Texte & Vidéo des vœux de Noël de Mgr Xavier Malle aux autorités et aux diocésains

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » Isaïe 9,1

Vœux de Noël aux autorités civiles, militaires et religieuses : à retrouver sur Youtube !

Dans son discours de vœux, Mgr Xavier Malle fait référence au texte voté par les évêques de France lors de l’assemblée plénière à Lourdes. Les textes votés sont disponibles ici : Assemblée Plénière des évêques de France à Lourdes

Il évoque également la venue du pape François lors des Rencontres Méditerranéennes : Rencontres Méditerranéennes : le replay !

Concernant les 150 célébrations organisées à Noël, les informations sont disponibles ici : Célébrations de Noël – Diocèse de Gap-Embrun

Vœux de Noël aux autorités civiles, militaires et religieuses et aux diocésains : texte intégral à retrouver ci-dessous

Télécharger le texte : Vœux de Noël aux autorités et aux diocésains : intervention Mgr Xavier Malle

Icône Nativité

  • Monsieur le sous-préfet, directeur de cabinet de monsieur le préfet
  • Madame la vice-présidente du Département,
  • Mesdames et Messieurs les conseillers départementaux,
  • Mesdames et messieurs les maires, adjoints aux maires et conseillers municipaux
  • Monsieur le colonel, commandant le 4ème chasseur,
  • Monsieur le colonel directeur départemental du SDIS des Hautes Alpes,
  • Monsieur le général (2S),
  • Monsieur l’avocat représentant Madame le bâtonnier,
  • Monsieur le représentant de la communauté juive, merci de votre présence. Je ne sais s’il y a des représentants de la communauté orthodoxe, ou de la communauté protestante car il n’y plus actuellement de pasteurs de l’EPUF à Gap et à Briançon.
  • Mesdames et messieurs les membres du conseil épiscopal élargi, en particulier les doyens

14h00 Vœux aux forces vives du diocèse

  • Aux doyens, aux curés, aux autres prêtres en activité, aux prêtres retirés,
  • Aux diacres et à leurs épouses,
  • Aux religieuses et aux religieux,
  • Aux salariés de l’association diocésaine, aux responsables de services diocésains salariés et bénévoles,
  • Aux représentants de l’Enseignement Catholiques, mesdames et messieurs les chefs d’établissement,
  • Aux représentants des associations liées au diocèse, ANDL, Association Saint Marcellin, Association PREHA, Patrimoine religieux et environnement dans les Hautes-Alpes,
  • Aux représentants des associations caritatives et mouvements pastoraux,
  • Aux membres des nombreux conseils diocésains, à tous les fidèles qui nous rejoignent en cette après-midi,
  • chers frères et sœurs et chers amis,

 

Introduction

Mesdames, messieurs, chers amis, merci de votre présence pour ces désormais traditionnels vœux de Noël du Diocèse de Gap-Embrun.

Isaïe (au chapitre 9, verset 1) prophétisait ainsi : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. »

Souvent dans les icônes orthodoxes de la nativité, (comme celle-ci de l’école de Novgorod), les détails sont importants.

Ainsi nous voyons que l’enfant est dans une grotte toute noire, symbole de l’absence de lumière et de vie, lieu de mort, à l’opposé de la puissance de vie que signifie une naissance. Ce noir symbolise les ténèbres dans lesquelles se trouvent le monde.

De plus, l’enfant Jésus est représenté comme un mort dans un tombeau, et dans d’autres icônes sur l’autel du sacrifice. Pour nous chrétiens, le fils de Dieu est devenu homme pour mourir et donner sa vie pour le salut de l’humanité. Marie ne peut comprendre alors ce mystère et détourne son regard de son enfant. On peut dire que le mystère de la croix est déjà planté dans la crèche.

Mais après la Passion, il y a la Résurrection. Et on trouve dans ces icônes des éléments de lumière. Ainsi le roc symbolise la résurrection. Ainsi la Trinité, représentée par ces trois rayons qui partent de la demi-sphère bleu, couleur de la transcendance, semble dire : « oui, cet enfant est réellement de Dieu, il est Dieu ». Nous repérons aussi les trois rois mages qui ont fait ce long voyage pour adorer le Fils de Dieu, comme un jour tous les hommes le reconnaîtront. D’ailleurs le plus jeune, en rouge, nous regarde et nous invite : « reconnaît ton Sauveur ».

Ce temps, comme à vrai dire tous les temps, est marqué par des éléments de ténèbres, mais aussi des rayons de lumière. Cela nous invite à la confiance. Vous avez les trois étapes de ce message des vœux.

Commençons par les ténèbres qui semblent recouvrir le monde

1. Nous pouvons faire le constat que notre monde est en feu

Pensons à l’Ukraine, à l’Arménie, à Israël et à la Palestine, au Soudan et à bien d’autres pays.

Cela n’est pas pour nous mettre le moral à zéro, mais pour ne pas nous habituer. Et pour les chrétiens, ne pas nous lasser de prier… Car à quoi bon encore prier …Depuis le temps que l’on prie… De plus nous pouvons penser que cela ne nous concerne pas directement.

– Or comme chrétiens cela nous concerne, car dit le Concile Vatican II : « le Christ lui-même, dans la personne des pauvres, implore pour ainsi dire à haute voix la charité (et la prière) de ses disciples ». (Concile Vatican II – Gaudium et Spes 88)

– Or comme citoyens français cela nous concerne, car de Jérusalem et de Gaza à Kiev en passant par Erevan, le chaos du monde est à nos portes, et même à nos cols, par la migration qu’il entraîne.

Mgr Rafic Nahra, évêque auxiliaire de Jérusalem partageait dans une lettre aux évêques de France combien il lui était difficile de prendre la parole dans cette guerre brutale qui oppose Israël et le Hamas, faisant de nombreuses victimes civiles. Si nous évoquons les victimes israéliennes, les Palestiniens ne se sentent pas respectés dans leur douleur, et si nous évoquons les victimes palestiniennes, les Israéliens ne se sentent pas respectés dans leur douleur, alors il est mieux de poser des gestes symboliques, sans paroles. C’est ce que nous avons fait du 19 au 25 novembre en illuminant la cathédrale de Gap en rouge, et symboliquement en faisant un cercle du silence sur le parvis le 22 novembre avant une veillée de prière pour la paix.

David Neuhaus, un jésuite de Jérusalem, dans le dernier numéro de ‘Terre Sainte Magazine’, a partagé sur l’Avent tel qu’il est vécu actuellement en Terre Sainte, ce temps de préparation pour accueillir l’enfant qui doit venir. En Palestine, mais on peut aussi dire en Ukraine et dans bien d’autres pays, « l’attente est accompagnée par les images, les sons, l’anxiété crucifiante de la guerre. (.…) (Isaïe prophétise « un enfant nous est né, un fils nous a été donné », mais) cela évoque les enfants qui sont abattus, ceux qui sont enterrés sous les décombres, ceux qui sont terrifiés par les explosions de la guerre, ceux qui sont blessés dans leur corps et ceux qui sont profondément traumatisés dans leur âme. Et si, demande-il, l’un d’entre eux était l’enfant que nous attendons ? Et si chacun d’entre eux était cet enfant ? Les Hérode des temps modernes massacrent et attaquent les nourrissons en les assimilant à l’ennemi. » Il termine ainsi : « Ce Noël sera l’occasion de faire la paix avec les voix qui, en moi, crient le désespoir et refusent de croire en des lendemains meilleurs. Le souvenir de la naissance de Jésus doit me rappeler que malgré la violence, la soif de vengeance, les appels à la destruction, Dieu est actif ici et maintenant comme il l’était il y a deux mille ans. »

Pensons aussi concrètement à l’état dégradé de notre maison commune, notre planète.

Le pape François a écrit une nouvelle lettre courageuse, intitulé Laudate Deum, comme une suite de sa première lettre sur l’environnement intégral dont le titre était Laudato Si et le sous-titre ‘pour la sauvegarde de la maison commune’. Cette seconde lettre se concentre sur le dérèglement climatique et répond clairement à ceux qui nient sa réalité.

Les conséquences difficiles sont déjà réelles dans notre département. Beaucoup de vos communes, dont en particulier le Valgaudemar, Guillestre et Risoul en ont souffert. Les conséquences sont encore plus dramatiques dans certains pays du monde où la vie devient réellement impossible, entraînant ces réfugiés climatiques.

Je mentionne toutefois un rayon de lumière : souhaitons que la COP28 marque le début de la fin des énergies fossiles, principales responsables du réchauffement climatique.

2. Notre pays aussi ne va pas bien.

Le rapport annuel 2023 du Secours Catholique sur l’état de la pauvreté relève une aggravation du niveau de la pauvreté, sans surprise, dans un contexte de forte inflation sur l’alimentation et l’énergie et cette aggravation touche en premier les femmes et surtout les femmes avec enfants.

Je remercie ici toutes celles et ceux qui se dévouent auprès des plus pauvres, en particulier dans les associations catholiques, comme le Secours Catholique, la Société St Vincent de Paul, l’Ordre de Malte et l’Oasis. Je mentionne qu’outre leurs activités propres qui sont très importantes et réparties sur tout le diocèse, ensemble ces associations, sous la coordination du Conseil de la Solidarité et de Marie-Paule Bosq, déléguée épiscopale à la solidarité, offrent depuis plusieurs années, avec la participation de l’Association ND du Laus un WE de répit au sanctuaire du Laus, intitulé Fratello.

A Lourdes en novembre dernier, les évêques dont je suis, avons partagé notre grande inquiétude concernant trois projets législatifs qui vont aggraver la situation dans notre pays.

1/ La constitutionalisation de l’avortement est non seulement inutile, car une constitution cela se change, la preuve nous en sera donnée par le projet même, mais cette constitutionalisation apporterait aussi un message terrible.

Voici ce que nous avons réaffirmé à Lourdes sur ce sujet : « toute vie est un don pour ce monde, un don fragile et précieux, infiniment digne, à accueillir et à servir depuis son commencement jusqu’à sa fin naturelle. »

Au-delà du caractère sacré de la vie humaine et du commandement divin « tu ne tueras pas », nous avons mentionné la chute démographique en cours en écrivant ceci : « En 2022, il y a eu 723 000 naissances en France et plus de 234 000 avortements. C’est un triste record dans la Communauté européenne, un chiffre qui ne diminue pas et, même, augmente. Cette réalité dramatique dépasse la seule question d’un droit pour les femmes. Elle n’est pas un progrès. Notre société devrait y voir surtout le signe de son échec dans l’éducation, l’accompagnement et le soutien social, économique et humain de celles et ceux qui en ont besoin. Elle devrait s’inquiéter de son avenir en constatant la baisse prévisible de sa population. » Fin de citation.

Ce déclin démographique de la France sera encore plus marqué dans notre département. De 141 000 habitants actuellement, nous descendrons si les courbes se prolongent à 134 000 habitants en 2050 et 128 000 en 2070. Nos écoles sont menacées ainsi que notre dynamisme économique.

Je vous invite à lire en entier la déclaration de Lourdes, qui dit aussi ceci : « le vrai progrès réside dans la mobilisation de tous, croyants et non-croyants, pour que l’accueil de la vie soit davantage aidé et soutenu. La vraie urgence est d’aider au moins les couples ou les femmes qui, aujourd’hui, n’ont pas réellement le choix et estiment ne pouvoir garder leur enfant en raison des contraintes sociales, économiques, familiales qui pèsent sur eux ou sur elles, et trop souvent sur les femmes seules. »

On a l’impression que notre société n’aime pas la vie. Elle l’attaque à son début et à sa fin.

2/ Car malheureusement il me faut aussi parler d’un second projet inutile, la loi sur l’euthanasie, appelons la chose par son vrai nom. Oui il faut une loi sur les soins palliatifs car il y a trop de départements qui n’ont aucun service à la mesure du vieillissement de la population. Nous avons la chance, grâce à la clairvoyance de médecins hauts-alpins de disposer d’un service performant à l’hôpital de Gap et dans d’autres lieux, ainsi que d’une équipe mobile. Je veux exprimer ma reconnaissance pour ces équipes.

Mais non, nous n’avons pas besoin d’une loi sur l’euthanasie. Appliquer les lois actuelles sur la fin de vie et développer les soins palliatifs sont les seules mesures de fraternité. Écoutons le pape François à Marseille au Palais du Pharo, devant le président de la République ; il parle d’une manière directe : « Qui écoute les gémissements des personnes âgées isolées qui, au lieu d’être valorisées, sont parquées dans la perspective faussement digne d’une mort douce, en réalité plus salée que les eaux de la mer ? »

3/ Enfin la énième loi sur l’immigration vient d’être adoptée.

Il faut regarder un fait de notre temps, l’immigration importante. Une loi de plus ne changera rien à l’arrivée des exilés. Ceux qui passent par nos montagnes « ont traversé le désert, les tortures et l’esclavage en Libye, la Méditerranée souvent après avoir vu périr noyés des êtres chers. Ou ont marché pendant des semaines et des mois sur la route des Balkans, en étant dépouillés, rackettés. Ces personnes, déjà si souvent confrontées à la mort, sans parler du deuil et de l’arrachement de leur pays d’origine, ont un élan de vie, un projet d’avenir qui les a fait tenir tout au long de leur parcours, et que ce n’est pas quasiment arrivées au bout de leur voyage qu’elles renonceront. »

(Newsletter Tous migrants du 8 décembre 2023)

Mais surtout, cela rend le passage par nos montagnes encore plus dangereux. Après Blessing, – exilée Guinéenne – dont j’ai célébré la sépulture à Briançon en 2018, après les 3 morts de la fin de cet été, combien faudra-t-il de morts pour comprendre cette inutilité et surtout cette responsabilité ?

Écoutons encore le pape François : « il y a un cri de douleur qui résonne plus que tout autre, et qui transforme la mare nostrum en mare mortuum, la Méditerranée, berceau de la civilisation en tombeau de la dignité. »

Il ajoute : « ceux qui risquent leur vie en mer n’envahissent pas, ils cherchent hospitalité, ils cherchent la vie. Quant à l’urgence, le phénomène migratoire n’est pas tant une urgence momentanée, toujours bonne à susciter une propagande alarmiste, mais un fait de notre temps, un processus qui concerne trois continents autour de la Méditerranée et qui doit être géré avec une sage prévoyance, avec une responsabilité européenne capable de faire face aux difficultés objectives. »

Concernant notre département, j’avais alerté les autorités sur la situation aux Terrasses Solidaires à Briançon et au camping de Gap. Quand j’ai rencontré le pape à Marseille, je lui ai dit : « Très saint père, vous pouvez remplacer le mot ‘mer’ par le mot ‘montagne’ et malheureusement cela fonctionne. »

Enfin, nous sommes entrés dans l’application de la loi CPCR, pour le confortement des principe républicains, qui oblige les cultes à mendier aux autorités une autorisation d’exister. Je vous en ai parlé l’an dernier. Vous comprenez par mes paroles combien cela nous semble dangereux. Le parlement a préparé tout ce qu’il faut pour un futur régime autoritaire ou illibéral, qui s’opposerait à la liberté de pratiquer la religion de son choix. Comme souvent, l’État avait déjà assez de moyens à sa disposition pour lutter contre les extrémismes religieux pour ne pas avoir à ajouter des mesures dangereuses pour les libertés.

Après ces paroles libres de ma part, l’Église catholique dans les Hautes-Alpes obtiendra t’elle ce sésame pour exister ou faudra-t-il revenir dans les catacombes ?

Alors oui, comme les catacombes, la grotte de Bethléem est bien sombre. Mais il y a des rayons de lumière. Un enfant nous est né. La vie vaincra toujours la mort.

Voyons ces rayons de lumière

1. Si au niveau international ou au niveau national, les ténèbres semblent l’emporter sur la lumière, quelques rayons de lumière illuminent notre Église de France.

Nous avons connu les années passées bien des ténèbres mais nous venons de vivre cet été et cet automne une séquence magnifique.

Il y a eu d’abord en juillet les JMJ à Lisbonne. J’ai accompagné le groupe de 25 jeunes Haut-Alpins, mené par les pères Mickaël Fontaine, Edouard Le Comte et sœur Louise, et je peux témoigner que ce sont des jeunes magnifiques. L’Église de France a emmené au total 40 000 jeunes français au Portugal. Ce fut une belle surprise.

Fin septembre au cours des Rencontres méditerranéennes à Marseille, conclues par la mémorable messe au Vélodrome avec le Pape, nous avons semé des graines de paix. Le plus important, selon moi, a été la rencontre de 70 évêques et de 70 jeunes des 5 rives de la Méditerranée. Invité comme évêque de la province ecclésiastique de Marseille, cette rencontre m’a laissée dans une grande joie et une grande espérance. Cette joie et cette espérance ont été partagées par les 250 catholiques hauts-alpins présents au Vélodrome et les 12 membres de la délégation des solidaires des Hautes-Alpes, de Briançon et de Gap, présents à la prière du pape pour les migrants morts en mer devant le mémorial des naufragés en mer à ND de la Garde.

Le 30 septembre, j’étais à Rome car l’évêque d’Ajaccio, Mgr François Bustillo était créé cardinal. C’est donc le second cardinal de notre province de Marseille, preuve de la confiance accordée par le pape à l’Église qui est en France.

Le soir même à Rome, j’ai participé à la veillée de prière œcuménique pour le Synode sur la Synodalité qui s’ouvrait le lendemain.Depuis 2021 notre Église est engagée dans un discernement sur la manière synodale de vivre notre mission en Église et non sur tel ou tel thème médiatique. Le Synode porte sur la synodalité, mot grec qui veut dire marcher ensemble, tous ensemble, dans une coresponsabilité différenciée entre tous les baptisés, chacun selon son état de vie et sa mission.

Le chemin synodal fut mené au niveau diocésain, puis national, puis continental, et en octobre dernier ce fut la première session universelle et il y en aura une seconde en octobre prochain. La question clef est : « comment être une Église où chacun se sente responsable de la mission ? », car l’objectif est bien la transformation missionnaire de toutes les structures ecclésiales.

Pour donner suite à la vision pastorale « Mission Altitude », que j’ai recueillie dans une lettre pastorale du 26 novembre 2022, visant à promouvoir cette transformation missionnaire localement, trois avancées concrètes ont été réalisées : la redéfinition des contours des paroisses en janvier 2023, correspondant à la vie réelle des habitants, la recréation d’un conseil pastoral missionnaire diocésain, composé de tous les états de vie, et la recréation d’un service diocésain pour la formation permanente, celle-ci étant la première des 6 orientations missionnaires diocésaines, avec en particulier le lancement de formations permanentes interservices. Parfois des chrétiens en restent à ce qu’ils ont appris au KT. C’était sans doute très bien fait par les catéchistes que je remercie, mais cela ne peut répondre à leurs questions d’adultes, d’où la nécessité d’approfondir les connaissances de la foi.

L’étape 2024 sera la présentation par chacune des paroisses d’un projet missionnaire paroissial à la rentrée de septembre prochain.

Dans un monde où le multilatéral est remis en cause par bien des pays, qui préfèrent des accords bilatéraux aux accords multilatéraux, où tant pensent que se replier sur leur pré-carré va les sauvegarder des dangers, cette méthode synodale est un rayon de soleil. Je vous invite à découvrir les premiers fruits, dans le rapport de synthèse de cette première session romaine et la « lettre au peuple de Dieu » qui l’accompagne.

Ensuite fin octobre à Lourdes, nous avons vécu un autre rassemblement magnifique, pour lequel j’accompagnais 21 personnes du diocèse à une rencontre nationale, intitulé Kerygma. Ce mot grec signifie l’annonce, et l’annonce non pas d’un fait, mais d’une personne « Jésus, fils de Dieu » et d’un événement, « il est mort et ressuscité pour chacun de nous, preuve suprême de l’amour de Dieu ».

Dans notre monde appelé postchrétien, certains vont jusqu’à parler de la fin du religieux et du catholicisme. Mais un sociologue nous a exposé sa thèse qu’en fait il n’en est rien. Le religieux a sa place ; il a en son sein les ressources pour montrer un chemin d’espérance. Certes, le catholicisme doit assumer sa dimension minoritaire, mais le catholicisme fait encore sens pour une bonne partie de nos contemporains. Quelle institution est capable de réunir autant de monde pour une messe à Marseille ou dans notre département pour les 150 messes de Noël ? Dans ce monde où les excès du wokisme[1] et de la cancel culture font des ravages, beaucoup cherchent à retrouver un enracinement. Il y a également une vraie attente de nos contemporains, une soif de la transcendance.

L’année 2024 axée sur la prière est pour moi une invitation à proposer notre trésor spirituel à nos contemporains assoiffés de spirituel, je vais en reparler.

Et enfin, ce début décembre, j’ai rejoint nos deux séminaristes diocésains pour une rencontre nationale de 600 séminaristes à Paris. Devenir prêtre nécessite au moins 7 années de séminaire avant l’ordination comme prêtre.

Dieu appelle toujours pour une vocation sacerdotale ou une vocation consacrée et des jeunes répondent généreusement. Ainsi dernièrement une jeune femme a revêtu l’habit des bénédictines à Rosans et une autre a prononcé ses vœux définitifs.

Depuis mon arrivée j’ai proposé d’accentuer la prière pour les vocations. Ainsi, la messe est célébrée chaque premier samedi du mois au Laus pour les vocations, par les prêtres du diocèse à tour de rôle. Une chapelle des vocations a été installée au Laus par l’entrée au chevet de la basilique. L’association des amis de st Jacques et de Rome a organisé la descente à pied du département depuis Montgenèvre jusque l’abbaye de Rosans pour prier pour les vocations. A raison de trois jours par an, cela nous a pris 5 années. En 2024 l’association prévoit de marcher du sanctuaire de La Salette au sanctuaire du Laus.

2. Oui, au niveau diocésain, nous vivons aussi des belles choses.

J’ai eu la joie d’effectuer 5 visites pastorales en 2023 et de constater les attentes et le dynamisme missionnaire,

  • sur les secteurs paroissiaux de Gap, un an après l’arrivée de la communauté st Martin et de son curé don Dominique Malmezat,
  • sur le secteur de Laragne avec le père Jean-Pierre Oddon,
  • sur le secteur d’Embrun, avec le père André Bernardi, juste avant l’arrivée du nouveau curé le père Ludovic Frère, ancien recteur du Laus,
  • sur le secteur de Tallard, après deux ans de mission curiale du père Mickaël Fontaine,
  • et enfin une visite pastorale du Valgaudemar avec le père Jean-Guy. Cela m’a fait bien penser à eux au moment des terribles inondations.

En mars nous avons vécu une très belle retraite sacerdotale, sur le thème de la prière, pour les prêtres, prêchée par un prêtre de Paris que nous avions connu car après un burn-out il s’était retapé au sanctuaire ND du Laus, tout en écrivant un livre sur la prière, « Progresser vers Dieu ». C’est l’occasion de remercier les recteurs successifs qui accueillent à la demande d’évêques des prêtres qui ont besoin d’un ministère allégé après un surmenage. Nous alternons tous les deux ans entre retraite et voyage pèlerinage. En février prochain pour découvrirons la Bourgogne, sur les traces d’un enfant de Briançon, connu sous le nom religieux de Dom Chautard, restaurateur de l’abbaye de Cîteaux et père abbé de la trappe de Septfond.

Autre fait marquant, le déménagement de l’évêché. Nous avons quitté le 18 boulevard général de Gaulle où l’évêché était depuis l’expulsion de 1906, pour rejoindre l’ancienne maison du gardien du centre diocésain, devenu un bel évêché grâce à une restauration magnifique et fonctionnelle. Je remercie l’architecte, Yann Gicquel, notre économe diocésain, le père Jean-Pierre Mollon qui a orchestré le déménagement, les assistantes Gaïdig et Léa et le couple de retraités en mission à l’évêché, Thierry et Isabelle.

Parfois les soucis amènent à progresser. C’est le cas pour notre site internet diocésain, qui a été hacké, figurez-vous, par des hackeurs originaires de Russie. Bravo à Sonia Courant-Rossi, notre responsable de la communication, qui a réussi à mettre en ligne un site tout neuf et mieux sécurisé en quelques semaines. Son objectif est maintenant d’aider les paroisses à moderniser leurs propres sites internet.

A propos de communication, l’économat et le service communication ont travaillé et publié un document intitulé « les essentiels » qui retrace l’état des finances du diocèse. Vous n’êtes pas sans savoir que nous étions en grande difficulté financière. Les choses vont mieux, mais nous ne sommes pas encore à l’équilibre. Comme tout un chacun, nous cumulons les crises successives : covid, inflation, crise immobilière, crise des placements. Nous continuons nos efforts, et je voulais arriver à une transparence financière vis à vis de nos donateurs. Le rapport final de la première session du synode qui s’est tenu à Rome en octobre dernier dit au numéro 11k : « La transparence et la culture du rendre compte sont particulièrement importantes pour progresser dans la construction d’une Église synodale. » C’est une belle avancée, je souhaite que les paroisses arrivent à cette même transparence, gage de confiance pour nos donateurs.

Parmi les donateurs du diocèse, on pourrait classer la congrégation des sœurs de st Joseph, qui font un apport substantiel, certes par les ventes de terrains à Gap, pour la reconstruction du lycée st Joseph. Les fondations sont creusées et la grue est montée ; c’est bon signe. Que les sœurs de st Joseph en soient infiniment remerciées.

A propos de travaux, un point sur le programme de travaux ‘Le Laus 2025’. Après des années intenses qui ont vu la construction du Centre d’Accueil des Pèlerins, j’ai pu bénir la nouvelle chaudière bois lundi de Pentecôte 2023. Merci aux autorités régionales et étatiques qui ont financé en grande partie cette installation. Cette seconde tranche de travaux permet non seulement de remplacer 4 chaudières au fioul, ce qui est bon pour le climat, mais aussi de faire revenir le coût du chauffage à des prix raisonnables. Pour tenir compte des évolutions, la troisième tranche de travaux est en cours de redéfinition. En dialogue avec la mairie de st Etienne Le Laus, nous avons décidé avant l’été dernier de ne pas engager la construction prévue de l’agrandissement du transept droit de la basilique. En effet le système vidéo performant mis en place dans la basilique permet de retransmettre les offices non seulement aux 20 000 abonnés de la chaine YouTube du sanctuaire, mais aussi dans la nouvelle grande salle, permettant ainsi de mettre à l’abri les pèlerins en surnombre les jours de mauvais temps. Nous sommes donc en cours d’études pour les projets dont nous rêvons encore.

Je mentionnais les relations avec une mairie, et je me réjouis des excellentes relations que l’Église Catholique, en particulier ses curés, entretiennent avec les municipalités.

C’est dans ce cadre, et pour éviter des conflits qui ont pu avoir lieu, que les curés ont souhaité mettre noir sur blanc une procédure concernant les concerts, procédure unifiée pour tout le diocèse. Il est quelque fois nécessaire de rappeler que les églises communales sont affectées au culte catholique et le curé affectataire est, du fait de la loi, le seul responsable de ce qui se passe dans l’église. Il ne s’agit donc aucunement de remettre en cause la tenue des concerts dans les églises, comme certains élus s’en sont émus, mais que cela se fasse en bonne entente entre l’organisateur, la paroisse et la mairie. Cette procédure, habituelle dans de très nombreux diocèses, est donc à suivre avec intelligence et dans le dialogue.

3. Que préparons-nous pour l’année 2024 ?

L’objectif en ligne de mire est le Jubilé 2025, appelée aussi année sainte, sur le thème Pèlerin de l’Espérance.

Le Pape François a demandé que les deux années de préparation au Jubilé soient consacrées, la première à la redécouverte des quatre Constitutions du Concile Vatican II, à l’occasion du 60e anniversaire de l’ouverture de ses travaux, et la seconde à la prière. N’ayant eu cette information que tardivement, nous ferons les deux en 2024 !

Ainsi les conférences de Carême au Sanctuaire Notre-Dame du Laus porteront sur les grands textes du concile Vatican II, chaque dimanche de Carême après-midi à 15h15. Elles seront retransmises en direct sur la chaine vidéo du sanctuaire.

L’année 2024 est principalement axée sur la prière.

Le coup d’envoi sera donné par l’accueil de la relique du cœur du saint curé d’Ars dans le diocèse, sur les paroisses de Tallard, Gap, Embrun et au sanctuaire du Laus.

Voici quelques citations de Saint Jean-Marie Vianney, qui est le patron des prêtres de France et des curés du monde entier, sur la prière : « La prière n’est pas autre chose qu’une union avec Dieu. » « La prière est une douce amitié, une familiarité étonnante… C’est un doux entretien d’un enfant avec son Père. » « Plus on prie, plus on veut prier. » « Vous avez un petit cœur, mais la prière l’élargit et le rend capable d’aimer Dieu. » « Combien un petit quart d’heure que nous dérobons à nos occupations, à quelques inutilités, pour prier, lui est agréable. »

Dans le cadre de cette année de la prière, je vais remplacer les visites pastorales dans les paroisses en allant prêcher une journée de retraite spirituelle sur le thème de la prière du Notre-Père dans 8 paroisses de janvier à mai. Veynes ouvrira le ban le 28 janvier, puis Gap, Briançon, Laragne, Saint Bonnet, Embrun, Chorges et La Saulce ou Tallard.

La radio RCF-Alpes Provence met en place une programmation spéciale, avec deux émissions spécifiques : « la prière dans la Bible » par le père Jean-Marie Dezon, et « chemins de prière », par les différentes familles spirituelles présentes sur le diocèse.

Ces mêmes familles spirituelles sont invitées à ouvrir largement une de leur rencontre pour faire découvrir leur charisme propre de prière.

Samedi de Pentecôte 18 mai, une messe de vigile rassemblera tous les groupes de prière du diocèse.

Un rassemblement réunira toutes les chorales liturgiques et les animateurs au sanctuaire du Laus, car « bien chanter c’est prier deux fois » dit-on avec saint Augustin.

Et enfin, l’invitation à ces vœux, reprend ma carte de vœux, mettant en avant ce que j’appelle les 4 hauts-lieux spirituels de notre diocèse : en partant du nord-est vers le sud-ouest : l’abbaye de Boscodon avec les deux frères dominicains, le sanctuaire ND du Laus avec les 6 chapelains et les 6 bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, la Laure de Montmorin, peut-être moins connue, dans la vallée de l’Oule, réunissant 3 ermites diocésaines, et enfin la grande abbaye des bénédictines de Rosans à la limite de la Drôme. Chaque lieu, (sauf les ermites qui sont ermites !) proposera une journée spécifique pour apprendre à prier, à l’école de st Dominique à Boscodon, à l’école de st Benoît et de la prière liturgique à Rosans, à l’école de Marie au Laus.

2024 verra aussi la concrétisation du jumelage entre le diocèse de Gap-Embrun et celui de Dassa-Zoumé au Bénin, par la signature de sa charte au cours d’un second voyage à Dassa mi-octobre prochain. Si parmi vous certains sont intéressés par ces échanges avec ce pays, merci de contacter l’évêché qui vous mettra en relation avec le comité de jumelage qui est maintenant en place et que je remercie.

(Dans mes vœux aux diocésains cette après-midi Je mentionnerai pour les remercier ceux qui ont quitté le service du diocèse à la Curie diocésaine ou au Sanctuaire du Laus, et ceux qui y sont arrivés, mais je vous épargne la liste.)

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(Vœux aux diocésains)

Je souhaite maintenant remercier ceux qui ont quitté le service du diocèse et ceux qui y sont arrivés ; pardonnez-moi si j’en oublie.

Auparavant, car c’est nous quitter sans vraiment nous quitter, je voudrai faire mémoire du père Louis Barneaud qui nous est parti vers le Ciel le 17 mars 2023. Ce fut une très belle figure de prêtre.

J’en viens à ceux qui ont quitté le service de la Curie diocésaine,

  • Sœur Miora sœur de ND de la Salette, après 12 ans de mission à Gap au cours desquels elle fut adjointe en pastorale au collège st Joseph, membre du conseil épiscopal et déléguée épiscopale pour la vie religieuse.
  • Sœur Léonie, responsable de la cté des sœurs de ND de la Salette à Serre
  • Marie Thérèse Jorsin, membre de la cellule de veille du Service diocésain pour la protection des enfants et des personnes vulnérables
  • Nathalie Masse salariée à l’accueil du Centre Diocésain
  • Alain Hublou et Annnie Izoard, membres du Conseil diocésain de tutelle de l’enseignement catholique
  • Et 10 personnes, salariés OGEC ou enseignants, des établissements de l’enseignement catholique
  • le père Luc Pecha, chancelier jusque début janvier

Et maintenant ceux qui ont quitté le service du Sanctuaire ND du Laus,

  • Guy Ignesti le président de l’ANDL et Colette son épouse
  • les père Miguel et Bronislaw, chapelains
  • Sœur Marie-Sabine, qui était la prieure des bénédictines de Montmartre au Laus, nommée prieure du prieuré Béthanie à Blarue dans les Yvelines, sœur Marie-Priscille qui était chargée de l’espace enfant
  • Et des salariés, dont certains des très anciens salariés : Martine Rambaud a quitté l’ANDL après 41 ans de service et Dany Rambaud est parti après 22 ans, Laurence Klepaczec après 12 ans.

Merci à tous ceux qui arrivent dans les différents services ; il y en a pas mal cette année ; j’attends encore quelques réponses après des sollicitations :

A la Curie,

  • Elisabeth Ranvier au Conseil Épiscopal
  • Philippe Hébrard et Françoise Clément au Conseil diocésain de Tutelle de l’enseignement catholique
  • Marivonne Martin et Pascale Carrère à la cellule de veille du Service diocésain pour la protection des enfants et des personnes vulnérables
  • Xavier Roux et Sigolène Moulin au Service de la Sauvegarde de la Maison Commune
  • Heinrich Bloch, Benoît Benahmou et Elisabeth Ranvier, au Service de la formation permanente
  • Raphaëlle de Montgolfier au groupe bioéthique
  • Heinrich Bloch et Véronique Casorla au Cross média
  • Le père Alphonse Konioka, qui sera nommé début janvier chancelier du diocèse et qui sera aussi chapelain au Laus

Au Sanctuaire ND du Laus,

  • Denis Guillaume, président de l’ANDL
  • Les pères Alphonse Konioka, du diocèse de Dolisie au Congo Brazzaville, Pawel Witkowski, de la mission catholique polonaise en France et Philippe Blanc, du diocèse de Monaco, qui va nous rejoindre le 15 janvier
  • Sr Christine Marie au service des enfants et de l’accueil des pèlerins et Sr Marie Pierre, au service de la librairie, sachant que sœur Blanche-Marie a été nommée prieure.

Enfin je voudrais vous remercier pour les mots de réconforts et votre prière à l’occasion du drame vécu par ma famille avec le décès à l’occasion d’un accident de haute montagne à Chamonix de mon neveu et filleul François-Xavier à l’âge de 26 ans ; il était navigateur de chasse, à la base aérienne de Nancy.

Nous entourons aussi de notre prière le père Jean-Pierre Mollon, curé de la Grave et responsable diocésain de l’art sacré, ainsi que sa sœur, après le départ vers le Ciel de leur maman.

Même si le départ d’un proche nous est toujours difficile, ces départs sont autant d’amarres que nous larguons pour monter au Ciel. Au fil de notre vie, notre famille du Ciel prend plus d’importance et notre espérance est de les revoir un jour et de contempler Dieu avec eux.

Je reviens à mon propos sur la situation du monde…

En conclusion je veux nous inviter à la confiance.

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. »

Notre monde vit donc dans les ténèbres, mais des rayons de lumière percent cette chape de plomb. En conclusion, je vous cite le Pape François dans sa toute récente lettre sur sainte Thérèse de Lisieux intitulée « c’est la confiance », citant la petite Thérèse : « C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour ». Le pape ajoute : « C’est la confiance qui nous soutient chaque jour et qui nous fera tenir debout sous le regard du Seigneur lorsqu’il nous appellera à Lui. »

Dans sa merveilleuse homélie au Vélodrome sur le tressaillement de Jean-Baptiste dans le sein d’Elisabeth à la Visitation de Marie, le même pape François témoigne que, je cite, « celui qui est né à la foi, reconnaît la présence du Seigneur, comme l’enfant dans le sein d’Élisabeth. Il reconnaît son œuvre dans le fleurissement des jours et il reçoit un regard nouveau pour voir la réalité. Même au milieu des difficultés, des problèmes et des souffrances, il perçoit quotidiennement la visite de Dieu et se sent accompagné et soutenu par Lui. »

Alors avec confiance, je vous souhaite de tressaillir de la joie de Noël, et une bonne année 2024, qui pour nous chrétiens sera toute ancrée dans la prière.

Je vous remercie.

[1] « Le wokisme est une idéologie qui perçoit les sociétés occidentales comme étant fondamentalement régies par des structures de pouvoir, des hiérarchies de domination, des systèmes d’oppression qui auraient pour but, ou en tout cas pour effet, d’“inférioriser’’ l’autre, c’est-à-dire la figure de la minorité sous toutes ses formes (sexuelle, religieuse, ethnique, etc.), par des moyens souvent invisibles. Le “woke’’ est celui qui est éveillé à cette réalité néfaste et qui se donne pour mission de conscientiser les autres » Pierre Valentin, Comprendre la révolution woke Le Débat, Gallimard, 2023