« Si tu accables la veuve et l’orphelin, ma colère s’enflammera » homélie 29 octobre 2023 GUILLESTRE

Dimanche 29 octobre 2023

TO30 – 11h00 Guillestre – en remplacement du père Eric Juretig

« Si tu accables la veuve et l’orphelin, ma colère s’enflammera »

ainsi parle le Seigneur au peuple élu dans le livre de l’Exode. Dieu doit être en colère. De tout temps, et actuellement devant l’accablement des veuves et des orphelins en Ukraine, en Arménie, en Israël, à Gaza, à Arras, etc. Le monde est à feu et à sang. La terre Sainte est à feu et à sang. A l’audience ce mercredi, le pape nous avait appelé à prier et jeûner ce vendredi pour la paix en Terre Sainte, en disant :  «Je pense toujours à la grave situation en Palestine et en Israël : j’encourage la libération des otages et l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza ».

Jeûner et prier pour la paix en Terre sainte, de nouveau

Présidant la prière mariale en clôture de cette journée de prière de vendredi, le pape François a demandé à la Vierge Marie d’intercéder, je cite, « pour notre monde en danger et dans la tourmente. Apprends-nous à accueillir et à prendre soin de la vie – de toute vie humaine ! – et à rejeter la folie de la guerre, qui sème la mort et détruit l’avenir»

La colère de Dieu c’est la colère d’un père ou d’une mère qui voit son enfant mal tourner. Ce n’est pas un péché de colère, c’est une colère de souffrance. Le coeur de Dieu, le coeur de Jésus saigne. Et Jésus comme dit St Paul aux Thessaloniciens, veut nous « délivrer de la colère qui vient ».

Toujours dans le livre de l’Exode, le Seigneur poursuit d’une manière si parlante : « Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil. C’est tout ce qu’il a pour se couvrir ; c’est le manteau dont il s’enveloppe, la seule couverture qu’il ait pour dormir. » Et nous pensons au Gazaouis obligés de quitter leur logement, aux réfugiés partout dans le monde et en particulier ceux qui passent par nos montagnes.

Comment pourraient-ils ces réfugiés reprendre les paroles du psalmiste ?  « Je t’aime, Seigneur, ma force : Seigneur, mon roc, ma forteresse, Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite, mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire ! » Comment nous-même ne pas nous décourager et continuer à prier et à espérer que se lèvent des hommes et des femmes de paix ? Comment continuer à jeter des semences de paix, comme nous avons tenté de le faire à Marseille avec les Rencontres Méditerranéennes de 70 évêques et 70 jeunes des 5 rives de la Méditerranée, conclues par la messe avec le Pape François au Vélodrome ? Comment « espérer contre toute espérance », selon la formule de st Paul (Rm 4,18) parlante mais bien difficile ? Comment ne pas nous laisser voler notre espérance, selon une expression du Pape François ?

La rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine, une revue que je vous recommande, habitant Jérusalem, partageait, que ce qui la faisait tenir, était la contemplation de la croix et de celle du vide du tombeau, avec la sérénité que donne aux heures les plus sombres cet acte de foi : « Le Christ est ressuscité des morts ! Par la mort il a vaincu la mort ! et il a donné la vie à ceux qui sont dans les tombeaux ! »

Le Cardinal Pizzaballa adresse une lettre à son diocèse de Jérusalem

 

C’est ce qu’on appelle en langage chrétien le kerygme, la proclamation de la foi en Jésus mort et ressuscité pour chacun de nous. Le WE dernier avec votre curé, le père Eric, comme membre du conseil épiscopal et 20 autres hauts-alpins, nous étions à Lourdes pour le rassemblement Kerygma, sur l’annonce de la bonne nouvelle.

Mais quelle est cette bonne nouvelle ?

Quel est le coeur du message chrétien ? Les pharisiens essaient de coincer Jésus avec un exercice traditionnel, résumer l’ensemble des centaines de commandements de la Bible en un seul. « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ?  Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
En fait, la particularité de la révélation chrétienne ce n’est pas l’amour du prochain. On le retrouve dans toutes les religions et heureusement aussi chez les sans religions. La particularité c’est que Jésus précise qui est le prochain ! Ainsi en Matthieu 25 : « j’étais nu, j’avais faim, j’étais un étranger, etc. ». Le sommet de cette montagne de l’amour, ce sont les paroles de Jésus en Mt 5, 43-45 : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux. » Pour un chrétien, le sommet du commandement de l’amour est l’amour de son ennemi. Alors j’ai envie de reprendre St Paul aux Thessaloniciens, dans notre seconde lecture : « vous-mêmes, en fait, vous nous avez imités, nous et le Seigneur, en accueillant la Parole au milieu de bien des épreuves, avec la joie de l’Esprit Saint. » Oui, frères et soeurs, ce matin, accueillons la Parole, en particulier ce commandement de l’amour et son sommet, l’amour de nos ennemis, au milieu de bien des épreuves, avec la joie de l’Esprit Saint !

C’est cela la sainteté frères et soeurs ! Cette sainteté que nous célébrerons le 1er novembre pour la Toussaint, avant le 2 novembre de prier pour nos défunts. Oui, nous prierons pour nos défunts, pour qu’ils voient Dieu, pour qu’ils rencontrent la source de l’amour, Dieu le père, l’amour incarné, Jésus, et l’amour contagieux, l’Esprit Saint. Et nous voulons faire cette rencontre dès ici bas, en voulant aimer à la folie, aimer nos ennemis. Amen.