Refuges Solidaires : un appel pour une aide humanitaire d’urgence

L’association « Refuges Solidaires » lance « un appel pour une aide humanitaire d’urgence » et demande le soutien des « acteurs de la solidarité, des ONG nationales et internationales et des spécialistes des interventions humanitaires d’urgence ».

Refuges Solidaires – Appel à l’aide du 10-10-23

Le diocèse de Gap-Embrun est solidaire de cet appel. En effet, l’Eglise est dans son rôle quand elle défend la dignité du genre humain à chaque fois qu’elle est bafouée.

Rappel du contexte

À Briançon, depuis mai dernier, l’accueil d’urgence des personnes sur la route de l’exil qui passent par nos montagnes, au Tiers Lieu “Les Terrasses Solidaires”, par l’association Refuges Solidaires, fonctionnait en surcapacité. Prévu pour 65 personnes, il en a accueilli souvent près de 300. D’où des difficultés sanitaires et relationnelles, l’épuisement des bénévoles et des salariés.

Le 30 août dernier, comme en octobre 2021, le Conseil d’Administration des Terrasses Solidaires a légitimement décidé la fermeture du lieu, pour remettre en sécurité le lieu, et prendre le temps de réfléchir sur son fonctionnement.

À la demande du Conseil d’Administration, la paroisse de Briançon a une fois de plus ouvert ses salles paroissiales Sainte Thérèse pour mettre à l’abri en particulier les plus vulnérables (mineurs non accompagnés, femmes seules, femmes avec enfants). Des tentes ont été dressées dans le jardin pour abriter ceux qui dormiraient alors dans les rues de Briançon. Cette solution ne pouvait être que transitoire pour parer à l’urgence.

La Commission Pastorale des migrants du Diocèse de Gap-Embrun tient à saluer le travail collectif exceptionnel des bénévoles et salariés de “Refuges Solidaires” de Briançon alors que depuis le mois de mai “Refuges Solidaires” appelle à l’aide.

Une crise humanitaire

Afin que Briançon ne devienne pas le Lampedusa français, il est plus que nécessaire de rassembler autour d’une même table tous ces acteurs si divers œuvrant autour du drame de la migration, chacun portant compétence et souci de mieux faire. Ne serait-ce pas manière intelligente de travailler à la mise en œuvre de la devise républicaine, dont la “fraternité” est trop souvent oubliée ?

Oui à Briançon nous sommes dans une situation de crise humanitaire importante, au niveau des grandes crises internationales, avec des passages quotidiens de la frontière bien au-delà de ce que peuvent gérer les associations locales. Les Terrasses Solidaires ont dû fermer car débordées, mais un accueil de jour continue. En conséquence, les migrants sont accueillis les nuits dans un squat. En réalité, la non-action publique favorise ces lieux illégaux. Dans ce squat, il y a dizaines de personnes sans eau ni électricité, dont des familles avec jeunes enfants et bébés. C’est une crise humanitaire.

La commission Pastorale des Migrants du diocèse de Gap relaie donc l’appel à l’aide lancé par Refuges Solidaires aux grandes ONG Solidaires.

La crise a changé de dimension et ne va pas se réduire simplement par l’augmentation des forces de l’ordre, vu le flux des arrivées à Lampedusa. Par ailleurs, il y a peu de chance que Briançon devienne un point de fixation : les personnes ne font que passer par les montagnes. Si rien n’est fait, nous courrons à la catastrophe, d’autant que le beau temps actuel laissera la place au froid de l’hiver. Il est temps de déclencher des moyens nationaux, par exemple avec la Croix Rouge.

La mission de l’Eglise catholique est d’une part de prendre sa part, ce que nous faisons en particulier par les paroisses et les paroissiens de Briançon et de Gap, et d’autre part d’en appeler aux consciences et de favoriser les liens entre tous les acteurs.

À Briançon, nous sommes sur une ligne de fracture … mais qui peut être est aussi un espace de rencontre.

  • Bien sûr, la 1ère liberté qui doit être défendue est celle de vivre sur la terre sur laquelle on est né, où nos ancêtres sont nés, où sont nos racines.

La position de l’Église sur ce sujet a été rappelé par le pape en mai dernier, dans son message pour la Journée Mondiale du Migrant et du réfugié : libre de partir ou de rester. « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger (…) j’étais un étranger et vous m’avez accueilli ». Évangile de St Matthieu [25, 35-36]

  • Une réalité chère au pape François, qui pour rappel, fit son 1er voyage pontifical il y a 10 ans sur l’ile italienne de Lampedusa, rappelé fortement lors des Rencontres Méditerranéennes à Marseille en septembre dernier.

Soutien de la paroisse de Briançon

La paroisse a publié ce message dans sa feuille d’annonces de la semaine :

Le nombre de personnes empruntant la voie des montagnes pour aller de l’Italie à la France a considérablement augmenté depuis ce printemps. Arrivés à Briançon, « Les Terrasses Solidaires » offraient un Refuge, un accueil décent : un repas chaud, un abri le temps de reprendre des forces pour continuer leur voyage.

Depuis le 30 aout 2023, l’Association « Refuges Solidaires » ne peut plus fournir un hébergement inconditionnel au sein du bâtiment des « Terrasses Solidaires »:

 » Nous continuons d’aider ces personnes le plus possible, avec des vêtements propres, des repas, un accompagnement dans leur projet ».

Vous voulez aider mais vous ne savez pas comment ? Voilà quelques réponses :
– Dons de vêtements, couvertures & nourriture : à déposer au 34 Rte de Grenoble à Briançon
– L’hébergement solidaire : en priorité pour les mineurs, les femmes, les couples et les familles
– Le covoiturage solidaire : depuis Briançon vers Grenoble, Gap, Marseille, …
– Le bénévolat : préparation et service des repas, tri des vêtements, accueil et accompagnement, transport dans Briançon, …

Si vous êtes intéressées par une ou plusieurs de ces actions, envoyez un e-mail à resp.accueil@refugessolidaires.com ou contactez le 06 71 38 86 98″

Crise migratoire à Briançon : une délégation haut-alpine présente à la prière du Pape – Diocèse de Gap-Embrun (diocesedegap.fr)

www.refugessolidaires.com

https://www.helloasso.com/associations/refuges-solidaires

Le Pape appelle à garantir une migration sûre et le droit de ne pas quitter sa patrie

Dans un message adressé aux participants de la 8ème édition du Festival des Migrations qui s’est ouvert le 25 octobre dans plusieurs villes italiennes, François encourage l’engagement de tous pour éliminer les causes des déplacements forcés.

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