« Il y a des interventions divines dans la vie de ces gens »

A l’heure où la Conférence des évêques de France annonce des résultats record du nombre de catéchumènes en France en 2024, c’est 11 adultes et 6 adolescents baptisés dans notre diocèse !

Des résultats jamais atteints depuis la création de cette enquête par la Conférence des Evêques de France il y a plus de vingt ans (en 2002) – enquête faisant désormais référence. +30% en 2024 ! Plus de 12 000 nouveaux baptisés adolescents et adultes sur la seule année 2024.

Pour moi, Pâques représente l’inattendu de la Résurrection. Il y a des interventions divines dans la vie de ces gens, sans qui ils ne demanderaient pas le baptême. Mgr Xavier Malle

Quelques éléments à retenir :

 1/ Des catéchumènes de plus en plus nombreux.

Comme l’an dernier, les diocèses de France (104 au total) enregistrent une forte hausse des catéchumènes. De + 28% en 2023, cette croissance franchit en 2024 le seuil des 30%. Au total, 7 135 adultes baptisés à Pâques cette année, et plus de 5 000 adolescents (i.e. : collégiens et lycéens uniquement, les élèves de primaire n’étant pas comptabilisés dans l’enquête).

Soit plus de 12 000 nouveaux baptisés adolescents et adultes sur la seule année 2024.

 2/ Des catéchumènes de plus en plus jeunes.

La part des jeunes de 18 à 25 ans, en particulier des étudiants, parmi les catéchumènes adultes, continue d’augmenter en 2024, après la hausse très significative observée l’an dernier. Ils représentent désormais plus du tiers des adultes nouveaux baptisés (36% en 2024, vs 34% en 2023). À noter qu’ils ne représentaient que 23% des catéchumènes adultes avant le COVID.

3/ Un regain de vitalité notable dans les territoires ruraux.

La tendance observée l’an dernier dans les territoires ruraux se confirme, avec 29% des catéchumènes adultes vivant en zone rurale. En 2024, les trois provinces ecclésiastiques enregistrant les plus fortes hausses sont Besançon, Dijon et Clermont, des provinces majoritairement rurales. Le diocèse de Saint-Claude (Jura) en particulier, enregistre cette année le record de hausse avec plus de 200% de catéchumènes par rapport à l’an dernier (27 en 2024 vs 8 en 2023). Pour notre diocèse, l’augmentation représente 37.5%  !

L’augmentation est peut-être moins visible dans les Hautes-Alpes que dans certains départements puisque la population est vraiment moins nombreuse. Mais nous sommes passés de 8 à 11 catéchumènes, ce qui correspond à l’évolution nationale et la dépasse même. Mgr Xavier Malle

4/ Des catéchumènes de plus en plus exempts de toute culture chrétienne.

Si une grande majorité des catéchumènes adultes sont issus de familles de tradition chrétienne, ce nombre diminue chaque année (61% en 2024, vs près de 69% en 2023). A l’inverse, les personnes se déclarant “issues de familles sans religion” augmentent significativement : elles représentent aujourd’hui le quart des catéchumènes adultes.

Les nouveaux baptisés font un choix conscients. Cela en fait des gens particulièrement engagés dans la vie de l’Eglise. Mgr Xavier Malle

Jean-Yves Lépine, « néophyte » (i.e. : baptisé l’an dernier) du diocèse de Versailles, a apporté son témoignage : « Ce qui a été à l’origine, pour moi, du « chemin catéchuménal » que j’ai entrepris, ce sont clairement les rencontres : des prêtres à l’écoute, une communauté paroissiale joyeuse et dynamique. À travers eux, j’ai découvert une Église ouverte et accueillante, et extrêmement diverse ! Face à une société qui paraît de plus en plus matérialiste et semble promouvoir une forme d’individualisme consumériste, être chrétien et « catholique » (ie. universel, étymologiquement), c’est faire l’expérience que LE bien, c’est à dire le soin, l’attention, et plus largement l’Amour, vaut mieux que LES biens, c’est à dire la possession, la richesse le pouvoir ou la gloire ».

Bryann, baptisé cette année à La Saulce : « J’ai été appelé au baptême, récemment, à Notre-Dame-du-Laus. Ma vie s’est amorcée hors de l’Église, mes parents n’ayant pas gardé la tradition Catholique. Ils sont baptisés tous les deux mais j’ignore jusqu’à quand la religion est restée présente dans leur jeunesse. J’ai été un de ces gamins en dehors des codes de l’Eglise, sans même vraiment la connaître de près. La spiritualité était pourtant présente dans ma vie, je la vivais et je ne me suis pas senti seul même lorsque je l’étais – alors j’ai apprécié, et j’ai entretenu une relation dans la prière avec ce qui me tenait présence. J’ai longtemps avancé ainsi. Cette relation avec cette présence qui était, déjà, une réalité dans mon esprit de garçon s’est épaissie et a pris sens tout naturellement. Ce qui m’a touché :

  • J’ai découvert 2 lieux, dans l’enfance et l’adolescence. L’un était une abbaye dans les Alpes, l’autre un couvent, dans le Lubéron. Ces 2 lieux m’ont frappés par leur intensité, et la paix que j’y ai trouvé, que j’y ai perçu n’était pas d’un calme provençal, mais d’un calme tout autre. J’ai senti cette vérité, cette présence.
  • Dieu qui communique. J’ai rencontré Jésus, plutôt récemment. L’adéquation évidente qu’il tenait avec les vertus que j’observais, et plus tard la source du chemin que j’adoptais. Il s’est révélé, et là encore j’ai senti avoir le choix de recevoir ou non cette vérité, libre mais confronté à l’évidence et à la beauté de ce mystère d’un homme, de Dieu, de son Esprit… de son lien avec nous et alors de cette histoire sensiblement raisonnable, sensiblement vraie et puissamment refondatrice d’Amour. Et parce qu’il donne vie, qu’il faut mourir intérieurement à ce monde pour mieux l’aimer, je sais qu’aujourd’hui et jusqu’à l’heure, je ne vivrais que par lui.

L’enfant mûrit de son innocence puis brise des barrières, et j’ai fait les choix des préoccupations du monde, comme un jeune qui grandit et s’attache à son existence lors de l’adolescence.
Néanmoins, il y a un discernement que j’eus observé et que j’aimerais partager à celui et/ou à celle qui me lit, qui aspire à grandir dans sa foi : Dieu fait libre, comme un Bon parent qui aime son enfant. Mais Dieu pourvoit à l’éducation de son enfant, aussi là comme un Bon parent le ferait. Et c’est fondamentalement important : je vous invite à recevoir cette éducation – Dieu est esprit – cette éducation passe aussi par l’Esprit. Tenez-vous avec prudence devant les auto-édifications que vous vous proposez, et regardez les vertus, observez le Bien et cherchez à le faire ; de cette manière, vous chercherez Dieu.

Mgr Xavier Malle répond à un journaliste du Dauphiné Libéré : Hautes-Alpes. De plus en plus d’adultes baptisés : « Il y a des interventions divines dans la vie de ces gens » (ledauphine.com)