Un Dieu qui cherche l’homme – homélie jour de Noël 2023 à Gap

Lundi 25 décembre 2023 – Jour de NOEL

10:30 Cathédrale de Gap

Cette nuit, nous avons accueilli le récit de la naissance de Jésus, a Bethléem, extrait de l’évangile selon st Luc qui a retenti dans nos églises. Les anges ont dit aux bergers « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur ».

Ce matin, nous méditons sur le sens profond de ce mystère de Noël, avec le début de l’évangile selon st Jean :« Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.» Un verbe, dans une phrase, cela relate une action accomplie. Ce verbe, autrement dit cette parole active de Dieu c’est Jésus, et la traduction du prénom Jésus c’est « Dieu sauve ». Jésus est la parole de Dieu. L’épitre aux Hébreux l’exprime ainsi : « À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils. » La parole de Dieu, c’est un bébé dans une mangeoire. Un bébé qui ne demande pas mieux que nous le prenions dans nos bras, que nous l’accueillions dans nos vie, car ce bébé est Dieu fils de Dieu. Oui, ce mystère de Noël est une parole de Dieu, une parole de salut, l’ultime parole de Dieu. Mais Jean le reconnait : « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. » Et le monde est dans les ténèbres. A l’occasion de mes voeux officiels le 21 décembre, j’ai eu l’occasion de regarder en face ces ténèbres dans le monde et dans notre pays, mais aussi de me réjouir des rayons de lumière qui éclairent la nuit. Je vous inviter à en retrouver le texte sur le site internet du diocèse.

Jean ajoute : « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. »

Si nous sommes ici ce matin dans cette cathédrale de Gap, c’est peut-être qu’un jour dans notre vie nous avons reçu cet enfant Dieu, que par notre baptême nous sommes devenus nous-mêmes enfants de Dieu et que nous avons dit : je crois. Je crois que Dieu s’est fait petit enfant dans cette crèche, pour sauver l’humanité. Je crois que Dieu s’est fait ainsi tout proche, que Dieu a tout connu de notre vie, excepté le péché, pour nous relever. Qu’Il s’est lié pour toujours à notre humanité.

Mais peut-être aussi que certains d’entre nous, ici présents, n’ont pas encore pris l’enfant Dieu dans leurs bras. Peut-être qu’au fond de votre coeur vous l’espérez, vous le désirez. 

C’est en tout cas le grand désir de Dieu. Un érudit juif, Claude Montefiore, a identifié la spécificité du christianisme en relevant que si les autres religions décrivent l’homme à la recherche de Dieu, le christianisme proclame un Dieu qui cherche l’homme. C’est le sens des deux bras tendus de l’enfant Jésus de nos crèches.

Permettez au nordiste que je suis de vous partager l’interpellation de Jacques Brel, ce grand poète belge, à propos de Noël : dites, si c’était vrai ?

Dites, 

dites, si c’était vrai

S’il était né vraiment à

Bethléem, dans une étable

Dites, si c’était vrai

Si les rois Mages étaient vraiment

Venus de loin, de fort loin

Pour lui porter l’or, la myrrhe, l’encens

Dites, si c’était vrai

Si c’était vrai tout ce qu’ils ont écrit

Luc, Matthieu et les deux autres

Dites, si c’était vrai  (…)

Si c’était vrai tout cela

Je dirais oui,  oh sûrement je dirais oui

Parce que c’est tellement beau tout cela

Quand on croit que c’est vrai

Chers amis, je vous invite à prendre l’enfant Dieu dans vos bras, à accueillir Jésus d’une manière renouvelée dans votre vie. Avec Isaïe, les Chrétiens proclement au monde, « éclatez en cris de joie, vous, ruines de Jérusalem, car le Seigneur console son peuple. »

Cette fête de Noël est une grande consolation. OUvrons nos coeurs pour nous laisser consoler. Adorons Jésus. Je vous souhaite un très joyeux Noël, amen !