90 bougies pour le père Corneille Schellekens

Résident de la maison St Marcellin à Gap, le père Corneille Schellekens a soufflé ses 90 bougies le 31 août 2023.

Entouré de ses frères prêtres, il a retracé son parcours de vie et de sacerdoce pendant la messe des services diocésains organisée au sein de la maison des prêtres ainés.

Corneille Schellekens 90 ans
Père Corneille Schellekens retrace son parcours à l’occasion de ses 90 ans.

Découvrez les mots qu’il a prononcés devant l’assistance :

Chers amis,
M’est parvenue ces derniers jours l’invitation, -à l’occasion de mes 90 ans et les 65 ans de ministère sacerdotal-, de vous aider à connaître un peu plus les étapes de mon chemin de vie.

Pour ce qui est de mes origines : je suis né et a grandi à Tilburg, ville industrielle au centre de la province du brabant au sud en Hollande, dans un environnement de quartier ouvrier populaire. Mon père était ouvrier-tisserand et jusqu’à son mariage ma mère avait travaillé comme domestique ; en­semble ils ont élevé une fratrie de neuf enfants, et ont tenu bon malgré la situation difficile au cours de 5 années de guerre; en plus j’étais un enfant asthmatique ne pouvant bien respirer sans médi­caments.

Vu mon désir de me faire prêtre, ils avaient fini par accepter que je les quitte pour entrer en internat au collège tenu par les Pères de Prémontré en préparation en 6 ans au baccalauréat, et éven­tuellement à la vocation; au terme les médecins spécialistes m’ont conseillé de changer de climat, par l’intermédiaire des religieux, j’étais accepté au grand-séminaire de Valence dans la Drôme en Oct 1952; après le cycle de 2 ans de philosophie, ma santé m’oblige encore de changer et faire les 4 ans de théologie à Aix-en-Provence, là encore le conseil médical m’oriente vers les Alpes du Sud.

Finalement après incardination au diocèse de Gap, je suis ordonné prêtre le 29 juin 1958 par délégation canonique à Tilb.
Premier poste dans le ministère pastoral : nommé vicaire à St Bonnet en Champsaur, durant 5 ans, en assurant la charge de curé au-delà du Drac à Poligny et au Noyer, tout en étant aumônier au collège ; j’en ai gardé de très bons souvenirs, prêtres et champsaurins m’ont fait bon accueil, ils m’ont fait com­prendre le monde agricole, en même temps de savoir circuler sur des routes enneigées l’hiver : je ne peux oublier comment certains anciens prêtres vivaient dans des conditions difficiles.

Deuxième poste : nomination de curé à Orpierre, resté toujours chef-lieu de canton, mais commune en perte de population jeune, fortement ébranlée par l’exode rural, équipements vétustes ; maisons dans le village datant du moyen-âge, où Orpierre était la forteresse au creux d’un défilé de rochers qui défendait l’accès à la vallée des baronnies au-delà 3 cols et au comté d’Orange ; peu de soleil l’hiver ! Ajoutez à cela la crise de la guerre d’Algérie et les fermetures de classes, de commerces, le presbytère était une grande baraque avec des fuites dans la toiture, j’ai souffert de ne pas avoir reçu de cadeau !

Et pourtant j’ai pu tenir pendant 30 ans, grâce surtout à l’accueil bienveillant des agriculteurs dans les fermes dispersées dans la campagne, et dans les petits hameaux autour, de même par les prêtres du secteur, je ne me suis jamais senti abandonné, à la moindre alerte ils étaient là ; il y avait déjà là un souci de regroupement entre chrétiens de plusieurs villages, de contacts fraternels avec les pro­testants encore nombreux avec un temple à Orpierre et à Trescléoux.

Troisième poste : 1993 à 2010 : curé doyen à La Saulce, Ventavon, Monétier, Curbans, Claret : Enfin un presbytère avec chauffage central, en un pays ensoleillé ; adaptation nécessaire à un autre Type de communauté : petit à petit genre banlieue de Gap, établissements de santé ; parents tra­vaillants tous deux , évolution activités culturelles et de loisirs, la catéchèse des enfants en désaf­fection, comment maintenir avec accord des parents, quels jours, horaires ? Heureusement il y a des bonnes équipes liturgiques m’apportant bien de réconfort, et des dames volontaires pour caté­chèse et visites aux malades ; pour ce qui est du doyenné, soutien du bulletin interparoissial, aidant à former une équipe A.E.P. A 77 ans , je dois renoncer à continuer du fait de devenir sourd.

Voilà un aperçu de ce qui a été ma vie de prêtre en activité, heureux et reconnaissant, d’avoir toujours été si bien entouré par des prêtres et laïcs » Que le Seigneur leur accorde Sa bénédiction !

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