »

Puis Jésus fait un don merveilleux à tous ses disciples en s’adressant à Marie : « Femme, voici ton fils », et à saint Jean : « Voici ta mère. »

Après avoir entendu ces lectures, nous entrevoyons que le Jésus, Fils de Dieu, nous a sauvés par le don de sa vie : « c’étaient nos souffrances qu’il portait », et que Dieu le Père glorifiait déjà son Fils Jésus : « Tout est accompli » est sa dernière Parole sur la croix.

Alors nous entrevoyons aussi que Jésus n’est pas seulement l’homme le plus extraordinaire que la terre ait pu porter, mais aussi le Fils de Dieu venu nous apporter la présence et l’amour de Dieu, pour maintenant, tant que nous sommes sur terre, mais aussi le salut pour l’éternité, par le pardon de nos péchés. Chrétiens, nous croyons que nous sommes faits pour le bonheur éternel. Demain soir, à la veillée pascale, le feu nouveau embrasera les places de nos églises où seront célébrées la veillée pascale. Cela symbolisera cette glorification du Fils : Christ est ressuscité. Nous tiendrons des cierges allumés, signifiant aussi notre propre résurrection de nos ténèbres. Oui, véritablement, les ténèbres ne l’ont pas arrêté, il a vaincu la nuit, il a vaincu la mort. Amen.

Mgr Xavier Malle
Évêque de Gap (+ Embrun)

 

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Cet article a été rédigé par le service communication du diocèse de Gap.