Vous serez les baptisés de l’année des JO, mais aussi de l’année de la prière !

Homélie du 18 février 2024 aux Vêpres du 1er dimanche du Carême à Notre-Dame du Laus, pour l’appel décisif des 11 catéchumènes qui seront baptisés la nuit de Pâques dans les paroisses du diocèse.

Saint Paul dans le passage que l’on vient d’entendre compare la vie chrétienne avec une compétition sportive. Dans quelques semaines ce sera les Jeux Olympiques puis les jeux para-olympiques. Vous serez les baptisés de l’année des JO à Paris, mais aussi de l’année de la prière 2024 !

On peut s’étonner que l’Eglise s’implique dans les JO, en particulier le diocèse de Paris, mais aussi toute l’Eglise de France par le site internet Holygames, qui fait différentes propositions. Je vois au moins 4 raisons à ce soutien de l’Eglise aux JO.

1/ D’abord les JO modernes, et c’est assez peu connu, sont le fruit de la rencontre de Pierre de Coubertin avec un prêtre dominicain, Henri Didon, proviseur d’un collège en région parisienne, qui y instaura des jeux sportifs.

En janvier 1891 Pierre de Coubertin demanda l’appui de Didon pour l’aider à convaincre les établissements scolaires religieux d’accepter les rencontres sportives face aux établissements laïcs. Au lieu de la guerre scolaire, – que certains voudraient ranimer aujourd’hui – , les deux écoles s’affrontent lors d’une compétition sportive, mais on ne sait plus qui a gagné ! À cette occasion, le père Didon invente la devise « Citius, Altius, Fortius » (« Plus vite, plus haut, plus fort »). Cette devise deviendra celle des Jeux olympiques en 1894. Au lieu de se faire la guerre, il vaut mieux que les nations s’affrontent à la loyale sur un terrain de sport, en visant le même objectif. La première raison est donc la paix.

2/ La seconde raison est qu’il y a beaucoup de sportifs qui croient en Dieu.

Et donc nous voulons leur proposer de vivre leur foi pendant les JO. Certes un joueur de football qui fait le signe de croix en entrant sur le terrain ou après avoir marqué un but, n’est pas forcément un fervent chrétien, ni Dieu, d’ailleurs le garant de leurs victoires ! Cependant, nombre de sportifs ne cachent pas leur foi en Jésus-Christ et témoigne de la manière dont celle-ci nourrit leur pratique sportive et leur désir de victoire. Ainsi le judoka Teddy Riner a reçu une foi catholique fervente de ses parents antillais.

3/ La troisième raison est ce qu’apporte le sport en terme de santé et de formation humaine.

Saint Jean-Paul II, lui-même grand sportif, invitait à rendre grâce à Dieu : « Rendons grâce à dieu pour le don du sport, dans lequel l’homme exerce le corps, l’intelligence, la volonté, en reconnaissant dans ces capacités tout autant de dons de son créateur. » Pour autant, nous dénonçons les dérives du sport, à commencer par les salaires indécents des sportifs professionnels, les sommes d’argent folles dépensées par les milliardaires, sans oublier les hooligans et les atteintes à l’environnement.

4/ La 4ème raison et la plus profonde nous est donnée par Saint Paul dans cette 1ère lettre aux Corinthiens où il compare la vie chrétienne au sport.

Ainsi, il vit sa mission d’annoncer l’Évangile parfois comme une course, ici en 1 Co 9 et parfois comme un combat par exemple en 1 Tm 6 : « Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! C’est à elle que tu as été appelé, c’est pour elle que tu as prononcé ta belle profession de foi devant de nombreux témoins. » Saint Paul donne au passage la motivation de ce combat, la vie éternelle, ce qu’il décrivait comme « une couronne qui ne se fane pas ». Enfin, pour lui, il y a une lutte contre le mal, qui est plutôt une lutte spirituelle. C’est ce qu’il écrit dans la lettre aux Ephésiens (Ep 6, 12) : “Car nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes. »

Tous ces éléments vous rejoignent chers catéchumènes.

Le catéchuménat est comme course pour laquelle il vous faut la ténacité et le renoncement. C’est un combat contre les forces du mal. Si l’entrainement à la vie chrétienne, comme le sport, est fatigant et dur, st Paul témoigne : « je m’épuise à combattre, mais avec la force du Christ dont la puissance agit en moi.» (Col 1, 29).

Pour prendre conscience de la présence du Christ dans ma vie, il faut, au contraire de la course du stade, savoir ralentir, faire des pauses prières. C’est le thème de mon message de Carême que je vous invite à découvrir. Pour « courir de manière à l’emporter », il faut savoir s’arrêter en prière, pour regarder le chemin parcouru, regarder le chemin à parcourir et demander l’aide de Dieu pour laisser la force du Christ agir en nous. Je vous souhaite une belle année des JO, une belle année de la prière. Amen !

Holy Games : l’Eglise catholique s’engage pour les J02024 ! (diocesedegap.fr)