Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint – homélie confirmations Guillestre 10 décembre 2023

Dimanche 10 décembre 2023 – Confirmations de l’Embrumais-Guillestrois

10:30 en l’église Notre-Dame d’Aquilon à GUILLESTRE

« Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. »

Ce deuxième dimanche de l’Avent, nous ouvrons le second des 4 évangiles, l’évangile selon st Marc. Leur lecture est répartie sur trois années : l’année A nous lisons l’évangile selon st Matthieu, l’année  B l’évangile selon st Marc, et l’année C l’évangile selon st Luc, tandis que l’évangile selon st Jean est réparti pour les grandes fêtes. Donc nous sommes l’année B et nous ouvrons l’évangile selon st Marc. Marc était sans doute un compagnon de mission de Luc. On pense qu’il l’a écrit vers 65-70 à Rome et s’adressait à une communauté d’origine païenne convertie au christianisme et menacée par les persécutions des Romains.

« Commencement de la Bonne nouvelle de Jésus Christ, Fils de Dieu ». La toute première phrase nous en dit déjà beaucoup. C’est une bonne nouvelle, c’est ce que veut dire le mot évangile en grec, bonne nouvelle. Comme en écho de notre première lecture, une prophétie d’Isaïe : « Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – (…) Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. » Et cette bonne nouvelle, c’est que Jésus vient ! « Dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu ! Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance. » C’est ce que nous nous préparons pendant ce temps de l’Avent à vivre à Noël, Il vient le messie tant attendu, le sauveur. « C’est le Christ, le Fils de Dieu ». Christ, cela veut dire celui qui est oint, comme les rois étaient oins avec le St Chrême, comme je vais oindre chacun des confirmands avec le St Chrême, symbole de l’Esprit Saint qui vient envahir votre être tout entier.
Marc poursuit en citant Isaïe : « Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur. »

Préparez le chemin du Seigneur. Oui, le temps de l’Avent est le temps de la préparation non seulement des crèches dans nos maisons, mais surtout de la paille de nos coeurs. Isaïe nous dit des choses très concrètes sur cette préparation, avec des expressions qui nous parlent dans les Hautes-Alpes : « Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! » Les ravins à combler, ce sont les vides de nos vies, les péchés, les omissions, les prières non dites, les messes non célébrées, etc. Les montagnes et collines à abaisser, c’est notre orgueil. Le criminel Jacques Mesrine a reconnu : « je suis un fou d’orgueil, une montagne d’orgueil, si on touche à mon orgueil, je suis capable de tout. » L’orgueil d’être évêque, cela peut vous monter à la tête. L’orgueil d’être prêtre, cela peut vous monter à la tête, en vérité l’orgueil cela peut monter à la tête de chacun de nous. Et cela empêche Jésus de venir dans nos âmes, car notre âme  n’est plus disponible, elle est pleine de nous-même. Que Dieu nous purifie de notre orgueil, pour que nous soyons doux et humble, pour accueillir l’enfant Dieu, venu dans l’humilité d’une mangeoire, sur la paille des animaux. 

L’Avent est un temps propice pour demander pardon à Dieu. Je vous invite à profiter de ce temps de l’Avent pour vous confesser. Pour apprêter vos coeurs. St Pierre dit dans la seconde lecture : « Dieu prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. » L’origine de cette réponse de Pierre c’est que les premiers chrétiens pensaient que le retour du Christ serait rapide après l’Ascension. Alors Pierre leur dit que Dieu ne compte pas comme nous : « pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous. » Un des avantages de la campagne commerciale du calendrier de l’Avent, c’est que chacun se souvient qu’il y a un Avent. Et que le temps tourne, comme on ouvre les fenêtres. Prenez garde d’arriver à Noël avec un coeur non purifié, encore rempli d’orgueil. L’humilité seule peut accueillir le plus humble. Humble comme Jean-Baptiste. Jean le Baptiseur, le cousin de Jésus, était vêtu de poil de chameau et se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il dira « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. » Car l’enfant Dieu dans la crèche, c’est le fils de Dieu, celui que nous accueillons aussi sur l’autel à chaque messe.

Jean-Baptiste annonce : « Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Baptiser, c’est le verbe grec pour plonger. Moi, dit Jean-Baptiste Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; je vous ai plongé dans l’eau purificatrice, et c’est la dimension pénitentielle du baptême, qui nous purifie du péché originel. Mais ne pas oublier l’autre dimension, recevoir la vie même de Dieu : lui Jésus vous baptisera dans l’Esprit Saint. L’Esprit Saint met en nos coeurs l’amour de Dieu et l’y mettra toujours plus. Et c’est le plus important dans nos vies.

Chers amis, ici dans le Guillestrois, vous avez vécu des jours difficiles avec les intempéries. Vous avez expérimenté que l’on peut tout perdre sur le plan matériel du jour au lendemain. Mais vous avez aussi expérimenté que le plus important a été que ceux que l’on aime étaient sains et saufs. Que le plus important a été la solidarité entre vous. Bien sûr nous avons une pensée et une prière pour ceux qui ont perdu beaucoup, pour ceux qui sont encore isolés dans leur maison, et une action de grâce pour tous ceux qui sont venus en aide. La solidarité montagnarde, ce n’est pas du passé, c’est du présent, et c’est beau. Peut-être que certains ont expérimenté particulièrement un don du saint Esprit, en particulier le don de force.Ce matin, à l’occasion de ces confirmations, nous prions pour que nous soyons tous renouvelés, pour que nous soyons tous consolés comme dit Isaïe. Pour que la grâce sacramentelle de notre baptême soit revitalisée. « Ce que nous attendons, dit saint Pierre dans notre second lecture, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle. » Puissions nous être cette terre nouvelle qui accueille l’enfant Dieu. Amen.