La passion selon Tibhirine à Boscodon le 7 août 2023

La passion selon Tibhirine : spectacle programmé le 7 août 2023 à l’abbaye de Boscodon.

L’assassinat de 7 moines trappistes du monastère de Tibhirine dans l’Atlas algérien, pendant la guerre civile (1991-2001), a ému le monde entier, y compris les croyants de confession musulmane.

Le monastère a été créé en 1938 à 90 kms au sud d’Alger. Aujourd’hui, c’est la communauté du Chemin Neuf qui assure la prière et l’accueil dans ce lieu qui porte témoignage au sein de la population algérienne.

Même si la thèse officielle sur les circonstances de la mort des moines demeure confuse, le don de leur vie est bien attesté par les textes écrits par les frères trappistes avant leur martyre. On se rappelle ainsi le lumineux testament du supérieur, le frère Christian de Chergé, et le film Des hommes et des dieux, réalisé par le réalisateur Xavier Beauvois avec les acteurs Lambert Wilson et Michael Lonsdale, entre autres.

L’Église catholique a reconnu leur martyre le 8 décembre 2018, en béatifiant dix-neuf prêtres et religieux catholiques assassinés en Algérie pendant la guerre civile ; parmi eux, les moines de Tibhirine, six religieuses, quatre Pères Blancs et Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran.

L’abbatiale de Boscodon sera un écrin magnifique pour la pièce de théâtre mais l’Association des Amis de l’Abbaye de Boscodon ne peut financer seule la venue de cette pièce. Il manque 2500 euros pour faire venir ce spectacle*. Cette proposition d’aide est destinée à permettre la présentation d’un spectacle grand public à l’abbaye de Boscodon (le 7 août à 21h), une pièce de théâtre créée en Avignon en 2020, d’après des textes des frères Christian, Luc et Christophe. Sachez que votre don, adressé directement à l’AAAB (Association des Amis de l’Abbaye de Boscodon ), est déductible de vos impôts et l’AAAB vous enverra un reçu fiscal.

Merci de votre générosité.

Pierre Reynaud, président de l’Association des Amis de l’Abbaye de Boscodon

Père Bertrand Gournay, délégué diocésain pour le dialogue interreligieux

2023 Formulaire don AAAB pour spectacle Tibhirine

L’histoire

Dans le climat actuel, la nécessité de partager le cheminement de Christian de Chergé dans le dialogue entre le Christianisme et l’Islam nous semble essentiel. C’est pourquoi, à travers la pièce « la Passion selon Tibhirine », nous avons voulu renouer cet échange, rappeler ce qui unit tous les croyants pour qu’ils puissent ensemble prier, quelque soit leur religion. Nous souhaitons délivrer ce message de paix et d’amour que n’ont cessé de proclamer les moines de l’Atlas.
Cela fait aujourd’hui 26 ans que les moines de Tibhirine ont été assassinés, sans connaître encore aujourd’hui, les raisons qui ont conduit à ce massacre, ni les responsables de celui-ci. Il ne s’agit pas pour nous de prendre parti, ni même de vouloir apporter des éléments nouveaux à ce drame, car ce que nous voulons, avant tout mettre en avant, c’est le don qu’ont fait ces hommes par amour à cette terre et à ce peuple, en vivant pleinement leur foi.
Nous avons pour cela choisi trois moines, en fonction des écrits qu’ils ont laissé derrière eux. Notre choix s’est porté, outre sur Christian de Chergé, incontournable, étant donné son rôle dans la direction que prendra la communauté après son élection en tant que prieur, nous avons opté pour le frère Luc, car c’était le plus ancien et le moine le plus près de la population, de par sa fonction de médecin, et pour le frère Christophe, qui a laissé de nombreuses traces écrites sur sa foi et ses nombreux doutes en tant qu’homme.

La Mise en Scène

Cette aventure humaine me passionne depuis la nouvelle en 1996 de la mort des moines de Tibhirine. J’ai décidé de mettre en scène une vie consacrée à l’amour et au don de soi.
Comment retranscrire scéniquement la vie de ces moines qui de part leur vocation ont choisi le dénuement matériel le plus total pour laisser place à l’amour du Christ et donc de l’humain.
J’ai alors opté pour un décor simple à l’image de ces hommes puisque la pièce sera jouée en grande majorité dans des églises. Leur bien le plus précieux c’est l’amour et la prière. Je propose donc 7 cierges symboles lumineux de leur présence passée, actuelle et future. En fond de scène une croix lumineuse.
Ce décor représentera la chapelle de Tibhirine. Lieu où ils passeront le plus clair de leur temps.
Il faut travailler avec beaucoup d’humilité et laisser les moines parler à notre cœur, à notre inconscient afin de nous guider sur un chemin de vérité, de pardon et de paix.
Le choix des comédiens a été très difficile car je souhaitais qu’ils aient tous une profondeur spirituelle essentielle à l’interprétation des personnages.
Sayyat Attiya, terroriste et responsable présumé de l’assassinat des moines sera joué par un comédien Libanais. Cet échange entre Christian et Sayyat le soir de Noël me paraissait intéressant et indissociable avec les derniers moments de Tibhirine. Loin de moi l’idée de porter un jugement sur ce personnage mais bien au contraire essayer de comprendre sa démarche et enrichir le dialogue entre Islam et Christianisme.
Le chant sacré ponctuera chaque scène et symbolisera la féminité à l’image de la vierge Marie et de l’Eglise.
Les moines se définissaient comme « les obscurs témoins de l’espérance ». Leur exemple nous amène à croire en l’homme au moment où si souvent nous désespérons de lui.

Pascal Joumier

(20+) La Passion selon Tibhirine | Facebook

Les personnages

Frère Luc, est né en 1914 dans la Drôme. Après ses études de médecine, il fait son service militaire au Maroc puis entre à l’abbaye d’Aiguebelle en 1941 comme frère convers, ce qu’il souhaitera rester toute sa vie. En 1943, il part comme prisonnier volontaire en Allemagne pour remplacer un père de famille. De retour à Aiguebelle, il rejoint Tibhirine en 1946 et, très vite, on lui demande d’ouvrir un dispensaire pour soigner la population alentour. Sauf pendant de courtes périodes d’absence, il le maintiendra jusqu’au bout, malgré un physique de plus en plus dégradé. Pendant la guerre d’indépendance en 1959, il est enlevé une première fois, avec un autre Frère. Estimé et respecté de tous, il soigne jusqu’à une centaine de malades par jour et tient une grande place dans la communauté grâce à sa sagesse et son humour.

Frère Christian, né le 18 janvier 1937 à Colmar (Haut-Rhin), il est entré au monastère de l’Atlas le 20 août 1969, étant déjà prêtre (ordonné le 21 mars 1964). Il fit son noviciat à Aiguebelle et sa profession solennelle à l’Atlas le 1er octobre 1976. Il était prieur titulaire de l’Atlas depuis 1984. Il avait étudié à Rome de 1972 à 1974 et était très impliqué dans le dialogue entre les religions. Son Testament, écrit plus d’un an avant sa mort, mais découvert après, est déjà considéré comme une œuvre classique de littérature moderne religieuse.

Frère Christophe est né le 11 octobre 1950 à Blois (Loir-et-Cher). Il entre au monastère de Tamié le 1er novembre 1974. Il fait profession solennelle le 1er novembre 1980. Passionné de Dieu et des hommes, exigeant, son chemin n’est pas aisé mais il aime la vie. Arrivé à l’Atlas en 1987, il est ordonné prêtre le 1er janvier 1990. Il est maître des novices et sous-prieur. Il a la charge de la liturgie et du jardin avec frère Paul. C’est d’abord au jardin qu’il vit l’évangile de l’amitié et le dialogue avec ses frères musulmans.

Mohamed, ami et habitué de la communauté, il participait parfois à la prière et s’occupait des menus travaux au quotidien dont l’hôtellerie à notre Dame de l’Atlas. Il passait de longs moments à échanger sur les deux religions avec Christian.

Sayyat Attia : A la tête d’un commando, le chef islamiste était venu cogner à la porte du monastère le soir de Noël, demandant à parler au « pape » du lieu. Il prétendait soumettre les moines à un certain nombre d’exigences. Christian expliqua d’emblée que le monastère était un lieu de paix et que nul n’y entrerait armé. Le chef du commando choisit de parlementer, il réclama l’envoi du médecin, le frère Luc, dans les montagnes afin de soigner ses combattants. Il exigea un certain nombre d’autres avantages, particulièrement de l’argent. Christian refusa tout, quant au médecin, pas question. Les combattants seraient soignés au monastère, au nom de la charité et de la fraternité. Sayyat promit de revenir.

https://www.diocesedegap.fr/la-passion-selon-tibhirine-a-boscodon-le-7-aout-2023/Lien%20teaser%20:%20https://youtu.be/FE_OoVJX5Fw