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Vigile pascale à Gap – Homélie de Mgr Xavier Malle

 

« Via lucis » en l’église Saint-Romain

de Molines-en-Queyras (Hautes-Alpes)

Voici l’homélie (son et texte) de Mgr Xavier Malle pour la vigile pascale célébrée en la cathédrale de Gap le 31 mars 2018.

Homélie

Nous sommes réunis cette nuit pour revivre le mystère de la Résurrection de Jésus. Nous parcourons toute l’Écriture, qui est à relire après la Résurrection, car elle en est éclairée.

(Parenthèse : comme on est un peu paresseux, on ne prend pas toutes les lectures proposées par l’Église, mais j’espère bien un jour que nous aurons assez de ferveur pour les parcourir toutes. C’est en fait toute la nuit qu’il faudrait passer ensemble jusqu’au petit matin. Car saint Marc écrit bien : « De grand matin, le premier jour de la semaine ».

Je voudrais à la mode du pape François retenir cinq verbes de notre évangile.

Embaumer, embaumer le corps de Jésus

Après notre mort, depuis les origines de l’humanité, et cela nous différencie des animaux, des soins particuliers ont été portés aux morts, à notre cadavre.

Les femmes se rendent au tombeau de Jésus, elles n’ont aucune idée de la Résurrection, mais veulent y faire entendre les lamentations rituelles et embaumer le corps de Jésus, car cela n’avait pas pu être fait avant à cause du sabbat.

Depuis ce matin de la Résurrection, notre corps prend une dimension supplémentaire : il est aussi fait pour ressusciter. Alors nous devons dès notre vie, en prendre soin, sans l’idolâtrer, et après notre mort également. J’en profite pour remercier tous ceux d’entre vous qui sont en mission dans les équipes paroissiales d’accompagnement des familles en deuil.

Rouler, rouler la pierre

Si vous allez un jour à Jérusalem, vous pourrez voir un exemple de ces tombeaux : en fait une grotte dans une falaise, fermée par une grosse pierre ronde, comme une meule, que l’on roule pour obstruer l’entrée du caveau. « – Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? Levant les yeux, elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande. » Dieu tout-puissant a par avance répondu aux impossibilités humaines.

Frères et sœurs, quelle est la pierre qui obstrue votre chemin de sainteté, votre vie avec Dieu ? Confiez-lui ce soir ce qui vous appesantit. Il roulera votre pierre, comme il a roulé la pierre du tombeau de son Fils.

Ressusciter, être ressuscité

Marc parle de l’apparition d’un jeune homme vêtu de blanc. Cela peut nous faire penser à Jésus pendant sa transfiguration, mais comme les autres évangélistes parlent d’un ange, disons que c’est une manifestation céleste et glorieuse. Et l’ange leur adresse la parole, en commençant par leur dire : « Ne soyez pas effrayées ! », certes, car on le serait à moins, mais surtout car c’est la sainte crainte en face de Dieu. Nul ne peut voir Dieu et vivre, nous dit le livre de l’Exode.

Puis l’ange dit aux femmes la grande annonce pascale : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. » L’opposition des deux termes est forte : le crucifié et le ressuscité. À Jérusalem, nous pouvons entrer dans ce lieu saint appelé tantôt le saint Sépulcre et tantôt l’Anastasis, le lieu de la Résurrection.

Ressusciter signifie se lever, se dresser, se réveiller, mais il est à la forme passive : il est ressuscité, ce qui signifie la passivité de Jésus, car c’est le Père qui l’a ressuscité.

Ensuite on l’appellera Le Ressuscité. Le fait de s’être relevé de la mort, d’être vivant devient son attribut principal, et la cause de notre joie pascale.

Il y a aussi le verbe chercher

Les saintes femmes cherchent Jésus et l’ange loue leur recherche : je sais que vous cherchez Jésus. Et nous, où cherchons nous Jésus ressuscité ? Peut-être que nous avons renoncé à le chercher, peut-être que nous ne le cherchons pas au bon endroit. Ayons ce même empressement des femmes, chercher Jésus. Dans ce temps pascal, relevons les indices de sa présence de ressuscité dans nos vies et dans le monde.

Enfin, le verbe aller

C’est le dernier verbe, allez dire. L’envoi en mission des saintes femmes. La résurrection du crucifié n’est pas une idée d’homme, mais un acte de Dieu, qui a été révélé aux femmes et qu’à leur tour elles vont révéler aux autres disciples. C’est trop beau pour être vrai ? Alors voici la preuve : vous le verrez en Galilée, il vous y précède.

Frères et sœurs, c’est aussi la grande nouvelle de cette nuit : depuis sa Résurrection, Jésus nous précède. Suivons Le Ressuscité et allons l’annoncer au monde. Amen.

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Cet article a été rédigé par le service communication du diocèse de Gap.