Je tressaille de joie dans le Seigneur – homélie dimanche Gaudete – St Bonnet 17 déc. 2023

Dimanche 17 décembre 2023 – AVENT 3 – GAUDETE – à10:30 à Saint Bonnet en Champsaur

« Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut. » Ces paroles du prophète Isaïe nous donnent le tempo de ce troisième dimanche de l’Avent, aussi appelé le dimanche de ‘Gaudete’, le dimanche de la joie.

La couleur des vêtements liturgiques pendant cette période de l’attente qu’est l’avent, est habituellement le violet. Mais ce troisième dimanche, les ornements peuvent être rose ! D’ailleurs la couronne de l’avent est souvent composée trois bougies rouges et d’une rose, allumée le troisième dimanche. Cette pédagogie n’est pas propre qu’à l’avent : pendant le carême, il y a le dimanche du « Laetare », où la couleur rose peut être aussi de mise.

Saint Paul partage cette joie aux Thessaloniciens :

« Frères, soyez toujours dans la joie » reprise dans l’antienne d’ouverture de cette messe : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche ». Il nous faut remonter à la tradition latine pour comprendre cette appellation : « Gaudete in Domino semper : iterum dico, gaudete ! »

Cette joie d’Isaïe est reprise par Marie, dans son magnificat que nous avons entendu à la place du psaume. Ce chant de Marie est tissé de diverses paroles de l’Ecriture. « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. » Elisabeth aussi avait tressailli de joie à la visite de Marie. Le Pape François au Vélodrome de Marseille nous a offert une magnifique méditation sur le tressaillement, je le cite : « L’Évangile dit que « lorsqu’Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle » (v.41). Voilà le signe : tressaillir. Celui qui croit, qui prie, qui accueille le Seigneur tressaille dans l’Esprit, sent que quelque chose bouge à l’intérieur, il “danse” de joie. Et je voudrais m’arrêter sur cela, poursuivait le Pape : le tressaillement de la foi. L’expérience de foi provoque avant tout un tressaillement devant la vie. Tressaillir c’est être “touché à l’intérieur”, avoir un frémissement intérieur, sentir que quelque chose bouge dans notre cœur. C’est le contraire d’un cœur plat, froid, installé dans la vie tranquille, qui se blinde dans l’indifférence et devient imperméable, qui s’endurcit, insensible à toute chose et à tout le monde, même au tragique rejet de la vie humaine qui est aujourd’hui refusée à nombre de personnes qui émigrent, à nombre d’enfants qui ne sont pas encore nés, et à nombre de personnes âgées abandonnées. (…) Celui qui est né à la foi, en revanche, reconnaît la présence du Seigneur, comme l’enfant dans le sein d’Élisabeth. Il reconnaît son œuvre dans le fleurissement des jours et il reçoit un regard nouveau pour voir la réalité. Même au milieu des difficultés, des problèmes et des souffrances, il perçoit quotidiennement la visite de Dieu et se sent accompagné et soutenu par Lui. » Fin de citation.

Oui, Gaudete, soyez dans la joie, car Dieu s’est penché sur la terre, ou comme disait st Jean-Paul II : « Savoir que Dieu est proche, attentif et plein de compassion, (…), qu’il est un père miséricordieux qui s’intéresse à nous dans le respect de notre liberté, est un motif d’une joie profonde » Gaudete, soyez dans la joie, car « il m’a vêtue des vêtements du salut ». Car Dieu veut mon salut, Dieu veut mon bonheur éternel. Et ce salut commence par Noël, par la proximité de Dieu. 

Isaïe continue pour nous dire que Dieu a choisi de s’appuyer sur chacun de nous,

consacré par l’onction baptismale, pour répandre son Salut : « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. » Cette bonne nouvelle est une nouvelle de libération. Dieu m’a libéré, Dieu veut te libérer. Voilà le kérygme que comme disciple missionnaire nous pouvons répandre autour de nous en cette solennité de Noël qui approche.

Alors frères et soeurs, je vous propose un challenge, être des Jean-Baptistes, être « la voix de celui qui crie dans le désert ». A Noël, annonçons au moins une fois le kerygme ! Dire au moins une fois à une personne qui n’a pas encore rencontré Dieu, quelque chose du style, je dis ‘du style’ car l’Esprit Saint vous inspirera bien mieux : « tu sais, Noël pour moi c’est important. Comme dit Jean-Baptiste, « au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». Noël, c’est Dieu qui se fait tout petit pour que je puisse le porter et l’accueillir sans crainte dans ma vie. Et cela m’a libéré de la peur. Cela me donne une paix inébranlable. Dieu est proche tu sais.» Chers amis, voulez-vous relever ce défi missionnaire ?

En cette dernière ligne droite vers Noël, laissez-moi vous redire avec st Paul : « Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ». Amen !